Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† No. DCXLIV.
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Ga naar margenoot+S'il est possible, fault se retrancher sur le pont de Duffel et de Walhem. Il n'i a meilleur moien de tenir Anvers subjette que d'empescher les vivres, et pour ce fauldroit que les Estats trouvassent avecq [TreboutsGa naar voetnoot1, d'aultant que de ce lieu peuvent tirer le plus de vivres. Il est nécessaire surtout d'envoier quelcung vers les soldats de Mondragon pour les faire marcher en toute diligence vers Malines; leur promettre, estantz arrivez, de leur donner contentement; car il est à craindre que maintenant, soit de crainte, ou pour l'espoir d'avoir partie au buttin d'Anvers, qu'ils ne se rangent du costé des Espaignols; de tant plus que le passage leur est osté, pour se pouvoir joindre, si ce n'est du costé du VieuboisGa naar voetnoot2, les accomodant de basteaux pour les conduire en Flandres. Et d'aultant qu'on ne seroit pas encoires du tout asseuré de Monsieur de Hierges, seroit bon de départir ses trouppes en divers endroicts, si longtems qu'il aura mis quelques places entre les mains des Estats. Faire promptement une levée de quatre mil chevauls Allemands, et que je demeure à mon advis que l'on ne debveroit prendre que deux mil de ceuls qui sont en France, et, quant aux aultres, on les levera soubs tels chefs que les Estats trouveront convenir. Les villes estant bien pourveues, on pourra veoir quel nombre de gens de guerre on aura, et alors prendre conseil de ce qui sera à faire. Seroit bon aussi de choisir incontinent un bon mareschal de camp, qui fust homme de respect, vigilant, et expérimenté au faict de la guerre. | |
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Ga naar margenoot+Monsieur le Prince de sa part advisera d'envoier en diligence les 25 compaignies, comprises les Escossoises, combien que, voiant les longueurs et difficultez desquelles on a usé pour lui donner quelque asseurance, il auroit juste occasion de penser qu'on ne se fie en lui. Quant au faict des finances, fault premièrement que les Estats commettent aulcuns qui coucheront par escrit les moiens générauls de lever deniers. Et quant au moiens de lever promptement argent, semble bon qu'on envoie quérir touts les recepveurs du Roi, et qu'on leur demande d'advance une année sur peine de privation de leurs estats. On leur pourra donner pour assignation leur propre recepte, en quoi on ne leur fera aulcun tort, d'aultant qu'ils ont tousjours entre mains une année. S'ils le refusent, fauldra commettre nouveau recepveur, à la charge d'advancer la première année. En oultre fault trouver par les bonnes villes jusques à mille personnes, qui fournissent chascun mille florins, à la charge que le corps des villes respondent chascune à leurs bourgeois de leur somme, et en oultre des intérests, auprès de cinq ou six ou huict pour cent, à ceuls qui en vouldront avoir. On pourra aussi demander à l'advenant aux petites villes et bourgades quelques sommes, comme aussi de plusieurs de la Noblesse, qui ne font profession des armes. Et quant aux Prélats et aultres Ecclésiasticques, il fauldra aussi qu'eux-mesmes se taxent. |
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