Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

Lettre DCCXXVII.
Th. Wilsonaant. au Prince d'Orange. Il a recommandé à la Reine d'Angleterre de ne pas abandonner les Pays Bas.

*_** Wilson: apparemment, si l'on admet une faute d'orthographe chez de Thou, le même dont il est dit: ‘ubi Elizabetha consiliarios Bruxellis in custodiam datos intellexit, statim eo Thomam Wilhonum legavit, qui repentini motus causas edisceret, et Hispanos

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⁺et. Ordines ad concordiam hortaretur: “Hist. l. 63, p. 171 f. Ce sera encore lui dont il s'agit dans le passage suivant:” 60 duysent ponden door den Heer Swevegem in Engelandt verkregen, werden overgezonden tot Brussel aen den Engelschen Ambassadeur den Secretaris Wilsem:’ Ghendtsche Gesch. I. 288. - Le 4 juillet Wilson écrit au Prince: ‘Estant à Malynes près de s, A. j'ay receu lettres de la Royne ma maistresse pour mon retour en Angleterre, et ce promptement. et fais estat de partir samedi de Bruxelles... sans aultrement dilayer...’ (MS.).
La Reine Elizabeth devoit avoir l'oeil ouvert sur les démarches et les projets de D. Juan. Encouragé par le Pape il désiroit rétablir en Angleterre le Papisme, en y régnant avec Marie Stuart: ‘Gregorius XIII Regi Philippo auctor erat ut Scotorum Regina, si, Deo annuente, vindicaretur in libertatem, desponderetar Joanni conjux cum dotali Angliae regno.’ Strada, I. 492. Nouvelle preuve que D. Juan vouloit la paix dans les Pays-Bas; car comment songer avant la Pacification de ces Provinces, à l'exécution d'un aussi vaste dessein!

Monseigneur! Estant venu en ce lieu par devers moy le Capitaine Morgan, lequel m'a prié escrire à v.E. en sa faveur, à raison de quelque arrérages quil luy sont deues du service qu'il a faicte en Hollande et Zélande, ce que je ne luy ay sceu honestement refuser, combien que je désireroys mieux avoir le moyen de faire prester un million à v.E., que demander 100 [L.] en ce temps si inconstant, plein de fraude et déception, à quoy il fault résister par tous licites moyens; remettant le surplus à la discrétion de v.E.

Cependant je prie et advise v.E. de se tenir sur ses gardes, et de prévenir Don Juan et ses Ministres, qui¹ ne tâchent, par tous moyens qu'il leur sera possible, de vous

+ 1577. A.vril.

1 qu'ils.

[p. 72]

⁺prendre au trébuchet, où promesses et faulx serment n'au ront lieu, comme leur promesse porte.

J'ay ce jourd'huy à ceste fin escript à la Royne ma Maistresse et Counsel, pour leur faire entendre les chose [trapes] qui se préparent contre v.E. par voz ennemys et adversaires, les priant, au nom de Dieu, de ne abandonner v.E., mais au contraire assister à icelle de tous moyens nécessaires, l'occasion s'offrant; joinct les practiques et entreprises qui se brassent contre l'Angleterre et authorité de s.M. par les ennemys de l'Evangile, l'appelant le nid des hérétiques et résource d'iceulx, qui empeschent tous leurs desseings. Il y a quelque grande trahison qui se brasse par deçà, et fait-on quelque enterprise sur v. E^ces gouvernement, navires et matelotz. Il fault, avec l'ayde de Dieu, éviter cest oraige. Cependant v.E. fera entier estat de moy et de l'affection que je luy porte, laquelle je feray tousjours paroistre (pour son service) d'ausi bon coeur que très-humblement salue v.E., et prie mon bon Dieu qu'Il vous doinct, Monseigneur, en parfaicte santé, longue et heureuse vie. A Bruxelles, le 19 avril 1577.

De v.E. le très-humble et affectionné serviteur,

Thomas Wilson.

A Monseigneur le Prince d'Orange.

+ 1577. Avril.