Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DCXXIX.
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Ga naar margenoot+en Espaigne, que par Jeronimo de Roda et aultres estantz en ce pays, tendant purement pour par abusion et simulation mener les subjectz de ce povre pays en une perpétuelle servitude, avecq plusieurs querelles et plainctes contre Mr le Duc d'Arschot, Conte d'Eversteyn, Sr de Champaigny, et aultres.’ Résol d. Et.-G. I. 269. Messieurs! J'ay hier sur le soir receu vostre lettre escripte devant-hier, avecq le double de celle que Roda escript au Roy, en quoy m'avez faict bien grand plaisir et ay voluntiers veu tous les discours du dit Roda, la pluspart desquelz sont bien à remarquer, pour plusieurs raisons que pouvez facillement comprendre, et je m'asseure du tout que tant ceste de Roda, que celles du Roy au dit Roda, ouvriront non seullement les yeulx de ceulx de par delà, mais eschaufferont de tant plus les couraiges pour entendre à leur bien et délivrance, sans tant s'arrester à plusieurs particularitez, comme on a faict jusques à présent... J'ay d'aultre part veu par vostre lettre comme Monsr de St Geertruyd, et aultres par delà, ont esté d'advis de surceoir encoir l'entreprinse de Bois-le- | |
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Ga naar margenoot+DucGa naar voetnoot(1) pour les raisons mesmes portées par voz lettres; surquoy vous diray que, desjà auparavant la réception de voz lettres, j'avois donné ordre que la dite entreprinse ne passa pour ceste fois plus avant, ayant mon cousin le Conte de Hohenloo esté icy: mais, comme vous sçavez qu'aucuns de noz soldatz sont, passé quelques jours, esté dans la dite ville, et que iceulx avecq les bourgeois ayans eu cognoissance de ceste entreprinse, pourroyent courrir quelque dangier, il est besoing que vous tenez illecq la bonneGa naar voetnoot1 vers Monsr de St Geertruyd, et aultres qu'il conviendra, à ce qu'ilz facent tant vers le Conte d'OversteynGa naar voetnoot(2) que, pour le regard de ce que dessus, riens ne soit imputé à nos dits soldatz et bons bourgeois, en cas qu'aucuns vinssent à estre prisonmers, et qu'au surplus l'on ne laisse moien aucun en arrière pour gaigner le dit Conte d'Oversteyn, luy faisant mesmes à cest effect entendre ce que Roda escript de luy au Roy et ce peu de fiance que de ce costel-là ils ont de sa personne et de tous les Couronnels. - Je seray bien aise d'entendre quel succès prendra vostre négociation, et ce que du costel des Estatz aura esté proposé, et comment ilz auront | |
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Ga naar margenoot+gouste voz commissions. - Au surplus je suis seurement adverty que depuis que le Conte de Hohenloo s'est miz sur St. Annelandt, la disette et nécessité tant de vivres qu'aultres choses, va journellement croissant de plus en plus en la ville de Zierixzee, et ont osté toute provision aux bourgeois, dont le soldat se treuve en grande peyne, mesmes telle que bien peu de chose luy feroit quicter la place, et que facillement il prendroit aultre parti: ce que je trouverois bon estre par vous remonstré à Monsr de St. Geertruyd, afin que incontinent les Estatz escripvent une lettre de bon encre aux dits soldatz pour les faire retirer de la ditteville et se ranger du costel des dits Estatz, usant à cest effect de toutes les raisons et persuasions possibles, et asseurer ceulx de la ville que nul garnison ne sera miz là-dedans, ny d'ung costel, ny d'aultre; et à cest effect, pour affranchir tout le pays, seroyt bon de remectre Brouwershaven et Bommenée entre nos mains, pour tant mieulx povoir garder la ville et la délivrer du tout des Espagnols. Surquoy je ne veulx aussy oublier à vous dire que Monsr de St. Geertruyden m'a prié de luy mander quelques moiens pour trouver argent sur la généralité, pour furnir aux fraiz par delà nécessaires à l'advanchement de ce faict; or, comme c'est chose laquelle ne se peult ainsi bonnement traicter par escript, je vous prie de vous addresser à ceste fin à luy et d'en communicquer avecq luy tout amplement. - D'aultre part je désire aussy que regardez par tous moyens possibles de faire au plustost une fin au faict de l'asseurance de l'Escluze, chose qui pourra grandement advancer les affaires. Le 22me d'octobre 1576. Aux Députez pour la Pacification. |
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