Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+ceux qui commandoient au camp. - Le retard dans le paiement des soldats étoit continuellement une source de difficultés. Monseigneur, je n'ay poinct escript à vostre Excellence, depuys que je suys près de mes compagnyes, pour n'avoir jusques à présent apris chose que le mérite. Ce qui se passe maintenant est que le régimen de St. Balmont estant aux environs du chasteau qui est près de Dinant, nommé chasteau SelleGa naar voetnoot1, auquel y a cincquante hommes des nostres, on a despéché devant-hier le Sr Daléne avec six-cens harquebusiers, pour veoir s'il leur pourroit donner sur les doigtz, car ilz sont espars, et nommément surprendre, s'il est possible, troys des compaignyes dudit régiment qui ont assiégé ledit chasteau, et par mesme moyen retirer noz gens de là; car ce sont bons hommes que l'on ne veult perdre. Ce seroit ung bon exploict que pourroit deffaire cela, car ce sont troys ou quatre-cens Françoys, qui est ce qu'il y a de bon audit régiment. Et à ce que ceulx de Namur ne dressent aux nostres quelque embuscade au retour, on a envoyé ce jourd'hui encore huict-cens harquebusiers et quatre-cens chevaulx pour les favoriser. Le camp est fort de cinquante et troys enseignes, et y a de fort bons hommes et délibérez de bien faire, comme ilz en donnent espoir; il y peult avoir aussy mille ou douze cens chevaulx. Quant à l'assiette du camp, elle est belle. Mais il est, ce me semble, nécessaire d'y estre plus fort de cavallerye. Car alentour c'est tout pays ouvert, et les plus belles campaignes du monde, de sorte que, si l'ennemy estoit prest de marcher, il pourroit, en présentant une bataille et passant au long du camp | |
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Ga naar margenoot+mesmes, se venir loger a Gemblours et aultres beaulx logis aux environs, sans qu'on l'en peust empescher aultrement que par une bataille et victoire, et par ce moyen ilz osteroyent les vivres à nostre camp, de sorte qu'on se trouveroit empesché à s'en retirer honnestement. Et tout cet inconvénient ne gist, à mon advis, que à faulte de cavallerye. J'ay esté troys foys au camp, et si on m'en eust demandé mon petit advis, je l'auroys dict. Nous sommes encores en ce lieu et si eslongnez dudit camp que, quant je y ay esté, comme les jours sont cours, je n'ay encore eu moyen de veoir Namur de plus près. On a faict auprès du camp deux forts, qui sont bien situez, car ilz ferment une grande advenue, mais il y en a une aultre plus grande qui ne se peult fermer, comme j'ay dict cy dessus, que par le combat. Il y a différent de l'argent que j'ay reçeu, à ce que monte la monstre présentement faicte selon la retenue des capitaines, (par laquelle le nombre n'estoit point limité) de bien quatre mille florins, de sorte que nous séjournons icy, attendant le retour de deux des dits capitaines, qui sont allez à Bruxelles pour en faire une fin, et supplier à Messieurs les Estatz, puys qu'on ne leur paye que deux moys, que on ne leur rabatte poinct à ce payement les quatre-cens florins par eulx receuz au commencement, affin qu'ilz ayent moyen d'avoir des corseletz, ce que aultrement... Quant auxGa naar voetnoot1
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Ga naar margenoot+pas ung d'eulx, ce que ayant faict à la première occasion qui se présentera, je ne feray faulte de donner advis à v. Exc. de ce que j'en sentiray. Le Sr de FlojonGa naar voetnoot(1) a escript quelques lettres à Monsr de Florenne, Gouverneur de Philippeville, par lesquelles il picque les Seigneurs et expressément Monsr de Lalaing. Ledit Gouverneur a faict responce au trompette que, s'il y retourne plus pour semblables affaires, il le fera pendre et n'ont esté advis les Srs de faire aulcune responce à tous ses discours dont la lettre estoit pleine. Il me semble, Monseigneur, que ung bon moyen de de v. Exc. seroit bon de luy escripre ou il y eust quelque chose Car les aultres estans communes n'ont pas telle vigeur. Et je ne doubte poinct, que cela ne feist quelque fruict... A Walheyn, ce 28e jour de novembre 1577. Vostre très-humble et très-obéissant serviteur, La Garde. A. Monseigneur le Prince d'Orenge, Conte de Nassau, etc. |
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