Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijNo. DLXIIb.
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Ga naar margenoot+quatre ministresGa naar voetnoot(1) des plus notables et célèbres du dit païs à ce déléguez par un Synode, y ont passé. Les aultres églises d'Alemaigne ou de France n'y ont que veoir; et à qui s'enquerra on a tousjours de quoy respondre qu'il y a répudeGa naar voetnoot1 légitime de la première pour causse de forfait, lequel a confessé et sur quoy soit intervenu jugement légitime, ce qui contentera toute personne modeste et non trop curieuse de s'enquérir de ce qui ne leur appartient point, auxquels on n'est pas tenu de rendre comte des toutes les formalités par le menu... Reste le père de la nouvelle espouse auquel, s'il fondoit ses plaintes sur quelques formalités non gardées, faudroit adviser un peu de plus près de responce pertinente, selon le défault qu'il y voudroit remarquer; mais n'estant pas cela qui le meult, ains son consentement qui n'y est intervenu et lequel il est vraysemblable qu'il dira n'avoir pas seulement esté requis, à cela il y a beaucoup de quoy se défendre; car la dureté de laquelle, par l'espace de trois ans et demy, il a usé envers sa ditte fille, ayant comme despouillé toute affection paternelle, sans la vouloir en païs estrange, où elle estoit, secourir d'un seul denier, non pas mander une seule bonne parole, ny recevoir seulement une lettre de sa part, excuse assés la dite fille de ne s'estre point addressée à luy, pour n'en recevoir sinon un refus tout au plat, non fondé sur cognoissance de causse, mais simplement pour la hayne | |
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Ga naar margenoot+de religion. Comme ainsi soit qu'il auroit tousjours fait entendre que, tant qu'elle suivroit ceste maudite religion, ainsi qu'il a accoustumé de la nommer, qu'il n'en vouloit ouyr parler en façon du monde, mais quand elle voudroit reprendre celle de ses pères, il la marieroit honnorablement et avec pareil advantage que ses soeursGa naar voetnoot(1), jusques à luy faire porter parole et escrire, par la belle-mère et par la soeur de la dite Dame, d'un party grand en France et d'un autre encore plus grand en païs estrange. Par où il appert que le mariage ne luy a pas dépleu simplement, ny la personne ou qualité particulière de celuy qu'elle a espousé; ains la seule qualité de religion et de la querelle qu'il soustient, laquelle luy est commune avec tant d'autres Roys, Princes, et grands Seigneurs de la Chrestienté; qui a esté cause que on ne s'est pas trop donné de peine de le rechercher pour n'en recevoir qu'un refus, conjoinct avec injure et menace, et tout effort en oultre pour l'empescher, s'il eût peu, comme il est certain qu'il s'en fust mis en peine; mais si luy en a on bien voulu faire sentir quelque chose, tant par les mémoires qui luy en ont esté baillées, un mois ou deux auparavant, comme par les bruicts qui coururent tout publicquement. La Royne à qui il avoit esté communicqué et au Roy, et lesquels ne le voulurent oncques empescher ou défendreGa naar voetnoot(2), | |
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Ga naar margenoot+l'ayant dit en pleine table à Reims lors du Sacre. Ainsi la dite Dame a peu, sans attendre le consentement de son dit père, dont le refus n'eut esté fondé que sur la seulle causse de religionGa naar voetnoot1; et en nos églises nous ne faisons nulle difficulté d'espouserGa naar voetnoot2 ceux qui font apparoistre du refus du père, qui ne seroit fondé que sur la seule causse de la religion, estant mesmement émancipée par l'aage attaint et passé de 26 ans, auctorisée et induicte à ce faire par Monsgr l'Electeur, qui luy avoit servy l'espace de trois ans et demy et servoit encores de père, fortifiée des advis de M. la D.B.Ga naar voetnoot3 sa soeur, des R. de N.Ga naar voetnoot4 et P. de C.Ga naar voetnoot5 ses parens bien proches, qui ne l'ont trouvé mauvais; particulièrement cesluy-cy l'en a conseillé et gratifié par lettres... |
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