Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DCLXIV.
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Ga naar margenoot+tre lettre, par laquelle j'entens que jugez pour beaucoup de raisons ma venue estre nécessaire par delà, pour le bien de nostre patrie. Vous povez estre asseuré qu'il n'y a chose en ce monde que je désire plus que de m'employer pour la conservation d'icelle, si je penseroys pouvoir faire quelque service, et comme j'envoye Monsr de Se Aldegonde à Bruxelles pour vous communicquer plusieurs choses, mesmement les raisons qui m'ont retardé jusques à maintenant de ne m'avoir achemyné, j'espère que les trouverez tellement fondées que je n'ay peu faire aultrement, si je ne vous voulsisse mectre en hazard de quelque séparation des aultres Estatz, et moy me précipiter avecq ce pays d'Hollande et Zeelande en une apparente ruyne. Vous voyez en quel estat sont astheur les affaires, et comme plusieursGa naar voetnoot(1) taschent et practycquent de faire desjoindre les Estatz les ungs des aultres, cerchans seullement quelque occasion qui les puisse ayder à venir au butGa naar voetnoot1 de leurs desseings. Comment pourroient-ilz trouver melleur occasion que sur ma venue par delà? car, en premier lieu, inciteront et induiront les Estatz de se desjoindre de ceulx de Brabant et mesmes de la ville de Bruxelles, disant la juste occasion qu'ilz ont maintenant de le faire, puisqu'ilz m'auroient faict venir à Bruxelles, sans préallablement avoir eu leur advis et consentement, oultre ce qu'il leur semblera que c'est le vray moien par où ilz pourront monstrer une évidente marcque d'estre bons Catholycques-Rommains et garder l'authorité du | |
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Ga naar margenoot+Roy, allégant ne vouloir traicter avec ung principal de la religion et rebelle de S.M., pour estre contre l'accord et promesse faicte en l'Union des Estatz, où ces deux articles sont expressément renfermés et promis; en oultre que ce seroit en ce temps, où l'on doibt chercher tous moiens pour donner contentement à Don Jéhan d'Austriche, l'irriter et le mal contenter. Si par ces persuasions ilz sçeussent si bien prescher et induyre les Estatz qu'ilz abandonnassent ceulx de Brabant, ou bien la bonne ville de Bruxelles, vous voyez clèrement que ce seroit vostre perdition et la mienne, et pouvez estre asseuré qu'ilz n'auront faulte de gens qui leur mectront telles et semblables aultres persuasions par avant, et quant ce ne seroit que pour se venger des bons bourgeois et habitans de Bruxelles, desquelz ilz se sontGa naar voetnoot1 oultragez et offensez; parquoy il est bien nécessaire que avisiez de éviter les occasions sur quoy ilz se pourroyent fonder, pour parvenir à faire ceste disjonction. |
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