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* Lettre CMXXXVII.
Les fils du Comte G. de Berghes au Comte Jean de Nassau. Protestations.
*** Leur conduite, comme celle de leur père, démentit ces assurances après un petit nombre d'années.
Wolgeborner Her, freundtlicher lieber Her Vatter, E.L. seien unsere schuldige gehorsam, gantz willige dienst und kindtlicher trauw jederzeit zuvor bereidt, und haben derselben schreibendt empfangen, auch die vatterliche warnunge und admonition mit gebürlichen ehren woll grundlich angenommen, unsz schuldigh wiszendt E.L. dero tragender trewhertziger vorszGa naar voetnoot2.Ga naar voetnoot3 höchstes fleisz zu bedancken.
Aber dennoch E.L. künnen vetterlich ermeszen wie unsz im hertz nit wenig bedruben thuet das wir sehen und augenscheinlich vermercken wie, durch ezliche abgunstige und iren sinistre anbrengent, teglich gepractisirt E.L. vetterlich gemüth unsz zu entzihen und in allen mistrauwen zuGa naar voetnoot4 Jedoch stehen in entliche ver- | |
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Ga naar margenoot+tröstungh E.L. werden in gewöntlicher und jegen unsz erzeigte vaterliche affection verbleiben, und den abgunstigenGa naar voetnoot1 so bald keine glauben stellen, sonderlich geinen whaen und bedencken schaffen ob wir die grosze an unsz bewezen woldaten undanckbarliche vergessen, alle erbürliche instruction verworffen, [und] unsz zu einige ungebürliche dingen ingelaszen. Der Almechtige Gott wol unsz doch vor schanden heüten, in unser jugend und unerfarenheit nit zum bösen verfüren laszen.
E.L. schreiben von selzame unsz nachgehende zeitungh; zwar wir künnen der leuth auszgiszen nit wehren, und thut unsz im hertzen leidt dasz man unsz dermaszen mit unwarheit nachstellet; ganz dienstlich bitende E.L. es vor gewisz erachten das wir derselben alle kindtliche trauw und dienste zu leisten willich, und in contrarium sal von unsz mit warheit nit erfunden werden.
E.L. in des Höchsten schutz zu aller heilzamer wolstandt treulich empfelende. Datum Berch, am 25 Nov. 1579.
E.L. gehorsame und dienstwillige söhne,
Herman Grave zu dem Bergh.
Friederich Grave zu dem Bergh.
Oswaldtt Grave zu dem Bergh.
Dem Wolgeb. Hn, Hn Johannen Gr. zu Nassauw Catzenelb. Vianden, und Dietz, Hn zu Beilstein, Stath. des Fürstend. Gelren, unsern hertzfreundlichen lieben herrn Vattern.
Il y avoit encore des négociateurs, mais on ne négocioit plus, à
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Ga naar margenoot+Cologne. Rebutés par la lenteur des Etats à répondre aux articles proposés en juillet, les Commissaires-Impériaux déclarent le 24 sept. leur intention de partir: Acta P.C. p. 183. Un Mémoire du Duc de Terra-Nova, où il résume tout ce qui avoit eu lieu (Acta, p. 249-269) est daté le 30 oct. Le 13 nov. les Commissaires annoncent positivement leur départ. Ils avoient attendu longtemps: ‘intra sedecim hebdomadas ab Ordinibus certum responsum, quamvis aliquoties petitum et exactum, non acceperunt: ’l l. p. 283.
Néanmoins quelques-uns restèrent. A. Anvers on continua à s'occuper des articles de paix. Les Députés y étoient convoqués pour le 25 oct. à cet effet. Les Etats écrivent le 20 oct. aux Commiss.-Imp. ‘Omnium provinciarum Deputati, cum potestate statuendi de summâ rerum, xxv oct. Antverpiae adfuturi sunt:’ l.l. p. 271. Le 20 nov. ‘Les Estats-Généraulx, ayants délibéré sur l'art. conceu et le faict de la religion, treuvent convenir que l'on fera au Duc de Terra-Nova, Ambassadeur du Roy Catholicque, requisition générale pour obtenir le religionsvrit, et s'il faict refuz ou difficulté, les Srs députez quy sont à Couloigne luy demanderont s'il a de sa M. povoir pour traicter ou dispenser sur le faict de la religion; auquel cas ilz luy proposeront les moyens par lesquelles sa M., selon la nécessité du temps, sera servie, et son pays maintenu en repos. Et en cas que le dit Duc déclare n'estre à ce authorisez, les dits Srs Députez s'adresseront aux Ambassadeurs Impériaulx pour entendre s'ilz vouldront interposer leur authorité sur le faict de la dite religion, pour leur faire ouverture des moyens, en cas qu'ils déclairent avoir povoir. Mais en cas que le dit Duc et Ambassadeurs Impériaulx disent n'avoir aulcune commission, les dits Srs députez pour les Estatz protesterontGa naar voetnoot(1) qu'il n'a tenu à eulx d'entrer en réconciliation et paix avecq sa M., et comme les Srs de ceste assemblée n'ont
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Ga naar margenoot+encores arresté les art. que l'on proposeroit au Duc de Terra-Nova, ou Ambassadeurs Impériaulx, en cas qu'ilz déclarent estre authorisez pour entrer en convocation sur le faict de la religion, est résolu de continuer ceste assemblée pour résouldre sur les dits articles, pour après les faire proposer au dit Duc ou Ambassadeurs, avecq telle modération que le temps présent et nécessité des provinces le permecteront:’ Rés. MSS. d. Et.-G. La dernière rédaction des articles fut arrêtée vers la fin de novembre: Acta P.C. p. 316, sqq.
L'assemblée des Etats-Gén. ne montra guère plus d'activité et de décision que de coutume. Même en délibérant sur les intérêts les plus minimes, les Députés se croyoient, ou se disoient obligés de marcher à la lisiere de leurs commettants. Le Prince d'Orange s'en indignaGa naar voetnoot(1): ‘hij was seer qualijk te vreden datalle sijne vermaninge, bidden en smeken om op hare saken te letten en hen selven ten minste ter defensie te bereiden, niet holp:’ Bor; II. 141a. Cet écrivain communique ensuite une harangue tenue, dit-il, par son Exc. le 26 nov. dans l'Assemblée. Mais ce document n'a pas été prononcé tel qu'il est écrit. C'est une rédaction plus calme d'un discours qui ne semble pas avoir été préparé d'avance; il est donc curieux de pouvoir y comparer l'improvisation du Prince consignée dans les Résol. des Et.-Gén. du 24 nov.
‘Son Exc. a remonstré que chacun attend de ceste assemblée ung ordre général pour estre délivrez des maulx, calamitez, et misères qu'ilz endurent généralement, et voyant que pour trouver sy petite somme qu'il fault pour dépescher le Sr de Melroy, les Députez sont en telle extrémité et perplexité, ne sçait comme ilz pourvoieront aut poinctz principaulx, sy comme de la conduicte des affaires de la guerre et aultres concernans le bien, repos, et seurté du païs, ce que causera la totale ruine et désolation enthière du pays; comme son Exc. prévoit clèrement: trouvant pour ce mieulx convenir que son Alteze, son Exc. et Messrs du Conseil d'Estat se déschargent et quictent leurs Estatz avant qu'ilz tombent avecq les Estatz en l'indignation et fureur du peupleGa naar voetnoot(2);
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Ga naar margenoot+ce que faict son Exc. requérir son Alt. et les Estatz qu'il leur plaise le déporter de son Estat de Lieutenant-Général et de Gouverneur-Général; suppliant que les Estatz ne le prennent de mauvaise part s'il parle sy librement pour le païs, qu'il voit devant ses yeulx perdu sans aulcun espoir de redressement, à cause que les Députez jusques à présent servent à l'assemblée plustost pour excuser les provinces, comme procureurs et advocatz de leurs constituans et maîtres, que pour avancher le bien commun, ce que causera leur propre ruine et du païs, s'ils ne se veulent aultrement acquicter pour icelluy, et s'excuser à toutes occurrences sur ce qu'ilz ne sont authorisez de leurs principaulx et maîtres. Qu'il voit, à son grand désplaisir, que les moyens, généraulx et quotisations sont partout fort inégalement collectez, tachans chacun d'oster le moyen à son compaignon pour faire le cas particulier de sa province; à quoy sy ordre ne soit donné par l'establissement d'un pied général, suyvant lequel la collecte et exécution se fera esgalement par toutes les provinces, il n'est possible faire aulcune chose pour le bien, repos, et soulagement du païs. Considére aussy que, sy la monnoye n'est remise partout sur ung mesme pied, le marchant ne fera que changer argent pour l'argent, et la traficque périra enthièrement pour le profict particulier, que les provinces cerchent plus que le bien et conservation de la généralité. En oultre que les provinces lèvent, cassent, et payent les gens de guerre
à leur posteGa naar voetnoot1, sans respecter son Alt., Exc., ou les Estatz-Généraulx, ce quy cause sy peu de respect et obéissance aux commandemens de son Alt. et Exc. qu'il ne leur est possible d'empescher les desgast et désordres des gens de guerre ou maintenir nostre Estat, ne soit que les provinces cessent de ce faire; et comme de cecy l'ennemy est assez informé et des divisions et dissentions qu'il y a en matière
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Ga naar margenoot+de contribution et mutuelle assistence, est cause qu'il ne veut entendre à la paix, comme aultrement il seroit très-aise, s'il nous veoit uniz des moyens et affections; désirant qu'il plaise à Messrs donner ordre sur tout, ou aultrement le desgaiger, affin que la coulpe de toutz inconvéniens et désordres ne soit rejectée sur luy par faulte d'assistence, aymant mieulx en temps quicter ses estatzGa naar voetnoot1 et servir à la patrie et généralité, en tant ce que luy sera possible et commandéGa naar voetnoot(1), voires fust pour se mectre en campaigne ou ville close avecq une ou plusieurs compaignies, que d'estre mené comme jusques à présent il a esté: et enfin, comme du bon crédit et conduicte de noz affaires la conservation de nostre vie, biens, honneurs, et de noz femmes et enfans en dépendent, requiert son Exc. que telz soyent mis, soit au Conseil d'Estat ou assemblée générale (comme Messieurs le vouldront ordonner), qui avancheront le bien et prospérité du païs en général plus que le particulier de leurs provinces et villes, et qui feroient serment de n'excuser les dits provinces ou villes des charges, impositions, ou ordonnances généralles et qu'ilz feront leur debvoir à ce que les deniers accordez soyent exécutez et viennent en bourse commune, demeurant la disposition et
ordonnance, quant à la distribution, aux Estatz-Généraulx; comme son Exc. a déclaré estre très-content, sans qu'elle demande le maniementGa naar voetnoot(2). Et comme il est de tout asseuré que l'ennemy dressera pour le printemps une
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Ga naar margenoot+grande et puissante armée, laquelle à un coup nous viendra assalir, et l'yver passera devant qu'aurons commenché à nous préparer, sy n'enpoignons noz affaires plus vivement, et causera que serons en dangier d'estre accablez. Et tomberons en inconvéniens irréparables, sy au quartier de Geldres, Brabant, et Flandres ne soit incontinent, et avant que l'hyver passe, pourveu aux fortifications, garnisons, et munitions des places:’ Rés. MSS. d. Et.-G.
Voici la réponse des Etats: ‘Ont les Estatz déclaré estre trèsmarriz d'avoir entendu les justes doléances de son Exc., et que, pour les séparations des provinces, ilz n'ont sçeu en temps remédier aux désordres et inconvéniens passez; priants son Alt., Exc., et Messrs du Conseil d'Estat de continuer leurs cherges et ne despérer de l'Estat de noz affaires, mais assister les Estatz au redressement d'iceulx, ne désirans de leur part rien plus, présentans à icelle fin, tant qu'en eulx est, de continuer l'assemblée, jusques à ce que la négociation sera achevée; suppliants aussy qu'il plaise à son Alt., Exc., et Messieurs du Conseil d'Estat d'induire les Députez des provinces de ne partir de l'assemblée avant que sur tout soit mis ordre, et qu'il plaise à son Alt. et Exc. escrire aux provinces, affin qu'ilz veuillent authoriser leurs Députez de par deçà pour résouldre sans renvoy sur les affaires qui se présentent journellement à la généralité:’ l.l.
Le Greffier ajoute: ‘et comme de ce verbal avons communicqué copie à son Exc. avant l'enregistrer, il m'a déclaré son intention avoir esté telle, et commandé que je le coucherois au régistre, et que pour plus près tésmoigner son intention, il exhiberoit escript particulier aux Estats; ce que par sa cherge ay faict le 26me suyvant:’ l.l.
Le Prince, à chaque occasion, se montre disposé à résigner ses pouvoirs. Le 7 août; Bor, II. 130a; le 28 sept.: l.l. 134b (voyez aussi ci-dessus p. 93). Maintenant encore, le 26 nov. ‘Ik bid U seer ootmoedelijk dat gij niet qualijk neemt so ik tegenwoordelijk mijne lasten (of ampten) stelle in Uwe handen. Na dien ik, hebbende vele geleden en arbeits uitgestaen, spot en verachtinge ver- | |
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Ga naar margenoot+dragen, ten dele van luiden qualijk bericht sijnde geweest, mij ook tot noch toe hebbende gehelijk uitgeput, met verderf van mijn huijs, vrouwe en kinderen, en sie ik niet hoe ik sal konnen dragen eenen so zwaren last met sodanige kleine middelen, weinige hulpe, en so weinig of luttel correspondentie en overeenkominge:’ 143a.
Observons deux choses.
La première, c'est que le désir du Prince étoit sincère et sérieux (T.V.94). - Il ne vouloit pas se soustraire à la responsabilité, pourvu qu'il eût les moyens d'y faire face. Ce n'étoit pas le cas. ‘Het is hem ommogelijk voortaen langer te dienen op alsulken voet, vindende hem selven sonder eenige macht, autoriteit, en sonder ijemands raed die van der Generaliteit volmachtiget en geautoriseert sij, en desgelijx ook sonder alle middelen van volke en van gelde en sonder eenige obedientie:’ p. 130a. Il étoit peu jaloux de commander ainsi: ‘Sijne Vorstelijke Genade bid seer ernstelijk dat sij een Hooft en Regeerder of meer verkiesen, het sij sijne Hoogheid, of ijemand anders uit den Landen, of eenig vreemde Potentaet, of die sij willen:’ p. 130a.
Notre seconde remarque, c'est que le Prince, en quittant le pouvoir, veut néanmoins se dévouer au service des Etats. ‘Belovende daer de Heeren hem sullen believen te gebruiken, de selve te sullen dienen en helpen met raed en hulpe die in sijne macht sal wesen’ p. 151b. ‘Opdat niemand en denke dat mijnen goeden wille in eeniger maniere sij verandert of vermindert, ik onderwerpe mij.... om te commanderen daer het U believen sal mij te senden, 't zij om te bewaren Provincie of stad, of in eenig ander bevel als u believen sal te ordonneren en mij te gebruiken:’ p. 143a. ‘Met Gods hulpe hebben wij voor ons genomen met ulieden te leven en te sterven.’ p. 156b (T.IV. p.4). |
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voetnoot2
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Holl. voorzeid (la dite admonition).
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voetnoot(1)
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protesteront. Déjà le 14 nov. les Députés déclaroient: ‘si de Mandato Ducis de Terra-Nova, fuisse illud ad solam Cath. Rom. Ecclesiae observationem restrictum, a
principio nobis innotuisset, nunquam ne diem quidem unum, ultra tempus in Mandato nostro expressum, mansissemus:’ Acta P.C. p. 289.
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voetnoot(2)
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le peuple. A ce passage le Prince donna ensuite une tournure différente: ‘ik begin die hope te verliesen dat sijne H., de Raden van Staten, ik, en de geheele Gemeente, dewelke ten hoogste verwacht eenige goede uitkomste in onse saken, een alsulken einde sullen konnen sien als wij gehoopt hadden:’ Bor, II. 141b.
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voetnoot1
- 1 volonté, bon-plaisir (?) voyez p. 167, 1, 5.
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voetnoot(1)
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commandé. ‘Ik onderwerpe mij te gehoorsamen als den minsten der Heeren of Edelen van den Landen, dengenen of allen dien 't u believen sal te kiesen;’ Bor, II. 143a.
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voetnoot(2)
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maniement. ‘In 50 maenden herwaerts sijn de financien niet gevallen ten dispositie van de Heeren Staten, noch mij, als eenige die al te klein sijn geweest dat ik 't mij schame te seggen...; 'd welk ook velen quaedsprekers tot bericht dienen moet, die mij belastet hebben de finantien qualijk besteet te hebben, aengesien selfs dat ik noch in desen Landen, noch in Holland noit pennink hebbe aangetast van het gemeine:’ Bor, II. p. 142a - Voyez ci-dessus, p. 92.
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