Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCLXXXII.
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Ga naar margenoot+difficil de bien dresser les affaires par la seule généralité, et que, si les pays soyent bien gouvernez, ilz seront bastantzGa naar voetnoot1 pour nourrir ung Gouverneur, et que jamais Gouverneurs de ces pays ont porté argent en ces pays, mais ont bien emporté et envoyé dehors, voires pillé et desrobé avecq dangier de la vie de plusieurs, comme vostre Exc. sçait; à quoy, ensemble à la disunion des provinces et aultres inconvéniens, il est plus facil de pourveoir avecq ung non riche ny puissant, que avecq ung qui est puissant et authoritatif. Comme aussy il est plus apparent d'asseurer vostre Exc., les Estatz, et le peuple, par bons moyens et conditions avecq ung tel jeune Prince, que aultrement, mesmes si se peult faire (comme il semble) sans offencer le Roy très-Charestiain, son frère, et la Reyne d'Angleterre, par la déclaration et réserveGa naar voetnoot(1), que fust hier miz en avant, me doubtant que la Reyne d'Angleterre se contentera mieux avecq ce jeune Prince Alleman, et soubz bonnes conditions, que avecq ung plus grand, et que la ditte réserve est le vray incitamentum de la jalousie dont vostre Exc. parlit avecq bonne occasion, d'attirer avecq le temps les Princes d'Allemaingne, mesmes pour leur propre intérest et asseurance, et dont (comme j'entens) on pouroit dè maintenant avoir bonnes déclarations, et, que plus est, il semble que, par ung | |
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Ga naar margenoot+bon démenée, ce moyen pouroit causer quelque melieure pacification que icelle de Don Jéhan, ou bien dilation de la guerre, convenable en ceste conjuncture et diversité des humeurs. Oultre ce que vostre Exc. et tous aultres amateurs du bien publicque pouront, avecq moindre envye et plus grand fruict et effect, par le Gouvernement du dit Seigneur, mettre en avant ce qu'ilz trouveront concerner le repos de la patrie, et l'entreténement de l'Union, laquelle aultrement pouroit tomber en une dangereuse rompture. Et semble que, en la réception de son Alteze par provision, icelle pouroit faire une si juste, bien fondée, modeste, et courtoise déclaration, que serviroit pour le contentement et satisfaction d'ung chacun, et pour donner bonne gousteGa naar voetnoot1 à tout le monde; ce que j'ay bien voullu discourrir à cause de la bonne affection et zeelle que je porte au bien publicque, remectant néantmoings le tout à la bonne discrétion et correction de v. Exc. et aultres des Estatz. - Je supplie qu'il plaise à v. Exc. tenir la bonne main vers les marchans, que les Estatz de Gueldres puissent avoir argent. Je manderay à eux de m'envoyer procure, en vertu de laquelle tous les Barons, Nobles et Villes s'obligeront, par ensemble et chacun en son nom particulier, et pour le tout, avecq renunciation de toutes exceptions. Et pouroys mieux dresser la ditte procure, si je scavois jusques à quelle somme, pour queGa naar voetnoot2 terme, et soubs quel intérest les marchans vouldroient compter l'argent. Pedro Spinola m'avoit donné quelque espoir, mais rien est encores ensuivy. - Sur ce, me recommandant bien humblement en la bonne grâce de v. Exc., je supplie Dieu le Créateur | |
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Ga naar margenoot+maintenir icelle en la siène. De Lière, ce 6 de nov. 1577. De vostre Exc. très-humble serviteur, Elbertus Léoninus. Quand je suis retourné à Lière, le Sr Conte d'Egmont estoyt party pour Bruxelles, tellement que j'ay délivré les lettres è mains de Mons le Sénéchal, qui estoit présent, quand je fis mon rapport, et entend les affaires comme il appartient, tant au regard de la multitude des protestzGa naar voetnoot1 de la Religion, que du moyen d'asseurer l'ung et l'aultreGa naar voetnoot(1), et aultrement. L'intervention de Léoninus aura peut-être hâté l'entrée de l'Archiduc à Anvers le 11 nov. Le Prince lui fit un très-bon accueil; ‘hem tegen gaende met alle de Borgerye:’ v. Meter. 127a. ‘Scribunt Orangium ei obviam ivisse cum duobus millibus equitum, qui ob eam rem convenerant Antverpiae. Divertit in coenobium D. Michaelis, quod antea incolebat Orangius, qui migravit in aedes Fuggerorum:’ Lang. Ep. s. I. 2. 329. Et en déc.: ‘Qui Antverpiâ veniunt, dicunt Matthiam et Orangium saepius unâ per urbem obequitare:’ l.l. p. 332. |
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