Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581

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Lettre MXXXII.
⁺Le S^r de St. Goard au Roi de France. Défiance envers le Roi d'Espagne (MS. P. ST. -G. -H.).

*_** Le 24 janvier la Reine-mère écrivoit à St. Goard, rapportant une audience accordée à un envoyé de Philippe II: ‘Il m a aussy parlé des entreprises de mon fils le Duc d'Anjou, par lesquelles il se cognoissoit qu'il recherchoit le Prince d'Or. et les aultres de son party plustost qu'eux luy, mais qu'il ne falloit pas qu'il pensast que le Pr. d'Or. le voulust faire héritier de son labeur.... Je lui fiz bien cognoistre, comme aussy la vérité est telle, que le Roy, mon S_r et filz, et moy avons faict tout ce qui nous a esté possible, pour le détourner de ses entreprizes’ (*MS. P.B. 8804). - Granvelle écrit à M. de Bellefontaine, le 22 août, ‘....Les grandes troupes que l'on vous a dit que les François assemblent, ne se peuvent soustenir par le Duc d'Alençon, sans l'aide du frère ou de la mère...’ (MS. B.B. II. p. 231). - Le Roi de France redoutoit son frère: ‘si Rex bonâ fide cum Hispanis egerit et institutum fratris, ut hactenus fecit, impediverit, frater, meo judicio, arma in ipsum convertet, etiamsi cum capitis periculo id se facturum sciat:’ Lang. Ep. secr. I. 2. 855. Walsingham écrit le 3 sept. de Paris à Burleigh: ‘Tout ce qu'il y a ici de plus sage croit que les Peuples étant aussi genéralement mal satisfaits qu'ils le sont du Gouvernement présent, il sera bien difficile d'entretenir la bonne intelligence entre les deux Frères, en cas que le Duc fasse sa résidence dans le Royaume:’ Walsingh., Memoires, p. 490. Et Mornai en 1583: ‘Ils sont si suspects l'un à l'autre que le Roi ne le lairra jamais le plus fort à la campagne. Comme de fait,... toutes les fois que Monsieur a voulu armer pour les Pays-Bas, le Roi son frère a tousjours voulu avoir une armée sur la frontière:’ Mém. de Mornay, I. 204. Voyez aussi T. VI p. 186, sq.

...... J'ay veu la manière que tient Jéhan Bap-

+ 1581. Mai.

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⁺tiste de Tassis⁽¹⁾ à négocier sa charge, n'ayant jamais moings pensé de luy, tant pour sa mesme¹ condition et quallité, que pour estre de l'escolle du Cardinal Grandvelle qui luy donna son instruction, m'asseurant néantmoings qu'avec cela la volonté du Roy-Catholicque est que ses ministres tiennent à v.M. l'honneur et respect qui est deu à un si grand Roy. Mais de cestuy cy, pour faire le bon vallet, en croyant se faire valloir, comme est bien la coustume des gens neufs et de sa condition, il n'en falloit actendre aultre cas que ce que l'on en veoit; mais, s'il estoit saige et considéré, il pourroit avoir appris, par les saiges responses que vos M. luy a faictes au proposé en ses audiances, qu'il se doibt plus prudemment et myeulx gouverner pour l'advenir. De quoy je prye Dieu de bon cueur, pour le besoing que toute la Chrestanté a en la conservation de la paix, bonne amytié et correspondance qui a esté jusques icy entre voz M., et si sincèrement et exactement gardée par v.M...... Ne faisant nul doubte que ledit Tassis, poulsé du Cardinal Grandvelle et de sa mesme¹ mauvaise volunté, ne dye en tous ses advis que c'est v.M. qui donne lieu que Monseigneur le Duc passe oultre en ses entreprises, et que, pour l'en retirer, le meilleur seroit de rompre ung bon coup avec elle, et pour ce il me semble qu'elle doibt estre alerthe et s'asseurer de telle sorte que l'on ne luy puisse user de nulle surprise.... Madrid, 29 mai.

+ 1581. Mai.

(1) de Tassis: p. 29.

1 propre.

1 propre.