Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 2
(1936)–Hugo de Groot– Auteursrecht onbekend654. 1621 Juni 13. Van Guil. du VairGa naar voetnoot4.Monsieur. Les hommes bien nez et ingenus, comme vous, se sentent obligez de peu de courtoisie. J'ay de tout temps, c'est à dire de si long temps que j'ay ouy parler de vous, admiré vostre excellent esprit et rare érudition: et depuis déploré vostre calamité quand je vous ay veu souffrir pour trop aymer la liberté de vostre patrie, et favoriser ceux, qui commençoient à y rappeller la vérité. J'ay en la condition en laquelle je suis, et autant que le service de mon maistre me l'a permis, soulagé vostre misère et procuré vostre délivrance. Dieu a voulu que vous la luy deussiez toute entière, et non à l'intercession des puissances humaines, afin que distrait des sollicitudes humaines, vous employassiez tant de rares parties qu'il a mis en vous, pour avancer l'oeuvre qui luy est sans doute le plus agréable: qui est la paix commune de la Chrestienté, par la réunion des membres qui se sont séparez de leur mère spirituelle, en laquelle ou eux ou leurs | |
pères ont été conceus et régénerez à salut. Pour ce que c'est chose que ie voy que tant de gens d'honneur espèrent de vous, je ne puis que je ne m'en réjouisse avec eux, et que je ne haste par mon applaudissement une si heureuse course. Je me promets que la libéralité du Roy, qui pour le présent n'accourt qu'à vostre nécessité, ira lors au devant de vos vertus et mérites, pour leur donner de l'employ honorable aux affaires du monde, esquelles on sçait que vous avez acquis beaucoup de cognoissance et de dextérité à les manier. Je ne seray jamais des derniers qui se porteront à promouvoir ce qui devra servir à vos contentemens, et tiendray chère comme je dois l'amitié d'un personage si rare comme vous estes, vous offrant tout ce que vous scauriez désiderer de celuy qui est, Monsieur, Vostre très-affectionné à vous faire service,
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Du Camp de S. Jean d'Angely, ce 13 Juin CIƆIƆCXXI. |