Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCCXVI.
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Ga naar margenoot+et separation! ce nous sera beaucoup si on nous scait le bongré que nos services méritent. Je [dicts] que on nous donera pour nous entretenir, comme on a commencé; aultrement je pertz générallement le tout, et bien et traictement. La négociationGa naar voetnoot(1) du Sieur de Selles et des Seigneurs que l'Empereur a député, va bien froidement avant, et ne se procède de la challeur ny par les moyens qu'il convient. De l'aultre costé tout est suspect qui n'est de leur humeur. Ce pendant tout se tourne de fons en comble, sans dessus dessoubz, la religion, l'auctorité du Roy, en effect tout le' païs pend à un fille. Les titres du Roy, de Monseigneur l'Archiduc Matthias, des Estats, sur quoy les adversaires ont prins couleur et pregnent, ne sont rien. Tous se maisneGa naar voetnoot1 ou confond par le populace; j'entends l'ordureGa naar voetnoot2 et seullement personnes turbulentes, demandant jecter la religion et le Roy par terre, et ceulz-là seuls commandent, ou bien forcent les aultres. Qui en faict son prouffict? Vostre Seigneurie illustrissime le scait. Et plus sera, si briefvement n'y est remédié. On nous dit par icy que, despuis la victoire, le Roy se résolve plus à la guerre que devant, par avanture estimant le surplus plus facille à régler de ce qu'il n'est. Car, encoires que l'ennemy ne demeure que en termes de deffences et à garder les grandes et fortes villes, comme il [s'est] à doubter, la chose aura (sans dire aultre chose) beaucoup de difficulté, et l'issue est incertaine. Je ne puis plus m'eslargir par lettres pour les hazars des chemins. Je | |
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Ga naar margenoot+dicts que la faulte de la venue de Madame est venue mal à propos, non pas qu'il fut du tout certain qu'elle eust peu mener toutes choses, comme elle eust désiré, car, à dire vray, c'est plus l'oeuvre de Dieu que des hommes; mais, s'il est en pouvoir humain, elle l'eust mieux achevé que personne aultre, par plusieurs respectz notoires: en somme il ne nuysoit rien de tenter, et y fault mectre main avec Dieu, et Dieu opère par les instruments des personnes qu'il choisit. Icelle m'escript que son voiaige par ordre de sa Majesté est retardé, dont en mon endroit me desplait, selon que luy escriptz. Touchant nos nouvelles, elles sont à l'accoustusmé selon mes dernières, sinon que, au lieu des François et Lorrains dont estions bien pourveu, et qui pour leur désordre sont licentiez, se sont joinctes les forces venues d'Italie. Son Altesse ne tardera monstrer de brief ce qu'il sera d'intention et ce qu'il pourra fère. Je prie Dieu que ce soit ce qu'il convient à Son honneur, prouffit de notre maître, et bien de ces païs. Surquoy, Monseigneur, aprez avoir baisé très-humblement les mains de v.S.I., supplieray le Tout-puissant luy donner le comble de ses bons et vrays désirs. Le Marquis de Havrech est allé de rechief en Angleterre de la part des Estats pour demander ayde. Et en Bruges sont, par la practicque du Prince d'Orenge, entré des Anglois, comme on nous dit icy. Don Bernardino de Mendoça est Ambassadeur ordinaire en Angleterre. Je leisse penser la négociation qu'il y pourra fère. De Louvain, ce 1er d'apvril 1578.
Celuy qu'elle cognoist. |
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