Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre CMLII.
| |
[pagina 197]
| |
Ga naar margenoot+cette Lettre, où quelque embarras se fait sentir, il n'avoit pas encore de plan irrévocablement arrêté. Monseigneur. J'ay receu celles qu'il a pleu à v.E. m'escrire en date du 23 du passé, dont je la remercie, autant humblement que m'est possible, ensemble des particularités y contenues, ayant surtout esté bien esmerveillé et estonné d'entendre qu'il y auroit quelque entreprise sur ma personne, mesmes qu'aucuns de ma maison seront de la faction, voires qu'ils auroient communiqué avec le Prince de Parma, ce que me met en grande anxieté et perplexité, pour ne savoir penser ny imaginer qui ils pourroient estre, veu la prompte obéissance et fidélité que de tout tems ils ont usé à l'endroit du service de la patrie et du mien, par quoy ne puis laisser de supplier v.E. que, continuant en la bonne affection qu'elle me porte, il luy plaise me faire cest honneur de m'avertir, le plustost le mieux, par seure voye, s'il ne seroit possible de savoir à peu près qui ils sont, afin que je ne soie prévenu ny anticipé, mais qu'incontinent je face faire tel chastoy et punition exemplaire qu'un acte si desloyall et meschant mérite, en quoy v.E. peut estre certaine que ne manque- | |
[pagina 198]
| |
Ga naar margenoot+rai, n'estans tels mésus et indignités à passer ny souffrir. Au demeurant, je suis fort aise d'entendre que Messrs les Estats-Généraux besoignent sur le faict de la guerre; car, à ce que je puis comprendre, il n'y a aucune apparence de la paix. De mon costé je fais tous devoirs à moy possibles de mettre ordre convenable en ceste ville, tenant les autres bien asseurés. Je remercie humblement v.E. du soin et de la bonne envie qu'elle a eu de m'envoyer quelques trouppes de secours, lesquelles pour le présent ne sont nullement nécessairesGa naar voetnoot(1) estant mon gouvernement tant chargé de gens de guerre (si comme de reitres de Mr le Conte de Hohenlohe, de feu Mr le Baron de Cortsbach, avec l'infanterie de Steenbach et la mienne, ensemble quatre autres miennes cornettes de reitres) que je ne voye moyen de les y entretenir sans la totale ruyne et dégast du plat pais; aussi que j'entens pour chose seure, par le rapport d'aucuns miens espies, que les apprests que l'ennemy faisoit pour ces quartiers sont très-maigres et très-mal prestes, toutesfois ne laisserai d'estre très-bien sur ma garde; cependant il plaira à v. Exc. contremander aux trouppes qu'icelle avoit advisée de m'envoyer, qu'elles ne marchent plus avant, ains qu'elles se détiennent jusques à nécessité plus grande et urgente, à quoy ne doutant que v. Exc. me fera ceste faveur de se conformer, je prie Dieu, Monsieur, qu'il doine à v. Exc. très-heureuse et longue vie, me recommandant bien humblement à ses | |
[pagina 199]
| |
Ga naar margenoot+bonnes grâces, avec offre de mon service. De Groninghen, ce 13me de janvier 1580. De v. Exc. bien affectionné serviteur, George de Lalaing. |
|