Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

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Lettre DCCLXV.
⁺N. Brunynck au Comte Jean de Nassau. Différends entre les Comtes de Berghes.

Monseigneur. Je n'eusse tant tardé d'escripre à v.S., si j'eusse sceu bien sûr où addresser mes lettres, et toutesfois depuis le partement de v.S. d'Anvers il n'est par deçà escheu chose d'importance aultre, que ce que v.S. entendra par les lettres que son Exc. vous escript présentement. Cependant j'ay par plusieurs fois soubhaitté la présence de v.S. icy, tant pour assister son Exc. du bon advis et prudent conseil de v.S., que pour pouvoir entendre aux affaires de Monseigneur le Conte van den Bergh⁽¹⁾, assçavoir celles qu'il at à desmeller avecq le Conte Fréderic, lesquelles sont présentement plus enaigries que oncques auparavant, à cause que mon dit S^r le Conte van den Bergh a de nouveau assiégé la maison de Boxmer; ce qu'est fort mal prins d'ung chacun et mesmes des Estats-Généraux, et seroit à ce regard fort requiz qu'il y eust de bons médiateurs pour assopir cest affaire, devant que la chose aille plus avant. J'espère que v.S. se trouvera bientost vers son Exc. et qu'alors elle y pourra faire grand bien. J'envoye à v.S. deux lettres que Madamoiselle d'Orange m'a envoyé, les ayant retenu jusques icy

+ 1577. Octobre.

(1) v.d. Bergh. Il y avoit de graves différends entre les frères. Le 3 août les Etats de la Gueldre ‘hebben de Gesanten van den Prince by sich doen comen, sich goetwillich ende vlytich te sullen zyn presentiert, om de Heeren Gebroederen Graven v. d, Berch te vereenigen:’ Bond. III. 79. De même, p. 111. Vers la fin de septembre les choses en étoient encore à peu près au même point: p. 252.

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⁺chez moy à faulte de messagier allant vers v.S. L'on tient que l'Archiduc Matthias, frère de l'Empereur, soit desjà arrivé à Couloingne pour venir gouverner par deçà au lieu de Don Johan. Dieu vueille que sa venue nous apporte les remèdes nécessaires au bien du pays. Bruxelles, le 10^me jour d'octobre 1577.

De v.S. bien humble et obéyssant serviteur,

Nicolas Brunynck.

A Monseigneur le Comte Johan de Nassau, etc.

+ 1577. Octobre.