Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

Lettre DCCLXXVII.
Le Comte Jean de Nassau au Landgrave Guillaume de Hesse. Relative à l'Archiduc Matthias (MS. C.).

...Ich bin oftmals zu schreiben verhindert worden, und solches zum theil von wegen der beiden gefehrlichen und, wie man's achten mocht, zwar galgreisen, so der herr Printz ahnhero und gehn Brussel, widder s.G. willen und nicht ohn allerhand nachdencken, thun mussen; zum theil dasz ich auch ein zeitlang in Zeeland und Holland umbgezogen und, von wegen dasz ich wenig still gelegen, nit viel zeittung vernommen; zu dem dasz bey dem hern Printzen tegliche ein solcher ueberfall von leutten ist, auch i.G. ohne untterlasz von einer gasterey und gesellschaft gehen muessen, unahngesehen wie ungelegen und bedencklich dasselbe i. Gn. auch ist...

...Es ist fürwahr bei vielen grosze negligentia, aemulatio, geitz, und unverstand, sonderlich aber ein groszer hasz gegen unsere Evangelische religion...

Der Erzhertzog Matthias ist von dem Hertzog v. Arscot und ettlichen wenigen von den Staden, ohne vorgehende berathschlagung, wissen, und willen der andern, in disse landen beschrieben und zu einem Gubernator-general be-

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⁺gert worden; welches dan, nit allein under den Staden, sondern auch under der gemein, nit geringen unwillen bracht hat, und den ursachern diesses wercks leichtlich allerley gefahr erregen möchte, da der herr Printz in dem nit steuret und wehret, wiewohl es noch zweiffelhafft ist wie die ding ablauffen werden; doch hoff ich, dieweil der gemeine man vernimpt das der herr Printz hierinn nuhnmehr khein sonder bedencken machet, sondern vielmehr darzu vermanen thut, wie der jung herr mit guttem rath möge versehen und wolh underricht werden, es werde diesse sach noch auff gute wege gerathen... Antorff, 1 nov.

Le 28 oct. avoit eu lieu à Gand l'arrestation du Duc d'Aerschot, Gouverneur de la Flandre, et de plusieurs autres personnages considérables; les S^rs de Mouscron, de Rasseghem, d'Erpe, de Sweveghem, les Conseillers Hessels et de la Porta, les Evêques de Bruges et d'Ypres, etc.
Ce coup, qui mérite d'être mis en parallèle avec l'arrestation du Conseil d'Etat en 1576, fut exécuté par Imbyze et Ryhove, au moyen d'une émeute populaire. Il s'agissoit de briser une opposition prête à s'organiser.
Elle étoit menaçante. Non seulement le Duc d'Aerschot et ses amis, mais d'autres, auparavant mieux disposés que lui envers le Prince, ne pouvoient souffrir que celui-ci, maitre à Bruxelles, Ruart du Brabant, tantôt guidant l'assemblée des Etats-G. par ses conseils, tantòt la dominant par les influences du dehors, semblât devoir encore occuper la première place auprès de celui-là même qu'on avoit fait venir pour traverser ses desseins. Selon eux, il falloit se soustraire à une suprématie aussi complète. Le Duc d'Aerschot alloit prendre possession de son Gouvernement; l'occasion sembloit opportune. Il falloit opposer Gand à Bruxelles, la Flandre au Brabant; et, s'emparant de l'Archiduc, former autour de lui le

+ 1577. Novembre.

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⁺gouvernement: ‘om het alsoo geheel te herstellen na haren sin en goeddunken:’ v. Meteren, 127².

Dans un acte d'une telle hardiesse on soupçonneroit l'influence, au moins indirecte, du Prince, même sans témoignage positif. Les chefs lui étoient dévoués: ‘de Heeren van Ryhove, Imbise, en Croyvelde waren den Prince seer toegedaen:’ Bor, 904_a - V. Reydt, qui semble croire qu'ils agirent spontanément, observe: ‘Korts daerna werd noch klaerder bevonden dat Ryhoven ende Embyze niet met allen hierin gedaen hadden om den Prins te believen, maer even so wel denselven als Arschot hateden:’ p. 17^a. Mais c'est un argument de nulle valeur; la haine d'Imbyze eut son origine, plus tard, dans la résistance du Prince aux prétentions injustes des Réformés, et, quant à Ryhove, il donna, encore en 1579, des marques non équivoques de dévoue ment.
Au reste les conjectures sont superflues; le fait est certain. V. Meteren donne un récit très-circonstancié. Il en résulte que Ryhove fut dépêché vers le Prince pour demander son avis; que celui-ci, apprenant le dessein, jetta les hauts cris, ‘vragende of men also soude handelen als desperate, etc.;’ que néanmoins il promit d'y songer; que le lendemain il eut une conférence propre à laisser Ryhove dans le doute: ‘de Prince trock syn schouderen, aenhoorde hem met doove ooren, als betoonende dat hy sulcks behoorde uyt synen hoofde te stellen:’ que Marnix, envoyé par le Prince, donna presqu'une autorisation, sous la forme d'un conseil: ‘hy raede aan Ryhove, na veel woorden ende discoursen, dat hy, sonder meer met den Prince te spreken ende sonder meer woorden, soude het stuck te wercke stellen, so hy het hert hadde, also hy seide.’ Evidemment le Prince désiroit que l'entreprise se fit, mais il se réservoit d'en désavouer les auteurs. - Il y eut, pour le moins, consentement tacite. Ryhove ne fut pas longtemps à le deviner: ‘siende dat den Prince conniveerde ofte d'ooge luyckte om syn voornemen in 't werk te stellen, vertrock terstont.’ Et Strada résume très-bien le tout, disant qne Imbyze et les siens agirent ‘reverâ obsequenteś

+ 1577. Novembre.

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⁺Orangio,’ II. 5; pour complaire au Prince; non d'après ses ordres; il avoit garde d'en donner.
Les projets de la Noblesse furent momentanément déjoués: toutefois la violence porta des fruits amers. La bride étoit lâchée au peuple, et ce fut ici le commencement de ces troubles de Gand, dont le Prince écrivoit en mai 1579, ‘profecto hi motus Flandrici labefactant omnes res nostras:’ Acta Pacificationis Coloniae, Antv. 1580, p. 16.

+ 1577. Novembre.