Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre MXXX.
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Ga naar margenoot+raison ilz n'ont que prétendre; laquelle diversion, à mon advis, se pourroit faire facilement et avec peu de fraiz, pour se deffendre; vray-est que nous aymerions tous mieulx demeurer en paix, mais aux termes que l'on procéde, soubz couverte d'Alançon nous faisant la guerre, c'est avec trop de désadvantaige de nostre coustel, et Dieu doint que Mr le Prince qui s'estoit approché des François, leur ayt donné quelque bonne main, oyres que ce soit dedans FranceGa naar voetnoot(1), puisque les lettres du dit d'Alançon tésmoingnent, et le Roy de France, son frère, ne le nye, que les gens qu'il a faict assembler en Picardie, sont contre sa Maté et ses pays. Il y a aussi la sollennelle ambassade que du coustel de France, au nom toutesfois d'Alançon, l'on a envoyé en Angleterre, dont je m'asseure que Don Bernardino de Mendoça n'aura failly de donner advertissement et de tout ce que se passe en ce coustel là; ung bien y a, que devant qu'ilz ayent achevé de bien capituler leurs ligues, il passera du temps, et pour les mectre en exécution, il ne fauldra peu de jours; ce pendant la saison s'avance et je ne vois jusques à oyres nulle levée d'importance de dehors pour eulx, et dedans le Royaulme l'accord s'exécute mal. Ce pendant de nostre coustel se pourroit beaucoup faire, mesmes puisque Dieu nous favorise de nouveau, selon qu'aulcuns escripvent, du coustel de Frise; ny je ne perds pas espoir que de ceste ambassade de France ne puisse aultant succéder de discord entre eulx, que de bon accord, puisque du mariage je n'y vois, quant à moy, apparence quelconque, quelque jeusne que la Royne se veuille monstrer, laquelle je tiens n'a nulle envie de passer avant, et peult-estre ne | |
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Ga naar margenoot+peult, pour estre par trop liéeGa naar voetnoot(1) ailleurs, et jà les Anglois prennent quelque umbre, selon que l'on escript, comme ils sont naturellement soupçonneux, [en] ce que l'on leur demande logis pour 800 chevaulx; par où aussi la Royne d'Angleterre, comme l'on dit, se retire de vouloir défroyer par tout le Royaulme lesdits François, ce que auparavant elle pensoit faire, et si n'est ladite Royne à son aise pour les affaires d'Escosse, qu'elle tient estre fomentez des FrançoisGa naar voetnoot(2) et pour se trouver encoires en l'isle de Yrlande | |
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Ga naar margenoot+grand nombre de rebelles contre elle: j'entendz aussi que sa Saincteté faict aussi de son coustel quelque office pour persuader au Roy de France de faire cesser les emprinses dudit Duc d'Anjou contre les pays de sa Maté, luy réprésentant l'inconvenient qu'en succéderoit, si sa Maté estoit forcée d'entrer en guerre ouverte; que, pour moy, je ne vois comme se pourroit excuser, si ceste façon de faire continue.... Madrid, 14 mai. |
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