Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij[*Ga naar voetnoot2] Lettre DCCXVIII.
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Ga naar margenoot+pondu qu'il y avoient donné ordre, tant par le Conseil d'Estatz, que par les Estatz-Généraulx, et que v. Exc. seriez mis en possession en vostre ville et Chasteau de Bréda; laquelle dépesche attendoient à toute heure. Et que aulcuns de mes amis me dirent que le Conseil d'Estat m'avoit dénomnré pour encheminer envers Bréda, avecq lettres et commandement du Conseil d'Estat, de faire sortir les Allemans de vostre Chasteau de Bréda. Surquoi je respondis: que je ferois voluntiers tel service à v. Exc. Et le lendemain vientGa naar voetnoot1 le Ducq d'Arschot aux Estats et me dict: ‘Monsr de van der Meeren, j'ay tant faict que les Allemans sortiront du Chasteau de Bréda, et que Monseigneur le Prince sera mis en possession, [et] nous vous avons dénommé, affin que vous preniez la charge avecq 50 ou 60 soldatz naturelz du pays et du serment des Estatz,’ comme v. Exc. poulra veoir par la copie icy-joincte. Surquoy je respondis que je ne vouldrois entreprendre tel charge sans premièrement avoir le gré de v. Exc. Surquoy le dict Ducq me dict qu'il ne faisoit doubte que je serois agréable à v. Exc., et pour cest effect ilz m'avoient dénommé. Sur ce que je luy dis: ‘Monsr, quant je verrey la dépesche comme elle contient, me résouldray.’ Et comme la dite dépesche vient' aux dits Estatz le 3me d'apvril, et en l'assemblée des Estatz fust lue, plusieurs furent d'opinion qu'on la ne debvoit envoyer en ceste sorte, la trouvant contrariant, et mesmement que ceulx du Conseil d'Estat avoient adjousté les motz qui s'ensuyvent: sur le serment que le Sr de Saventhem sera tenu de faire, de entretantGa naar voetnoot2 garder le chasteau pour s.M. et les Estatz, en considération qu'icelluy est une fortresse au mi- | |
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Ga naar margenoot+tantGa naar voetnoot1 du pays. Surquoi je respondis que je ne voulois accepter sur telle condition, voyant que c'estoit contre droict et équité, etmoy estant ung de vous anciens serviteursGa naar voetnoot(1), et que je sçavois bien que v. Exc. avoit délibéré de venir à Bréda, si tost que les Allemans seroient partis, et que v. Exc. viendroit avecq sa garde, et prensGa naar voetnoot2 que j'eusse faict le serment, de quoy Dieu m'en garde, il m'eusse fauluGa naar voetnoot3 laisser entrer v. Ex. sans sa garde, ce que eust eu mauvaise grâce, et entrant avecq sa garde, comme de raison, v. Exc. fust esté le plus fort; ce que j'ay déclairé à Monseigneur de Rassengien et au président SasboutGa naar voetnoot(2), à quoy que serviroit la dite garnison, et leurs dictz que v. Exc. se vouloit quelque temps tenir à Bréda; surquoy Monsr de Rassengien me dict: ‘advertissez tousjours à Monsr le Prince ce que par Messrs d'Estatz et les Estatz-Généraulx est résolu, pour sçavoir son intention,’ ce que je n'eusse failly de faire, encoires qu'il me ne l'eust dit..... Bruxelles, ce 4me d'apvril 1577. De v. Exc. très humble obéissant serviteur, Philippes van der Meere. A Monseigneur le Prince d'Orainges. |
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