Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+Prince d'Orange, vers cette époque, le projet d'embarquer hommes, femmes et enfants; de perçer les digues, de livrer le pays aux flots et d'aller au loin, chercher, dans des terres inconnues, de plus favorables destins. Bor tenoit la chose d'un témoin auriculaire: ‘Ik hebbe uit den mond van een geloofwaerdig Edelman van qualiteyt doe ter tijd in de Staten comparerende en in de Regering wesende, verstaen’ p. 664a. - La proposition auroit en lieu en 1575, ‘terstond na, of een weinig vóór het innemen van Ziericzee, en eer de mutinatie onder het Spaensche krygsvolk, merkende de Prince dat de Coninginne van Engeland de aengeboden Souvereiniteit van Holland en Zeeland niet en wilde, of by avontuere niet en dorste aenvaerden:’ l.l. Il est à présumer que celui sur la foi duquel cette anecdote repose, aura pris quelques expressions du Prince trop au sérieux; une résolution de ce genre n'étoit pas dans son caractère; il savoit fort bien que la chose eut été inexécutable; si les Réformés l'eussent voulu, le reste de la population ne l'eût pas permis; on s'étoit déjà trouvé dans des moments plus difficiles; enfin la correspondance ne contient aucun indice à l'appui de ce singulier récit, ni lors du refus d'Elisabeth (p. 362), ni après la reddition de Zierikzee (‘Tout le pays’, écrit Brunynck, ‘est bien délibéré de tenir bon’ et le Prince lui-même espéroit contre espérance, comme on peut le voir dans la Lettre 603.). Monseigneur! V.S. se peult asseurer qu'il ne tient point à moy qu'elle n'ayt plus souvent nouvelles de pardeçà, car je n'ay journellement cessé d'importuner son Ex. afin qu'il luy pleust dépescher le présent porteur, mais pour les grandes et diverses occupations de jour à aultre survenues, aussy que son Ex. espéroit tousjours de faire entendre mellieures nouvelles de Zierixzee à v.S.; mais puisqu'il n'a aultrement pleu à Dieu, il se fault conformer à sa divine volunté. V.S. verra par la lettre de son Ex. toutes les particularitez de la rendition de la | |
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Ga naar margenoot+ditte ville, qui me gardera d'en faire icy redite. V.S. peult penser si son Ex. n'a pas grans affaires sur le bras, se trouvant icy tout seul. Il est vray que Monseigneur le Conte de HohenloeGa naar voetnoot(1) s'employe en toutes choses fort vaillamment et diligemment. Il commence fort à gaigner le coeur de tout le monde, desorte qu'il faict à espérer qu'avecq le temps il fera encor grans services à son Ex. et au pays. Les députez que son Exc. a envoyé en France, ne sont pas encor de retour, qui faict que ne sçavons quel secours il nous en pourra venir. Or comment il en soit, tout ce pays est bien délibéré de tenir bon et se deffendre jusques au dernier homme. Son Ex. se porte, grâces à Dieu, fort bien, mais Madame à la pluspart esté tousjours malade depuis son accouchementGa naar voetnoot(2), comme elle est encoir présentement. Je croy que, quand son Ex. aura donné ordre aux affaires de ce pays, il retournera en Hollande pourillecq précaver toutes invasions des ennemis. Toutes les villes sont fort bien fortifiées et aussy pouveues de vivres, Dieu mercy. Qui est | |
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Ga naar margenoot+tout ce que je sçaurey présentement dire à V.S. Escript à Middelburch, ce 10me jour de jullet 1576.
De V.S. bien humble et bien obéyssant serviteur, Nicolas Brunynck.
A Monseigneur le Conte Johan de Nassau, Catzenellenbogen, etc. |
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