Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre DCCCLXVIII.
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Ga naar margenoot+faict le mesme à Mr de Medkerke et encores escrit à Mrs du Conseil d'Estat, j'attendoi de jour en jour la résolution de Mrs les Estats. Mais hyer je fus grandement esbahi, recebvant lettres de son Altèze par lesquelles il me faisoit cest honneur de m'advertir qu'il estoitrésolu de retirer aujourdhuy ses garnisons deGa naar voetnoot1 et aultres places et de partir demain, de quoi j'ai esté grandement esmerveille, comme de chose advenue entièrement contre mon espoir. Toutesfois au mesme instant j'envoiai à Mrs du Conseil d'Estat ses lettres et celles de Mr de Fromont, les priant de vouloir adviser en diligence s'il y auroit encore quelque moien d'y pourveoir, et écrivi à son Altèze, le suppliant très-humblement de vouloir encores séjourner deux ou trois jours, dedans lequel temps j'espéroi que les dicts Sieurs prendroient leur finale et absolute résolution. Je vous prie, Monsieur, croire que pour plusieurs raisons je suis marry d'estre si long temps absent d'Anvers, mais ceste est bien la principale que ne puis tant aider que je désireroi à la résolution de ces affaires. Mais ce mal intestin qui estoit en ce païs, a nécessairement ici requis ma présence, tellement qu'il ne m'a esté possible de m'absenter; néanmoins ce qui me restera de pouvoir, vous pouvez tenir pour asseuré qu'il sera tousjours emploié pour rendre trèshumble et très affectionné service à son Altèze; et sur ce, me recommandant affectueusement à vos bonnes grâces, je prierai Dieu, Monsieur, vous donner, en santé, bonne et longue vie, Gand, ce 13 janvier.
VostreGa naar voetnoot2 très-affectionné amy à vous faire service, Guillaume de Nassau. | |
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Ga naar margenoot+Le 17 janv. ‘l'Ambassadeur-du Duc d'Anjou, Dampmartin, at exhibé lettres du Duc du 13 et, en vertu d'icelles, demande l'occasion de nostre dilay sans lui donner aulcun contentement, et déclare que le Duc fust desjà party vers France, ne fust que le désir qu'il a à nostre conservation et garde des villes qu'il a entre ses mains, l'eussent retardé jusques à ce qu'il eust de nos nouvelles et que les villes fussent asseurées contre l'ennemy:’ Rés. MSS. d. Et.-G. | |
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Ga naar margenoot+rejoint le 7 (‘feestelyk ingehaelt van de borgers en geleydt by den Prins haren Gemael:’ Ghendtsche Gesch. II. 108), partirent de Gand pour Dendermonde. Revenu à Anvers, son Exc. le 22 janv. ‘a déclaré qu'en vertu de la Commission à luy donnée par Mrs les Estatz, il se seroit transporté à Gand, y ayant faict toutz extrêmes debvoirs et offices pour les appaiser et accommoder les affaires entre eulx et les Wallons, sans avoir espairgné moyen que se soit, de sorte que personne n'at raison de se plaindre qu'il n'auroit faict telz debvoirs qu'il convenoit, comme il entend que aulcuns auront dict le contraire, sans raison ou cause légitimes; ayant en oultre allegué les causes de diffidence que les Ganthois ont prétendu et les raisons qui les ont contrains de se mectre en armes pour leur défense contre toute invasion. Dont la première diffidence a prins source de certaine publication que seroit faicte en ceste ville passé huict ou dix mois, contraire à la pacification de Gand, pour restablir l'exécution et bruslemens de ceulx de la religion. La seconde, qu'ilz tenoint pour certain que son Alt., Exc., Conseil d'Estat, et Estatz-Généraulx leurs auroint envoyé les Wallons pour ruiner leurs quartiers. La troisième, qu'ilz apercevoint que ceulx d'Arthois et quelques aultres provinces se préparoint à désunion et à leur faire la guerre. La quatrième, que ceulx de Tournay, en conformité de cela, avoint dessà enchassé plusieurs de la religion réformée et interdict l'exercice d'icelles. Dont, pour remédier à toute diffidence et remectre le pays en bonne et ferme union pour jamais, il trouvoit bon de faire nouveau accord et alliance générale ès provinces, vrayes forces du pays et remède pour repoulser les forces et violences de l'ennemy, là où au contraire les provinces yront en totale ruine et décadence, l'une devant, l'aultre après, par guerre, tirannie, et oppression de l'ennemy; pour à quoy obvier, soit par paix ou guerre, il employera son sang pour la conservation de la généralité. Surquoy les Estatz en général ont remercié son Exc. du soing, travail, et paines qu'il a prins au redressement des altérations et mal entendu qu'at esté entre ceulx de Gand et Wallons, la suppliant de continuer à ce que un oeuvre sy bien encheminé ne demeure sans effect, et le païs vienne à tomber en plus grande | |
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Ga naar margenoot+division et combustion, ne désirans plus, tant qu'en eulx est, que le restablissement d'une bonne et enthière confidence, trouvans convenir qu'à icelle fin soit envoyé personnaige de qualité et d'authorité en Arthois et aultres provinces, pour les remonstrer les dangiers des traictiez particulières qu'ilz prétendent faire avecq l'ennemy commun, à l'entière ruine et division de la généralité.’ Rés. MSS. d. Et.-G. | |
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Ga naar margenoot+et offices faicts par les Estatz, tant endroict de l'entretènement de l'Union, que aultrement, durant laquelle la ditte Commune d'Anvers se doibt souvenir du démolissement du chateau de leur ville et de l'establissement de leur liberté, et que les députez des dits Estatz ont tenu la main, mesme faict accomplir et approuver les accordz des deniers par les provinces, dont la guerre at esté entretenue, et non seulement des moiens généraulx que se practiquent en la ville d'Anvers (comme la Commune se persuade), lesquelz tant s'en fault que leur appertiennent en particulier, ains au contraire sont deuz à la généralité, actendu qu'iceulx se paient en toutes provinces par la distribution des marchandises. Bien est vray que la guerre tire quant et soy beaucoup d'incommodité, tant d'une part comme d'autre, mais il ne les convient pourtant attribuer aux députés des EstatzGénéraulx, aians faictz les debvoirs susdits, dont l'exécution dépent de son Alt. et Exc., leur aians mesmement remis les affaires de guerre et au Conseil d'Estat, retenans le seul advanchement d'argent, duquel l'empeschement tant s'en faut qu'il soit advenu par la faulte des dits Estatz, veu que les accordz ont esté faictz par les provinces, y aians, à l'instance des dits Estatz, voluntairement consenty pour l'entretènement de ceste guerre, mais, au contraire, est advenu par l'iniquité du temps et par les dissentions et mal-entenduz entreles provinces survenuz, si comme entre Brabant, Hollande, et Zeelande, endroict la collecte des moiens généraulx, en Flandre pour la religion, et ès aultres provinces pour la crainte qui les tient du mal voisin et mesmement du mal-entendu, se retrouvant en icelles, comme entre les Frisons et OmmelandesGa naar voetnoot(1), et pour le petit debvoir de ceulx de Geldre, se fondans tousjours en leur privilèges, ne les voulans en rien céder, nonobstant qu'iceulx soient du tout contraires aux contributions nécessaires pour l'entretènement des fraiz de ceste guerre, pour lesquelz mieulx supporter seront escriptes lettres à toutes provinces pour furnir au plustost tous leur deniers, et signament aux provinces d'Hollande et Zeelande, où seront | |
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Ga naar margenoot+envoiées personnes de qualité pour les indnire aux contributions nécessaires, estant la dénomination remise aux Estatz de Brabant:’ l.l. |
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