Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+par son retour nous puissions apprendre de vos nouvelles, desquelles nous sommes estrêmement en payne, pour n'avoyr rien entendu de vostre part, depuis qu'il vous pleust envoyer de desà deus de vos conseillers. Cepandant, Monsieur mon frère, les affayres de ceste désolée mayson sont en sy pyteus estat, que, sy par vostre prudence et bon conseil y n'y est bientost pourveu, j'y prévoy une bien grande confusion, parquoy je vous suplye bien humblement, Monsieur mon frère, au nom de l'amytyé qui estoit entre feu Monseigneur et vous, et de l'honneur que je sçay que portés à sa belle et très-dygne mémoyre, qu'il vous playse prendre soing de ces enfans et de moy, qui avons tous aujourduy l'oeuil sur vous, comme sur nostre père commun et que, sy vos affayres ne peuvent permettre que prenyés la payne de venir icy, qu'au moins il vous playse y despecher quelq'un, bien instruit de vostre intention, sur l'estat que l'on vous a faict entendre où sont les affayres de ceste mayson, afin que par vostre otoritéGa naar voetnoot1 il y puisse estre pourveu. Je suy tenue et oblygée de désirer voyr qu'il soit mys un bon ordre, pour le général de la mayson, mais, pour mon particulyer, la nécessité me presse de telle façon, que, comme je vous ay mandé, Monsieur mon frère, par une autre de mes lettres, la nécessité à la longue forceroit ma voulonté pour me retirer en lyeu où j'avoys plus de commodités que je n'ay icy; car il y a sineGa naar voetnoot2 moys queje suys avec quatre de mes belles filles, mon fils et moy, avec un grand train, sans que les enfans ny moy ayons receu un seul denyer de la mayson, et sommes tous remys à quand il vous aura pleu mettre ordre aus afayres de la mayson. Nous sommes venues, vos dites nyè- | |
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Ga naar margenoot+ces, vostre petit neveu et moy, en ceste ville de Leyde, où j'ay désiré de venyr, pour m'oster du lyeu où j'ay receu ma perte, bien qu'en tous lyeus je porte mon afliction et la porteré toute ma vye, le changement de demeure ne pouvant m'y apporter de dyminution, mais tousjours ce lyeu là me sera odyeus sur tous. J'atendré donc, Monsieur mon frère, mon petit train et moy, icy de vos nouvelles, que je prye Dieu estre telles que nous puissions espérer de vous voyr bien tost: cependant je vous bayseré bien humblement les mains et pryeray Dieu, Monsieur mon frère, vous donner très-heureuse et très-longue vye. A Leyde, ce 19 décembre. Je vous supplye, monsieur mon frère, que Madame votre fame trouve icy que je luy bayse bien humblemant les mains, luy faysant ofre de mon bien humble service. Avec vostre permysion je dyray, sy vous plaist, le semblable à ma fille Madamoyselle Emyllye. J'ay receu des lettres que mon frère, Monsieur de Chastillon, vous escrit par des gentilshommes par lesquels yGa naar voetnoot1 m'a envoyée vysiter, que vous trouveréz avec celle-cy. Vostre bien humble et obéissante seur pour vous faire service, Louyse de Colligny.
A Monsieur, Monsieur le Comte Jehan de Nassau. |