Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+porté à votre service et bien de vos affaires. Selon que par diverses foys et occasions vous en pouvez avoir eu des tesmoignaiges, lesquelles j'ay esté bien content qu'elle vous fussent seuz, pour les causes que vous pouvez juger. Mais ayant présentement esté seurement adverty, par quelqu'un de vos serviteurs, d'un fait grandement important à vos dites affaires, je n'ay voulu faillyr de le vous faire immédiatemant sçavoir par ce porteur exprès; selon le mémoire bien ample que je vous en envoye, affin que, ainsi que vous cognoistrez ce fait le mériter, vous y puissyez pourvoir d'heureGa naar voetnoot1; cela m'empêchera d'en particulariser riens davantaige par la présente. Seullement je vous diray, Monseigneur, que le personnaige qui m'a donné cest advis, se montre fort vostre affectionné serviteur. Il n'a pas grand moyen et me semble qu'il seroit bon de l'entretenir par quelque honneste présent, pour luy donner meilleur couraige de continuer. Je sçay que par autres voyes, il vous a cy-devant fait des services qui n'ont été cogneuz deGa naar voetnoot2 luy. Il vous plaira m'en escripre vostre volunté, ou envoyer par ce dit porteur ce que trouverez bon. Je ne veulx aussy faillyr de vous advertyr du mauvais estat auquel se trouvent présentement les affaires de deçà, comme vous le pouvez assez sçavoir d'ailleurs, tant pour raison de la grande nécessité de deniers qui y est, qui cause des mutinations par tout, que pour le malcontentement genéral du peuple et du pays. Vous pouvant asseurer que celluy qui commande deppend inutillement tous les moys plus de quatre cens mil escuz, de sorte qu'estant ceste despence si grande et inutille, il est à croire qu'elle lassera les plus forts avec le temps. J'ay apris | |
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Ga naar margenoot+daventaige une chose que je ne veulx vous céler. C'est que ceulx-cy ont en l'esprit de vous rechercher encores bientost d'une paix, voire devant la fin d'avril, plus pour vous décevoir, que pour envye qu'ilz en ayent. Toutesfoys se craignent-ils grandement que la paix se résolve en France, pour la peur qu'ils ont que ce ne soit à leurs despens. Je prye Dieu qu'il la y veuille bien establyr. Je croy, Monseigneur, que vous estes assez adverty du bruict qui court de la venue de Don Johan par deçà pour lever le siège à cestuy-cy, lequel est mallade.... Ce 26e jour de février 1576. Vostre très-humble et plus obéyssant serviteur que cognoissez. |