Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre DLXXXI.
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Ga naar margenoot+choses bien amplement entendre mon intention. Depuis son partement et mes dittes lettres, l'ennemy a tousjours séjourné en l'isle de Schouwen, et a pensé avoir la ville de Zierixzee par composition, d'aultant que les bourgeois y estoient fort enclins, mais Dieu y a tellement voulu pourveoir que les principaulx mutins sont esté prins par la teste et emmenez hors la ditte ville vers nostre flotte, et depuis ceulx de la ville ont prins couraige. L'ennemy a quant et quant assiégé la ville et fort de Bommenée, et, après l'avoir battu de douze pièches l'espace de deux ou trois jours, il a devant-hier après-midy donné ung assault sur ledit fort de Bommenée, où il a esté receu de telle sorte qu'après avoir combattu l'espace de deux à trois heures, il a esté repoussé bien verdement des nostres, et constrainct de faire assez honteuse retraicte, avecq perte de trois à quatre cens hommes de son costel, y ayant paissé deulx drappeaulx et grande quantité d'armes. L'on me rapporte que depuis il a recommencé sa batterie, de sorte qu'il semble qu'il y veult opiniastrer. J'ay envoyé du renfort aux nostres, selon les moiens qu'avons. La ditte place de Bommenée est d'importance pour la commodité du havre, et pourtant, si la pouvons tenirGa naar voetnoot(1), j'espère que noz affaires se porteront bien. Du succès je vous advertiray à toutes occasions. L'on me mande d'Angleterre qu'il y est arrivé quelque flote d'Espaigne, furnie d'argent, marchandises, et soldatz, en intention de nous venir aussi assaillir par deçà. Voylà comme nous sommes assailliz de tous costelz sans recepvoir secours de personne, et cependant nous confions à | |
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Ga naar margenoot+ce bon Dieu qu'il ne nous abandonnera point, commell n'a faict jusques icy. Les autres occurences de par deçà vous seront déclarées par ce porteur Stenzel von Namsloo, qui fera que je ne vous tiendray icy aultre langaige, si ce n'est pour vous présenter mes très affectueuses recommandations en vostre bonne grâce, suppliant Dieu vous donner, Monsieur mon frère, en parfaicte santé, heureuse et longue vie. Escript à Rotterdam, ce 29 jour d'octobre 1575. VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. La plus grande faulte qu'avons par deçà est de gens et d'artillerie, et procède ceste faulte non pour ne les avoir désiré, mais pour n'avoir le moien de les payerGa naar voetnoot(1), ayants mieulx aymé de ne les point avoir eu, que de les mal contenter.
A Monsieur le Conte Jéhan de Nassau, mon bien bon frère. |
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