Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre DCCCLXIX.
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Ga naar margenoot+tier, sans en diminuer tant peu que ce soit au préjudice du Roy vostre dit Seignr, nostre très-aimé bon frère et cousin, sans quel tesmoignaige et protestation n'eussions jamais consenty qu'il se fut embarqué en l'action de vostre deffence, en l'exécution de laquelle s'estant tousjours monstré tel comme il appertenoit, et vous ayant procuré tout le bien que voz moyens ont permis, combien que non pas à la mesure de sa bonne volunté, il est excusable s'il se trouve maintenant scandalizé d'avoir receu une recompense si maigre que pour encores vous luy faictes, comme en avons esté informée, avecq si peu de respect à son honneur et au rang qu'il tient, ou à l'accomplissement de voz propres promesses, ce quy non seullement pourroit à bon droict aliéner, en luy l'affection qu'il vous porte, mais aussi donner occasion à tous aultres Princes de vous condamner d'ingratitude; et, quant à nous, pour vous en dire ce quy en est, nous ne sçaurions que nous méscontenter de ce qu'on faict acroire au monde, comme avons esté advertie, que tout cela se faict pour nostre regard, et affin de nous complaire; comme si la personne de Monsieur, filz de France et frère du Roy, nous estoit si désagréable, ou luy voulissions si mal, que les déscourtoisies dont-on a usé en son endroict, nous peussent servir de plaisir et contentement, et pour tant vous prions qu'aiant esgard au lieu et dégré dont il est descendu et aux faveurs bien honorables et advantagieuses qu'il vous a faictes, vous vous acquictiez de telle sorte envers luy que de voz bonnes souvenances de ses mérites il puisse retirer le contentement quy luy appertient; ce quy ne peult deuement estre effectué pour la réparation de son honneur, si on ne faict punition condigne et | |
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Ga naar margenoot+exemplaire de ceulx quy ont oultraigé et offensé luy et les siens; en quoy luy satisfaisant, nous ferez si aggréable plaisir comme de bon coeur prions Dieu qu'Il vous ait tousjours, Messieurs, en Sa saincte et digne garde. Escript à nostre hostel de Richmond, ce 19 janv. 1579. Vostre très-assurée bonne amie, Elisabeth. A Messieurs les Estats des Pays-Bas, assemblez en la ville d'Anvers. Coupant court aux delibérations oiseuses, le danger quelquefois est un moyen de salut. L'ennemi fit une invasion dans la Gueldre, et la frayeur subite prêta une force extrême et décisive aux arguments du Comte Jean de Nassau. - Le 23 janvier l'union, après tant de délais, fut signée à utrecht par le Comte, les Etats de Hollande, Zélande, Utrecht, et des Ommelanden, et par la Noblesse de la Gueldre. | |
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Ga naar margenoot+van H. en Z. sullen hem dragen na haer lieder goedduncken:’ art. 13. Mais il y a plus: on admet la paix de religion comme règle pour les autres Provinces (l.l.) et bien que, le 1 février, on déclare ne pas exclure les Provinces ‘die sich aan de Catholyke Roomse Religie alleen sullen willen houden’ (Bor, II. p. 29), on a soin de complèter la phrase par les mots suivants ‘en daer 't getal van de inwoonderen derselver van de Gereformeerde Religie so groot niet en is datsy, vermogens de voorschreven Religionsvrede, exercitie van de Gereformeerde Religion soude mogen genieten’: l.l. Ce n'est pas sans intention: car, lorsque plus tard, la radiation de ces mots fut discutée, on serécria; disant ‘dat die Landen en Steden die zoe op de Roomsche Religie gezint zyn, dat zy geen andere willen toelaten, al waert dat diegene, die die begeerden, in merckelicken getale waren, en sulcke als de Religions-vrede medebrengt, nyet veel toe te betrouwen is:’ v.d. Sp. II. 62. A quoi revient donc cette déclaration, rassurante en apparence? A ne pas insister sur la paix de religion, là où il ne pouvoit encore être question de l'admettre; puis à prescrire par avance aux Provinces Wallonnes ce qu'on vouloit paroître ne pas leur imposer: ‘d'een Provincie ofte Stad sal hem 't feit van d'andere in 't poinct van de Religie niet onderwinden:’ Bor, II. 29. | |
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Ga naar margenoot+convaincues que, par l'Union, on s'étoit mis dans une position assez avancée pour être critique, les Provinces nouvellement unies, appréciant les qualités du Comte Jean de Nassau, voulurent le nommer Directeur de l'Union. Déjà le 26 janv. Vosbergen écrit ‘dat de saken noodwendig door eenich Hoofd moesten beleydt worden ...., sonder 't welk men apparent is in grote confusie, schade, en schande te vallen; dat niet alleen Utrecht, maer oick gansch Hollandt... genoch verklaert hadden haere Resolutie sulx te wesen den Graaf van Nassau niet alleene Hooft deser Unie, maer oick beneffens syne F.G., en in syne absentie het volcomen Gouvernement van haere Provintien toe te laten:’ v.d. Sp. I. 192. La Zélande ne vouloit pas de Lieutenant du Prince, mais acceptoit le Comte comme Chef de l'Union. Le 11 mars ils écrivent, ‘dat zy Graeff Jan gesamentlick, uytgenomen die van Middelburg, gecoren en bewilligt hebben, onder 't goet behagen van syne F.G., als Directeur van de nyeuwe Unie:’ p. 313. Les Etats-Provinciaux s'y étoient déterminés le 25 févr. - Ailleurs il n'y eut pas de résolution expresse à cet égard: l.l. II. p. xxxi, sqq. | |
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Ga naar margenoot+l'explication de Mr P. Paulus (Verklaring der Unie van Utrecht, Utrecht 1775:4 Vol.), - auteur dont nous ne voulous aucunement discuter, sous d'autres rapports, le mérite - nous dirons avec Mr Kluit: ‘hy meende dat de Koning, zoowel daadlyk, als van rechtswege, reeds in 1570 van 't gebied vervallen was; waaruit by hem vele andere dwalingen gesproten zyn’ (l.l. p. 183.). Même on doit ajouter que cette erreur fondamentale, se reproduisant partout dans les détails, rend l'utilité de cet Ouvrage volumineux, pour le moins, très-problématique. |
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