Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DCCLXXXVI.
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Ga naar margenoot+bien voullu faire cette recharge par ce mien gentilhomme que j'envoye vers vous, pour vous faire particulièrement entendre comme toutes choses se sont passées pardeçà depuis mon arrivée auprès du Roy, mon Seigneur et frère, et l'audience qu'il luy a pleu donner à vos députés. Lesquels il a fort voluntiers ouys, tant en vos justifications que aucunes propositions quilz luy ont esté faictes de vostre part, sur lesquelles j'espère qu'il donnera telle responce que vous aurés occasion de vous en contenter, et vosdictz députés s'en rettourner vers vous, bien contens et satisfaictz; non obstant les importunités et grandes menées que vos ennemis taschent de faire par tous cinistres moiens à eux possible, pour vous nuire et empescher la congnoissance de vostre justice et bonne cause; ainsy que je m'asseure que vous sçauront trop mieulx réciter et faire entendre vos dits députés, ensemble la continuation de mon affection singulière à la conservation de vostre pays, pour le bien, repos, et heureux succès duquel je me suis tousjours fort librement employé par le passé, ainsi que je faictz encores à présent, et feray à l'advenir, quant me ferés plus particulièrement entendre en quoy vous désirés que je m'employe, et ce que vous attendés et espérés de moy. Vous asseurant, Messieurs, que ne me treuverés jamais manquer d'affection et bonne volunté en tout ce que je congnoistray et verray estre utille et nécessaire pour le bien d'une si juste et équitable cause comme j'estime la vostre, pour laquelle | |
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Ga naar margenoot+je n'épargneray jamais les moyens qu'il a pleu à Dieu me donner, pour la favoriser à vostre besoing et nécessité, en tout ce que je pourray, tant pour l'amithié particuliere, que je porte à toute la noblesse, qu'en général tout le pays; la conservation duquel je tascheray maintenir et garder aussy chèrement que vos ennemis sont prodigues à désirer et rechercher, par toutes voyes à eux possible, la ruine et désolation d'icelluy, que leur en sera de tant plus difficile, si vous vous maintenez tousjours à l'union et parfaicte amytié que vous avés jusques icy gardé entre vous, prenant aussi soigneusement garde aux artiffices et subtilz desseings qu'ilz inventeront journellement, pour vous rendre de tant plus odieux envers tous Roys, Princes et Seigneurs de toute la Chrestiennté; pour à quoy prévoir et remédier me semble, sous vos mellieurs avis, que devés user en cest endroict, et de tous vos importans affaires, du saige conseil et très-prudent advis de Messieurs mes cousins le Prince d'Orenges et Conte de LalaingGa naar voetnoot(1); lesquelz, par leurs très-saige conduicte et providence ont très-bien sceu pourveoir et mettre ordre aux secrètes menées, conspirations, et pernissieuse entre- | |
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Ga naar margenoot+prises de vosdicts ennemis, ainsi que vous avés peu congnoistre par l'advénement d'iceux, qui me gardera vous en dire davantage, remettant le surplus du tout à la suffisance du Sr d'AlféranGa naar voetnoot(1), présent porteur, auquel j'ay donné charge demeurer auprès de vous, pour m'advertir de ce qui s'offrira pour vostre conservation, attendant l'arrivée du Sr de MonducetGa naar voetnoot(2), mon conseiller et chambellan ordinaire, que j'ay délibéré envoyer vers vous, le congnoissant très-affectionné de ce qui dépend de vostre repos et conservation, et pour la confience que je sçay que vous avés en luy. Priant Dieu, Messieurs, vous maintenir et conserver, et vous donner l'entier et parfaict accomplissement de vos soins et vertueux desirs. Escrit à Paris, le xijme jour de novembre 1577. Vostre bien bon amy, Francoys. Desvoire. |
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