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[1578]
† Lettre DCCXCV.
Le Prince d'Orange à... Il préfére, crainte de désunion, n'être ni Gouverneur du Brabant, ni Lieutenant-Genéral de Matthias.
*** Le pouvoir du Prince, comme Gouverneur du Brabant, sembloit devoir ipso jure expirer par l'acceptation d'un Gouverneur-Général (p. 208). Mais c'est précisément ce que ses partisans étoient décidés à ne pas souffrir. Ils exigeoient que le Prince fut confirmé dans ce gouvernement.
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Ga naar margenoot+De plus ils vouloient, d'accord avec la Reine d'Angleterre, qu'il fut nommé Lieutenant-G1. - L'influence du peuple n'est pas douteuse: ‘Om den gemeynen volcke oock te vreden te stellen, hebben de Staten-Generael den Prince synen Luytenant of Stadhouder-Generael gemaeckt, als den Man daer men best in de aenstaende Oorloghe mochte op betrouwen:’ v. Meteren, p. 128c. ‘Populus ursit ut vicarius fieret:’ Lang. Ep. s. I. 2. 344. Elizabeth avoit déclaré ne donner de secours qu'à cette condition: ‘Op expresse conditien dat de Heere Prince soude by den Eersthertog gekoren worden voor synen Lieutenant-Generael...: sonder welk expedient en wasser geen apparentie van het Ryke van Engeland eenige assistentie van geld of volk te trecken:’ Bor, 900a.
Des manifestations si favorables au Prince devoient choquer extrêmement ceux qui déjà le regardoient de mauvais oeil: ‘id plurimos ex Proceribus male habet:’ Languet, l.l. Il semble vouloir tempèrer l'excès de zèle par cette Lettre, écrite apparemment à ceux d'entre le. ‘Magistrat’ ou les ‘Députez des membres de la ville de Bruxelles’ (c'est ainsi qu'ils sont appelés dans les Résolutions des Etats-Généraux) qui avoient le plus d'influence sur les déterminations du Peuple. - L'avertissement ne fut pas tout-à-fait inutile. Du moins, tandis que, le 6 janv. au matin, on fait de la Lieutenance-Générale une condition préalable pour recevoir l'Archiduc, après diner les Députés ‘rapportent qu'ilz persistent en leurs conditions, toutesfois qu'ilz attendent encores la résolution des Nations, concédans ung peu de leur prétendu de la Lieutenance-Générale, nonGa naar voetnoot1 concernant ce point la Généralité.’ Bond., l.l. En effet les Nations se bornèrent à prier Mrs de Havrech et de Maroles ‘voloir en ce enhorter et induire Son Altesse l'Arehiduc:’ p. 242. Par rapport au Gouv. de Brabant ceux de Bruxelles gardèrent le ton impératif: pourGa naar voetnoot2 avoir M. le Prince ‘pour
gouverneur particulier de Brabant, ne sont d'intention de s'en déporter, an paine de ne recevoir l'Archiduc en ceste ville:’ Bond. IV. 239.
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Ga naar margenoot+Le Prince lui-même nous apprend qu'il ‘y a eu différentes opinions entre les Etats.’ Cependant déjà le 3 janv. ses amis semblent avoir eu la majorité. ‘... Sur l'article de ceulx de la Commune députez concernant le Gouvernement de Monsieur le Prince d'Orenge pour le pays de Brabant, et l'aultre poinct comprins au mesme article, ceulx de Brabant advizent scripto GueldresGa naar voetnoot1 qu'estant son Alt. jeune et son Exc. expérimenté, qu'elle soit requise à la lieutenance générale, et pour le gouvernement particulier de Brabant, se conforment Flandres et Arthois avecq Brabant, saulff la ville d'Arras, Haynault, Lille, Douay et Orchies avecq Brabant, Hollande avecq Gueldres, Zéelande, idem Tournay, Tournesiz, avecq Brabant, Utrecht avecq Gueldres, Malines, Frize, Overyssel avecq ceulx de Brabant, Ommelandes avecq Brabant:’ Rés. MSS. d. Et.-Gén.
Messieurs. J'ay esté adverty de ce qui a esté traicté à Bruxelles sur certains articles présentés à Messieurs les Estats, èsquels vous proposiés deux choses qui me touchoient, assçavoir que le gouvernement de Brabant me fust donné, l'aultre la lieutenance-généralle de Monseigneur l'Archiducq; qui me faict grandement vous remerchier pour la bonne opinion que vous avez de moy, comme, à la vérité, laissant à part la suffisance, de laquelle les aultres seront juges, quant à la fidélité et bonne volonté au bien publicq, je pense l'avoir telle qu'à grand peine aulcun la pourroit avoir meilleure; comme jusques à présent j'en ay faict preuve, n'espargnant rien de ce qui estoit en ma puissance et de mes amys, et feray, Dieu aydant, jusques à la fin de ma vie. Toutesfois, Messieurs, vous sçavez en partie que les charges que j'ay pour le publicq, et principallement à raison du gouvernement de Hollande et de Zélande, sont telles et si gran- | |
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Ga naar margenoot+des qu'à grand peine je les puis sustenir, tellement que, depuis que j'ay passé deçà, je n'ay encores peu trouver ung peu de loisir pour vacquer à mes affaires particulières. J'avoy bien desiré qu'on n'euse parlé de me commectre aultres charges que celles que j'ay pour le présent, non que je ne soy bien prest d'exposer tout ce que Dieu m'a donné pour le bien publicq du pays, mais d'aultant que je ne sçay mes forces assez grandes pour porter de si grandes faiGa naar voetnoot1, en oultre, ayant entendu sur ce les
différentes opinions qu'il y a eu entre Messieurs les Estats, et considérant bien le mal qui pourroit advenir si, à mon occasion, quelque division se mettoit entre ceulx qui doibvent estre tellement conjoincts, je vous prie bien affectueusement ne point vouloir vous formaliser tellement pour moy, en l'un ny en l'autre article, que cela puisse estre la moindre cause de discorde, ains vous remectre volontairement à l'advis de Messieurs les Estats, qui ont à conduire telles affaires, lesquels j'espère y mectront telle ordre qu'il réussira au bien et repos de tout le pays. Et d'auctant que particulièrement j'ay entendu qu'aulcuns parlent de me commectre la lieutenance de l'armée, je vous ay bien voulu advertir que Mr le Conte de Lalain, estant pourveu de l'estat de général de l'armée, duquel la bonne affection à la patrie est bien cognue, je ne désiroy accepter aulcune charge qui luy donna la moindre occasion de penser qu'en chose du monde je luy voulsisse préjudicier, ny à Seigneur aulcun, ny au moindre de tous ceulx qui sont en l'armée; et à tant, après m'estre bien affectueusement recommandé à vos bonnes grâces, je prie Dieu, Messieurs, vous augmenter les
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Ga naar margenoot+Siennes. Escript à Gandt, le 5me jour de janvier 1578.
Le 8 janvier, sur les huit heures du soir, fut ‘résolu, par pluralité des voix, que Monseigneur le Prince d'Oranges sera continué au particulier gouvernement de Brabant jusques à la convocation des Estats-Généraulx, et ce aux mesmes conditions suivant l'acte du 22e d'Octobre dernier touchant les promesses de son Exc. y contenues, et oultre ce qu'il sera submis au Gouverneur-Général pour aultant qu'il touche le Gouvernement de Brabant, comme aultres Gouverneurs particuliers ès aultres provinces, et que les EstatsGénéraulx requerront son Altesse de vouloir choisir le dit Seigneur Prince d'Oranges pour son Lieutenant-Général:’ Rés. MSS. d. Et.-G.
Le 19, c'est-à-dire le lendemain de la réception de l'Archidue à Bruxelles, ‘les Estats ont député M. le Ducq d'Aerschot, Conte de Bossu, Sr de Frésin, et Meetkercke pour aller vers son Alteze et demander s'elle estoit résolue sur le faict de son Lieutenant, et dire, pour l'advis des Estatz, que pour les affaires ésquelles les pays se retreuvent, que sa dite Alteze pourroit dénommer pour son Lieutenant-Général M. le Prince d'Orenge, ayant grande expérience des affaires d'estat tant de guerre que de paysGa naar voetnoot1, et requérir ledit Prince d'Orange vouloir accepter la dite charge, et que la dite déclaration soit faicte par son Alteze incontinent ayant faict son serment de Gouverneur et Capitaine-Général.’ l.l. Le même jour ‘M. Meetkercke at faict rapport que son Altèze estoit contente de nominer et déclairer le dit Sr Prince pour son Lieutenant-Général, et fut dict par les Estatz qu'ilz feront encores devant le disné leur serment:’ l.l.
Languet observe avec vérité: ‘Non tam male habebit Hispanos quod Matthias Archidux factus sit Gubernator Generalis quam quod Orangius factus sit ejus Vicarius: ea enim res evertet eorum consilia de pace, quam sperabant se non iniquis conditionibus impetraturos, operâ quorundam ex Senatu Statuum, qui clam ipsorum partibus favent:’ Ep. s. I. 2. 342. |
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voetnoot1
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Leur motif de ne pas insister est précisément que la chose concerne la Généralité. Il faut donc, ou effacer la particule négative, ou lire n.r.c.p. la ville, ains l.G.
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voetnoot1
- verbis ou quelque chose de pareil semble omis.
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