Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

N^o. DCCXXII^a.
Avis du Prince d'Orange sur le mode du licenciement des troupes.

(Le moien qu'il samble à Mons^r le Prince que l'on porrat tenir avecque les capitaines que l'on vouldroit licencier).

*_** Encore un brouillon autographe et sans date; écrit apparemment en mars ou avril. Le Prince, depuis que D. Juan hâtoit, autantque possible, le départ des Espagnols (p. 3), devoit, de son côté, se montrer disposé à licencier les étrangers (p. 60). Le 14 mai Schetz et Léoninus mandent aux Etats G.: ‘Le Prince avecq ceulx d'H. et Z. n'at levé personne, mais ne faict journellement que casser gens et batteaulx de guerre; les Françoys sont desjà renvoyez:’Rés. d.Et.-G. II. 558.

1^o	Premièrement les remerchier bien fort du bon ser-

[p. 65]

	^+vice qu'ils ont faict, les asseurant que le païs les aurat toujours pour recommandé.
2^o	Qu'ilx regardent, si les donnant une mois de gaige, l'on les pourrat licencier, les promestant de faire incontinent le déscompte avecque eulx.
3^o	En cas qu'il ne se veuillent contenter de cela, et qu'ilx veuillent que l'on désconte avecque eulx, serat nécessaire de faire incontinent et le plustost le melieur; et en cas que l'on trouve que l'on les debvrat quatre mois, l'on regarderat si ilx fauldront^1 quiter^2 deux mois ou six sepmaines, en cas que plus à l'avenant.
4^o	Qu'ilx ne debvent trouver estrange cessi, puisque c'est chose ordinaire que les gen de guerre ont faict du passé, tan à l'Empereur Charle, comme au Roy et aultres potentatz, comme plus doncques le debvront faire à ung païs tant foullé et gasté, mesmes aiant esté contrains, pour conservation de leur religion et leurs libertés, d'entreprendre ceste guerre.

Que, pour povoir tant mieulx parvenir en cessi, serat nécessaire de promestre quelque chose aulx capitaine et aulcungs principaulx officiers les récompenser,

Que l'on pourrat traicter aussi avecque eulx sur certain termes pour leurs paiemens, assavoir la moitié en déans six mois, et l'aultre moitié aussi en six mois, et comme cela est tout ordinaire enter³ les souldas, comme l'on ast veu de tous temps, tant au Roy de Denemarcq, Swede, France, où ilx ont donné trois ou quatre ans de terme et davantaige, mais maintenant les souldas qui ont

+ 1577. Avril.

1 voudront.

2 remettre.

3 entre.

[p. 66]

⁺servi les Espaignolx soubs la cherge de Mons^r de Boussu, Conte de Megen, Mons^r de Hierges, et font le semblable.

+ 1577. Avril.