Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

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† Lettre DCCCLI.
⁺Le Comte Maximilien de Bossu aux Etats-Généraux. Mécontentement dans l'armée, faute de paiement.

*_** ‘De Grave van Bossu is genoodsaekt worden den Leger wederom te rugge te voeren .. De saken souden wel anders gegaen hebben, hadden de Landen niet in gebreke geweest van hare contributie over te brengen, also 't was besloten; maer daer is geen Prince noch Gouverneur ter wereld so wys of voorsichtig, die grote dingen in 't werk stellen en voleinden kan, als hen de middelen gebreken:’ Lettre du Prince d'Or. à la Généralité, chez Bor, II. p. 96.a
Le Comte, outre ce qu'il énumère, avoit encore un grief: ‘Scriptum est ad me Antverpiâ ipsum Bossuvium nuper dixisse in Senatu Statuum esse inter ipsos aliquos qui causam publicam hosti prodant, ipsique significent quicquid in Senatu decernitur aut deliberatur; se enim compertum habere a Senatu nullas ad se missas esse literas, quarum exemplum non habeat Austriacus. Addidit, si sciret ejus rei authorem, se suâ manu ipsum confossurum:’ Lang. Ep. s. I. 2. 756. Il y avoit des traîtres, et surtout des indiscrets: beaucoup de députés croyant devoir tout dire à leurs commettants. Le 29 oct., ‘M. d'Aldegonde du Conseil d'Estat, les conseilliers v. Warcke, v. Einde, Bloiere, et aultres députéz, estans de retour de la ville de Gand, font leur rapport... Déclairent que aulcuns particuliers de l'assemblée générale ont grand tort de réveler et mesmes de rescripre aux provinces la résolution des Estatz, et mesmement les advertences particulières:’ Rés. MSS. d. Et.-G.
Cette Lettre a été publiée, mais d'une manière très-incorrecte, par M. v. Hasselt, Stukken v. de Vad. Hist. III. n.^o 203.

Messieurs! je ne fais doubte que Monsieur le Prince ne vous aye continuellement adverty des extrêmes nécessités de ceste armée, desquelles de temps à aultre et de

+ 1578. Novembre.

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⁺moment à moment j'ay adverty et informe son Exc., et par faulte d'y pourveoir et pour les fourcomptes que de tous costez sont advenuz, beaucop des bons desseings sont demourez sans effect, et a esté l'armée constraincte de se retirer, et j'ay tant faict que de l'avoir amenée jusques icy, où elle est hors de dangier évident qui la menassoit, entretenant les gens de guerre par le moyen du peu de prest que nous a esté envoyé, c'est à dire cent et xii^m fl., au lieu de cxxxviii^m que l'on disoit nous estre envoyé, en espoir asseuré que le ferez donner ordre à les contenter; ce pendant le temps se passe; je n'ay aulcune nouvelle de vous, tous respectz se perdent, les mescontentemens s'accroissent, avec telle aigreur qu'aujourd'huy les chiefs des reytres me disent les choses estre venus à telz termes que, si l'on ne leur donne contentement, selon les promesses que leur ont esté faictes, ilz feront choses dont la mémoire sera éternelle et dont les Estats auront horreur d'y penser. Je leur ay offert de venir moy-mesmes vers vous pour en solliciter la provision, mais jusques à maintenant il ne leur a samblé convenir. Partant, Messieurs, il est plus que nécessaire qu'envoyez que leur donne contentement, et que me mandiez ce que auray à faire ultérieurement, car de ma part je ne sçay aultre remède; et en attendant vostre responce, Messieurs, je prie Dieu prospérer toutes vos actions au salut de la républicque. De Burgloon, ce 7^me de novembre 1578.

De vos S^ries bien-affectionné serviteur,

Maximilien de Boussu.

A Messieurs Messieurs les Etats-Généraulx des Pays-Bas, assamblez à Anvers.

+ 1578. Novembre.