Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCLXII.
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Ga naar margenoot+Monsieur. Par l'une de [mes] précédentes je vous ay mandé que, suivant ce que Mr de Schomberg m'avoit déclaré de la part de leur Majtés et prié d'en escrire absolutement tant à Monsr le Prince d'Orange qu'aux Députez des Estas du Pays-Bas assemblez à Bruxelles, je me suis mis en debvoir d'en escrire, tant à l'un comme aus autres, m'efforçant par tous les meilleurs moiens qui m'ont esté possible, de lez retirer de l'erreur où ilz vivent et sont entretenus par les alléez et venues de pardeçà, sous espérance qu'ilz obtiendront du Roy, sans autre forme d'obligation, d'estre receus en la protection de sa Majté. Les aiant assurez au contraire par mesdites lettres que, s'ils ne changent de stille et se résouldent absolutement de se submettre à ceste Coronne (réservant leurs privilèges en tout tel estat qu'ils ont esté au tems du Duc PhilippeGa naar voetnoot(1), prince du sang de France, et depuis de [ses] successeurs) qu'ils ne feront que perdre tems de s'attendre à rien de certain quy soit de deçà. Sur quoy je concluois ma lettre qu'à ma venue vers eulx je leur en communiquerois davantage de bouche. Je n'ay reçeu encore response de celle qu'à ce propos j'en ay escrit audit Sr Prince, pour ce, comme je croy, qu'il n'est arrivé à Bruselle que d'ung jour après la responce faicte par les dits Estas; lesquels, comme par la leur qu'ils m'escrivent, ont reçeu non seullement mes remontrances en aggreable office, mais aussy, y aiant pris goust (comme il semble), me requierrent de m'acheminer avec diligence vers eulx pour m'entendre sur ce propos. Et d'aultant que c'est un faict qui importe beaucoup au service du Roy, je n'ay volu failir de vous envo- | |
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Ga naar margenoot+yer la mesme lettre qu'ils m'en escrivent, affin de la faire voir à leur Majestez, et que, suivant la teneur d'icelle, il leur plaise prendre une bonne et briefve résolution de ce qu'ils trouveront plus à propos pour leur service, sans tenir longtemps ce faict suspendu, craignant que le tems ne nous oste ce qu'à présent il nous apporte. Car j'ay de bons advertissemens que je pourray faire, estant par dellà, plusieurs grands et notables services à leurs Majestez, voire telz que il ne s'en est faict de longtemps à ceste Couronne. Je vous supplie doncq, Monsieur, user de quelque obligence en la responce de ceste, et là où leurs Majestez trouveront bon de voloir embrasser un sy beau et advantageus party, me faire sçavoir bien et au long leur intention, et sous quelles conditions ils vodroient transiger, affin d'estre instruict de leur voloir, auquel je conformeray en toutes choses tous mes services et actions. Souvenez vous donc de ramentevoir, s'il vous plaist, à leurs Majtez combien le secret et la diligence sont nécessaires à ceste besoigne, et au demeurant, après la lecture de la lettre de ceux desdits Estas faicte à leurs Majtez, me le renvoier seurement. A tant, Monsieur, après m'estre humblement recommandé à vos bonnes grâces, je priray Dieu vous donner, en santé, heureuse et longue vie. A Paris, 7 oct. Vostre bien affectionné amy et serviteur, Lumbres. Monsieur, j'atens avec dévotion très-grande la responce de mes dernières que je vous ay envoyées par vostre homme; d'autant que j'estime elles dispenserontGa naar voetnoot1 mon partement de France, pour m'emploier à quelque bon affairc, ce que je vous supplie, Monsieur. |
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