Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
Ga naar voetnoot3† Lettre DCCCLXXXIV.
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Ga naar margenoot+rations mises arrière et quoy qui en puisse arriver) qu'on attaque le chasteau de BoesingheGa naar voetnoot1, il le fauldra faire; mais je vous prie, suyvant ce que vous ay mandé, me vouloir donner une décharge, affin que les supérieurs que nous debvons recognoistre, ne m'accusent de désobéyssance ettémérité; secondement qu'il vous plaise nous fournir d'artillerie, telle que fault pour forcer des gens quilGa naar voetnoot2 se veullent deffendre, et sur ce faict, je vous envoye une lettre que Messieurs de Bruges m'ont escripte, dont l'on pensoit tirer deux demy-canons, lesquelz dénient d'en bailler. Sans ces moyens, il ne fault pas que vous pensiez rien fère qui vaille. Ce qui sera possible, nous le ferons; mais d'aller imprudemment attacquer mal à propos une place, c'est perdre la réputation et ruyner voz affaires. S'yly en a quelcun, qui promect prendre avecq les ongles les places, qu'il y aille, et vous verrez ce qui en arrivera. Ce seroit vous tromper, que de vous mentir ou flatter; mais, s'il vous plaist faire diligence d'avoir de ce qui convient, vous verrez sy nous avons du couraige et sy nous craignons nostre peau. Au demeurant, je ne sçay sy vous avez préveu, que attacquer le chasteau de Bousinghen est déclarer la guerre aux Walons, et que dedans deux jours après, ilz mectront armée aux champs, pour se conserver, forte de 3 mille hommes; qu'il fauldra aussy renforcer la vostre, qui vous coustera cent mille florins par mois, que vostre pays sera le siège de la guerre, où fauldra qu'il nourrisse aussy leurs trouppes ennemyes, et pensez avecq quel dégast et ruyne. Ilz se ralieront avecq ceulx d'Arthois et vous ferez venir les reytres, qui sont les fardeaux des provinces. Si vous les battez, ilz se | |
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Ga naar margenoot+jecteront ès bras des Espaignolz; sy vous estes battuz, estimez que voz villes seront assiégées et vostre pays la proye de l'avaricieulx et impiteulxGa naar voetnoot1 soldat; et sy la paye mancque à ceulx qui marcheront soubz voz enseignes, vous n'en aurez guerres moingz de dommaige. J'estime, Messieurs, que vous estes sy prudens, que vous vous serez bien réprésenté cela, comme on doibt faire en toutes délibérations de chose d'importance, affin que, commenceant le jeu, vous ne vous prévaliez seullement de ce que peult servir pour d'icy à huyct ou à quinse jours, mais aussy que donnez sy bon ordre, que ce quy est nécessaire pour la continuation d'une guerre ne mancque. Les oppressions qu'endurez ne sont que rosée au près que de ce qu'endurerez, si la chose va en avant. Je vouldroye néantmoings que la prinse de Bousinghe servist d'avancer les Walons à venir à raison, mais je crains le contraire. Cependant croyez que nous n'espargnerons, ny labeur, ny noz propres vies, pour combattre voz ennemys, affin de vous libérer bientost d'eulx. Mais les événemens de guerres sont incertains et la durée d'icelles aussy incertaine. Sy vous povez chasser vos ennemis avecq l'or plustost que avecq le fer, vous serez heureulz; car on doibt tousjours tenter la voye raisonnable, premier que de venir à celle de la guerre. Que s'il advenoit que, contre droict et justice, voz ennemys voulussent continuer leurs oppressions et violences sur vostre povre peuple et ne venir à accord final dans cinq ou six jours, alors, comme au feu, chacun doibt courir contre eulx et, avecq courraige et ardeur, ne retourner sans mort honorable ou victoire entière; car qui combat | |
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Ga naar margenoot+pour le pays et la liberté, doibt mectre tout ce qu'il a pour la deffendre. Prenez en bonne part, Messeigneurs, ce que je vous ditz, car je pense dire chose véritable, de quoy l'homme de bien ne se doibt debvoyer. Vous entendrez le surplus par ceulx qui retournent vers vous, et après m'estre humblement recommandé à voz bonnes grâces, je prie Dieu, Messieurs, vous avoir en Sa garde. Escript à Poperinghe, ce 10 de may 1579. De la Noue. Il paroît qu'on ne tint pas compte de ces sages conseils. Voici la décharge. ‘Nous les Quatre Membres de Flandres, représentant tout le corps universel d'icelluy, après avoir eu longue patience et souffert une infinité d'oultraiges et de ruynes, par les Walons entrez en nostre Pays et y a sept mois, sans qu'ilz en ayent eu cause légitime, et ayans à présent, par la grâce de Dieu, ceste faveur de veoir une armée en nostre pays, laquelle avons appellée et soldoyée pour nous secourir et assister en ce grand besoing, pour ceste cause nous avons prié le Seigneur De Lanoue commandant à icelle, de vouloir nous libérer des ennemys susditz, mesmement de ceulx qui sont dans le chasteau de Boesinghes, desquelz ceulx de la ville d'Ypre ont receu et recoipvent journellement tant des violences et cruaultez qu'ilz ne les peulvent plus supporter, et d'aultant que icelluy Seigneur a remonstré n'avoir aulcun commandement de son Altèze et Excellence et Estatz-Généraulx de faire guerre à aultre que au Seigneur de la Motte, non obstant cela, nous, qui sentons nostre mal et voyons la désolation du pays que nous voulons libérer, avons déclairé et déclairons que nostre intention est que, sans nul dilay, on procède à l'exécution d'iceulx ennemys; car, ayans payé ceste armée à cest effect, nous serions circumvenuz et aurions occasion de nous plaindre et douloir grandement, sy aultrement en advenoit. Doncques déschargeons le dict Seigneur De Lanoue, tant envers son Altèze, Excellence, que Estatz-Généraulx, de ceste déclaration de guerre à ceulx qui nous assaillent, l'ayans pressé de ce faire, et quelques misères, | |
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Ga naar margenoot+ruynes, et callamitez, qui puissent arriver en ce pays à cause d'icelle, voulons qu'il ne luy en soit donné aulcune coulpe, ne qu'il ait esté motif de rompre la négociation encommencée avecq le Seigneur de Montigny, sachant bien, comme l'expérience du passé l'a démonstré, que ce n'est que dissimulation’ (†MS. G.). | |
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Ga naar margenoot+proposer le contenu de la rigoreuse devant l'autre; aiant les députez de la ville de Gand déclairé expressément n'estre auctorisez pour arrester les ditz commissions et instructions, n'est que au préalable ilz aient envoié les copies à leur maistres... Comme ès poinctz et articles des dits instructions est faicte mention de l'Union et édict perpétuel, y estans expressément comprins, les députez de Hollande et Zeelande ont insisté au contraire, déclairant expressément ne s'y vouloir conformer, insistans aux changemens et altérations par eulx alléguées en escript, mesmement que le point parlant de l'édict perpétuel et l'Union, soit trachéGa naar voetnoot1, et que en son lieu... soit dict qu'en Hollande et Zeelande et aultres provinces où la religion reformée ou religionsvrede respectivement a esté receue, y demeureront au mesme estat, et que personne ne sera, en lieu que ce soit, recherché ou persécuté à cause de la religion:’ Rés. MSS. d. Et.-G. | |
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Ga naar margenoot+oock in de Uuie te brengen, ende alzoe- eene Generale Unie tot meerder corroboratie ende versterckinge der Gemeene zaecken te maecken:’ l.l. p. 96. Dans la tournure de cette phrase il y a moins d'exactitude que de finesse: car il s'agissoit de former l'Union Générale, non pas en se joignant aux Provinces-Unies, mais en organisant, sur d'autres bases, une Confédération nouvelle, qui rendroit inutile et remplaceroit l'Union d'Utrecht. | |
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Ga naar margenoot+geacht werde:’ Bor, II. 51a. Les Chefs des Régiments Wallons s'étoient réunis à de la Motte; les Provinces Wallonnes prètoient de plus en plus l'oreille aux propositions du Prince de Parme. La Généralité se démembroit. Déjà l'Union d'Utrecht devenoit une ancre de salut: ‘Het liet sich aensien dat van de geunieerde Provincien de ordre most komen om de vervallen sake te remedieren:’ l. l |
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