Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+Addit., p. cvii), ne semblent pas avoir été fondés. - Le Roi de France écrit le 30 juin à Mr de Matignon: ‘Mon frère le Duc d'Anjou est résolu de poursuivre son entreprise ès Pais-Bas, comme m'a rapporté la Royne, madame ma mère, à la vérité contre mon espérance et les prières et belles remonstrances qui luy en ont esté faictes par elle, cognoissant combien il est déceu par ceux qui l'embarquent de [belles] espérances en ce faict’ (*MS. P. B. 8794). Le mécontentementGa naar voetnoot(1) de Henri III se montre également six mois plus tard. On lit dans une Instruction au Sr de Dinteville, allant de la part du Roy vers le Duc d'Anjou (13 déc. 1578): ‘Son voyage aux Pais-Bas a non seulement servi de prétexte, mais aussy donné l'audace à ces remue-mesnages de fère leurs pratiques.’-Du reste Granvelle neredoutoit que médiocrement les tentatives du Duc d'Anjou. Il écrit le 14 juillet: ‘...Plut à Dieu que ce de MalinesGa naar voetnoot(2) fut esté véritable. L'on se lasse jà tant du Prince d'Orange que je ne m'esbayrois que doires en avant l'on vit beaucop de changemens; le dit Prince ny Matthias ne vouldroient Alençon plus fort qu'eulx aux Pays d'embas; et je tiens que la borrasque Françoise, avec peu de pluye, deviendra bonasseGa naar voetnoot2...’ (MS. B.B.I. p. 132). Et plus tard, le 24 août: ‘...Je ne m'esbayrois que le | |
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Ga naar margenoot+Duc d'Alençon s'en retourna, comme il est venu, car il n'y a argent, et estant la France en division, l'une des partyes n'abandonnera jamais le pays pour y laisser l'aultre. - Nous attendons avec désir ung courrier d'Espagne pour connoistre comment S.M. entend ceste ruse Françoise, et ce qu'elle délibérera de faire...’ (MS. B.B.I. p. 139). Le Cardinal désiroit envers la France une attitude plus vigoureuse. Il eût voulu également plus de fermeté quant au maniement des affaires intérieures dans les Pays-Bas. Il écrit le 31 mai: ‘...Quant à ce que concerne nostre povre pays, l'on y démesle les affaires de sorte, que c'est pitié, et se voit cler que l'on y a plus de respect à l'intérestz que au bien publicque. La Court, à mon advis, n'euse mal faict d'envoyer au Signeur Don Jéhan son advis bien arraisonné: si on ne l'a voulu envoyer avec l'autre, pour les raisons que vous dictes; et certes ladite Court ne garde pas son auctorité et réputation en la manière que le faisoient les prédécesseurs, comme j'ay souvent escript, et laisse passer les choses si avant qu'il y aura après à faire à les redresser...’ (MS. B.B.I.). ...La Royne-mère ayant donné audience secrette à l'Archevesque de Nazaret, luy ha enchargé d'aller droit vers ledit d'Alançon et qu'il ne fit semblant d'avoir parlé à elle ny à aultre, et dit qu'elle le suyvroit, pour se plaindre de luy, de ce qu'il ne luy gardoit la parole, luy ayant promis de n'aller aux Pays d'embas, et ont faict publier ung édict, déclarant confiscation de corps et de bien, contre ceulx que suyvront ledit d'Alençon, comme ilz firent quant le Comte Louys de Nassau, avec l'assistence seullement de François, print Valenciennes et Montz. Ilz doibvent tenir le Roy et ceulx de son conseil pour simples, s'ilz pensent qu'ilz n'entendent ces ruses; les gens dudit Alençon sont de ceux du Roy son frère, et sont dedans les villes de Picardie, ny ne faict ung pas, sans le sceu et voulonté de son frère et de sa mère, que le gou- | |
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Ga naar margenoot+verne tout; le bon est qu'ilz dient que ledit Roy arme, pour s'opposer à son frère; j'entendz pour moy, que ce soit pour l'aider, et sur ce fondement doibt le Roy nostre maistre faire son compte, pour se préparer, s'il ne veult faire un bien grand forcompte... 26 juillet. |
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