Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCXC.
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Ga naar margenoot+quelle dance il vouloit embarquer l'Electeur de Cologne; seulement il paroìt que, pour exciter ce personnage, on n'avoit qu'à faire sonner des écus. Le Sr de Beaufort m'a communiqué... le discours qu'il a rédigé par escrit de tout ce qui s'est dict et passé en sa négociation avecques Mr le Prince de Condé, Mr de Méru, Bèze, et aultres qu'il a trouvé à Strasburg... et me fais bien à croire que le Duc Jan-Casimir et les aultres Collonels ne sont pas si dégoustez qu'ilz n'ayment mieulx avoir leur compte sans coup frapper, que de se submettre au hasard de la fortune, qui ne les a guéres accompaignés jusques icy contre V.M. Quant aux villes de Metz, Thoul, et Verdun, je ne puis croire que Mr le Prince aye promis par capitulation au Duc Jan-Casimir les luy faire mettre entre les mains: ains j'ay opinion que l'on s'arme de son nom et le fera-t-on opiniâtrer par le Duc (des deuxPonts), pour essayer par ce moyen d'y faire mettre gouverneur quelqu'un des grands d'entre eux...Ga naar voetnoot(1) Le cueur me saigne de mettre cela en avant à ung si grand et victorieux Prince comme V.M.: mais de l'aultre cousté je prévois bien que l'amour extrême que vous portez à votre peuple et beaucoup d'autres considérations vous contraindront aussi bien ci-après de venir à ce poinct. Car vos ennemis, qui cognoissent vostre tant bon naturel et combien vous touche au cueur la pitié de vostre peuple (lequel ils feront persécuter par leur estrangiers de feu et tout aultre sorte de cruautez, ainsi qu'ils se vantent déjà de vouloir faire), reculeront et fuieront cependant le combat et vous rédui- | |
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Ga naar margenoot+ront par ce moyen à une plus grande nécessité que vous n'êtes à ceste heure. Si aussi V.M. treuve leur demandes estre telles que vous estes contrainct d'y respondre par les armes, je supplie très humblement V.M. de bien songer, s'il vous plaist, à ce que je vous ay escrit de Nancy, affin de ne faire pas une despence quasi insupportable et néantmoins inutile et du tout pernicieuse à vostre estat et service. - Je vous supplie au reste, pour l'honneur de Dieu, de n'estre en repos que vous n'ayez envoyé à l'Electeur de Coulogne les six-mil [tant] d'escus que vous luy debvez et dont-il m'escrit la lettre icy jointe, qui tesmoigne assez son mescontentement. Car c'est luy par lequel il fault faire mettre en effect l'occasion que je vous ai escrit de Nancy se présenter pour l'advancement du repos de vostre Royaulme par le moyen des armes, s'il en fault venir là, que Dieu ne veuille. Et soyez tout asseuré, Sire, que j'embarqueray ce personnage à la dance que je veulx commencer, si vous luy donnez contentement....... Metz, 29 nov. |
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