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* Lettre DCCXXXII.
Ga naar margenoot+Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau. Il est indisposé; il désire que son fils Maurice demeure à Heidelberg.
...Wollgeborner freundlicher lieber Bruder, mit vorstehendter gelegenheit mögen wir E.L. freundtlich nicht bergen, wie das wir den 19ten hujus mit einem drittagigen febris hefftig angegriffen und seithero daran zum meistentheil zu bett ligen müssen. Wir spüren aber jetzt, Gott hab lob, wasz linderung, und hoffen der Almechtige werde esz baldt wiederumb zur besserung schicken, E.L. darumb freundtlich bittendt sie wollen unsz, das wir dieselbe auff Ir jüngstes schreiben und mündtliches anbringen Ires secretarienGa naar voetnoot(1) von bewusten sachen uff diszmahl nit weitleufftiger bericht thun khönnen, freundtlich entschuldiget nhemen und die ding jetziger gelegenheit und unserer leibsschwacheit zuschreiben. Wir seindt aber, geliebts Gott, vorhabens in khurtzen mitt ime selbst zu thun, den wir dan, soviel immer müglich, nit lang alhie bedacht auff zuhalten, und hatt er sonst in befehlich E.L. von verrichten sachen bericht zuzeschreiben.
Wen wir dan nuhn auch verstandten das E.L. vorhabens Ire sohn nach Genff zu schicken, und aber derselben bewust wie esz mit unserm sohn Moritzen ein gelegenheitt, alsz bitten wir freundtlich denselben von dannen
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Ga naar margenoot+nit zu fördern, sondern zu Heydelberg in doctor Eheims behausung bleiben zu lassen, welchem wir hiemit schreiben das er ein zeitlang gedult haben und in, bisz uff unser erfördern, bei sich behaltten woll; zweiffels ohne er werde dessen kheine beschwernüsz tragen und solches von unseretwegen gern thun, den wir verhoffen dergleichen meister alhie zu bekhommen, welche in ohne gefahr und grossen schmertzen heilen und mit der zeitt wiederumb zurecht bringen sollen..... Dordrecht, den 27ten Aprilis Ao 77.
E.L.Ga naar voetnoot1 dienstwilliger Bruder,
Wilhelm Printz zu Uranien.
Dem wollgebornen unserm freundlichen lieben Brudern, Hern Johan, Graf zu Nassau, Catzenelnbogen, etc.
Ga naar voetnoot2 Auf diesz schreiben hat mein gn. Herr dem Hern Printzen mit eigener handt den 26 Maji geantwort:
1. | das mein gnediger Herr i.F.G. schwachheit gantz ungern vernommen. |
2. | Entschuldigung worumb i.G. so langsamb auf solch schreiben geantwort. |
3. | Von [HerginGa naar voetnoot3] Moritz. |
4. | Könne mein gn. Herr nicht wiszen aus was ursache i.F.G. irer F.G. tochter, frewlein Marien, in Hollandt wolle abholen laszen. |
Le 2 mai D. Juan fit son entrée à Bruxelles et fut reconnu pour Gouverneur-Général.
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Ga naar margenoot+Il venoit de satisfaire à la condition sine quâ non; les Espagnols avoient quitté Maestricht. L'Archidiacre d'Ypre écrit, le 28 avril, aux Etats-Généraux ‘cestes grandissimes nouvelles, dont le pays se peult réjouir et asseurer que à bon sachentGa naar voetnoot1 astheure les Espaignolz se partent, et qu'ilz n'ont aucune fantasie de s'arrester ou retourner, et combien qu'ilz vouldroient, ilz ne sçauriont:’ Rés. d. Et.-G. II. 546.
Aussi en d'autres points D. Juan s'étoit montré fidèle observateur du Traité.
Il avoit relâché les prisonniers, même, à ce qu'il semble, avec plus de promptitude que les Etats. Etant résolu que ‘le capitaine Juliano renvoyant libre le Sr de Floyon, le Dr del Rio sera relaxé et délivré libre, depuis, par la pluralité des voix, est dict que par l'Accord a esté résolu que les prisoniers d'ung costé et d'aultre seroient relaxés sans rançon, et que relaxer l'ung particulier contre aultre particulier seroit en effet rançon, le Sr suppliant aura encoires la patience:’ l.l. p. 154.
Il avoit remis la garde des châteaux à des personnages natifs du pays, sur le dévouement desquels il ne pouvoit guère compter; même le Duc d'Aerschot lui étoit suspect. Escovédo, parlant de ce Seigneur, du Marquis de Havré, et du Vicomte de Gand, écrit en avril au Roi: ‘Ik en versekere my niet dat de voornoemde goeden raad geven, en duchte dat sy voorts brengen 't gene dat tot achterdeel soude mogen zyn en tegen d'authoriteyt van s.H. en U.M., en dat sy hierin volgen den aenslag die henlieden heeft gegeven de Prince van Orange, ten einde dat sy dit land onder henlieden souden mogen deilen:’ Bor, 844a.
Il avoit accueilli les Grands, les avoit comblés de politesses et de faveurs; il avoit tâché de se rendre populaire en s'accommodant aux usages du pays. ‘Den 3 Martij gekomen tot Loven hebben hem de meeste Heeren van de Nederlanden dagelyx komen begroeten, die hy alle wel onthaelt... en veel vriendschappen betoont heeft, sommige vereerende met staten en officien, andere met pensioenen, en maekte hem also doende aengenaem den onder- | |
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Ga naar margenoot+saten, so seer alst mogelyk was: ja met syn presentie ook vereerende de banketten van de gilden der steden:’ 804b.
Il s'étoit mis à Louvain presqu'à la merci de ses antagonistes. Il y avoit de la générosité à y venir ‘sonder guarde, op het goet betrouwen dat hy hadde op den Raed van State en de Staten-Gl:’ l.l. 805a. Plusieurs avoient jugé impossible qu'il se hazardât de la sorte, et même avoient basé sur cette opinion l'espérance de voir échouer la négociation, au moment qu'elle sembloit atteindre le port: tout cela n'étoit que ‘pour attraper D. Juan, estant l'intention des Estatz qu'il vienne à Louvain ou à Bruxelles sans aulcunes forces; à quoy s'il ne voeult s'accorder, l'on ne passera plus oultre:’ T.V. p. 620. - Se croyant entouré de conspirateurs (p. 42), il devoit trouver qu'on répondoit assez mal à une confiance vraiment chevaleresque.
Il est vrai, les Allemands n'étoient pas congédiés et l'on n'avoit point encore convoqué les Etats-Généraux; mais la faute en étoitelle à D. Juan? Non certes. Les Etats n'avoient pas donné l'argent requis. Les soldats refusoient de partir avant d'ètre payés; la réunion des Etats-G. ne devoit avoir lieu qu'après leur départ. Au reste D. Juan désiroit cette convocation et avoit intérêt à la désirer. C'est pourquoi, en permettant le 6 mai que ‘l'Assamblée des Estatz qui sont à Bruxelles présentement, continue tant que soit pourveu au plus urgent,’ il ajoute: ‘requirant néantmoings... que les Députés veuillent accélérer le tout... à fin mesmes que la future Assemblée promise par S.M. se puist effectuer, comme désire grandement son Alt.’ Rés. d. Et-G. II. 548.
On conçoit donc que Schets ait pu dire: ‘Aequum erat ut voluntati nos ipsius moderationique submitteremus, eductoque peregrino et mercenario milite (quod unicum erat nostrum votum) excussoque jugo quod adeo intolerabiliter nos hactenus urserat, gratias agere debebamus Serenissimo Juveni, cujus auxilio, fide et benevolentiâ tam prompte tot malis expediti videbamur:’ Burm., Anal. I. 18. - A défaut de gratitude, D. Juan pouvoit exiger de l'obéissance, de l'appui contre le Prince d'Orange, pour faire publier l'Edit Perpétuel et observer le Traité de Gand; tout
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Ga naar margenoot+au moins étoit-il en droit d'attendre la déférence et le respect dûs à sa personne et à son mérite; au Gouverneur-Général, frère du Souverain; au jeune capitaine dont la renommée avoit célébré les exploits.
Ramener la Hollande et la Zélande sous l'autorité du Roi devoit être le premier soin du Gouverneur-Gl. Delà, en mai, les Conférences de Geertruidenberg. Les Etats-G. députèrent Léoninus et Schets; D. Juan envoya le Duc d'Aerschot, le Sr de Hierges, le Sr de Willerval, le Dr de Meetkerke et le Dr Gail. On exigeoit adhésion franche et complète à l'Edit Perpétuel, observation fidèle de la Pacification de Gand.
Le Prince prétendoit, quant au dernier point, être sans reproche; quant au premier, ne pouvoir encore y consentir.
D. Juan énumère une multitude de griefs; la fortification de plusieurs endroits, même ‘gelegen buiten den Gouvernemente van Holland:’ Bor, 885b; l'emploi des biens Ecclésiastiques, l'introduction du Calvinisme, ‘onder den schyn en titel van satisfactie, l.l. 886a, le refus de rendre Nieupoort, les impôts par lesquels le commerce des autres Provinces étoit gêné, les intrigues dans les Pays-Bas, et les Ligues au dehors: l.l. Certes ces reproches ne sont pas tous également fondés; toutefois nous saurions difficilement admettre une conformité exacte de toutes les démarches du Prince avec la Pacification, avec la lettre et moins encore avec l'esprit du Traité, Par ex., d'après le sens et l'intention de l'art. 6, les villes devoient recevoir ‘amiable satisfaction, sans estre constraints par voye d'armes ou d'hostilité, ou par empeschement du cours de marchandise ou des vivres qui viennent et aillent vers icelles:’ Rés. d. Et.-G. II. 450. Et pourtant ‘de Prince en de Staten v. H. en Z. hadden Amsterdam aen alle zyden zeer sterk beset, so datter geen victualie... binnen komen en mochte dan met consent van de wachten:’ Bor, p. 810b. Et dans une Lettre au Conseil d'Etat, laquelle ne semble pas écrite dans un esprit hostile au Prince, il est dit de Haerlem: ‘Sy hebben, vermits die vreese van uytgehongert te sullen worden, moeten aengaen en accepteren een geheel ongoddelicke, onbillicke, en onredelicke satisfactie:’
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Ga naar margenoot+Bond. II. 253. Si ce n'étoit là voye d'armes, c'étoit, pour le moins, voie de famine. - Sur d'autres articles il y avoit à faire des observations pareilles. Quand donc, déjà le 14 févr., les Etats-G. décident ‘que ceulx quy ont esté commis à la Pacification, seront commis pour faire projecter tous les greffz quy ont scauroit estre faictz contre la Pacification, pour en faire raport avecq project de lettre qu'on escripvra à M. le Pr. d'Or. pour les faire redresser,’ Rés. d. Et.-G. II. 87, il n'est pas besoin d'attribuer cette enquète à de l'envie et de l'animosité.
Le Prince de son côté se plaignoit non sans motif. On ne restituoit pas ses biens; on ne renvoyoit point son fils; il y avoit là de quoi se défier (voyez la Lettre du Comte de Schwartzbourg du 7 août). Puis, après avoir publié l'Edit, quels gages auroit-on de sécurité? Remarquons cependant, d'abord, qu'il étendoit ses prétentions fort loin (par ex., le Conseil d'Etat observoit avec quelque raison: ‘de Pacificatie en maeckt ghein mentie van Utrecht, en, zoude wel disputabel zyn Utrecht daer onder nyet begrepen te connen wesen:’ Bond. II. 206); ensuite qu'il y avoit des motifs non avoués et plus réels à son refus. Pour lui rien de mieux que le status quo; rien de plus à craindre que la réunion solennelle des Etats-Généraux. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner, si à travers la manière dont il répond aux offres qu'on lui fait, résistant aux plus vives instances, éludant les invitations de préciser ce qu'il souhaite, repoussant surtout avec noblesse tout avantage personnel, on voit percer le désir, moins peut-être de faire redresser ses griefs, que de s'en prévaloir pour tenir les choses en suspens. |
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voetnoot(1)
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secretarien. Probablement André Chrétien (Christiaan of Kersten): v.d. Spiegel, On. St. I. p. 33.
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voetnoot2
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Note d'un Sécretaire du Comte Jean de Nassau. Voyez la Lettre 735.
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