Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DXIV.
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Ga naar margenoot+couronne de France, d'une affection d'aultant plus grande que je le recognois estre conduict et disposé par une singulière faveur et providence du Seigneur, lequel je prie de voulloir maintenir vostre grandeur en ung estat florissant et perdurable, la vouloir enrichir d'une gloire immortelle, laquelle soit célébrée par toutes les parties de la terre, à l'advanchement du nom de Dieu et à la tranquillité et repos publycq, pour égaler, voire mesme surpasser en toutes sortes le lustre et la magnificence de tous les Roys voz prédécesseurs, et estre mis au rang des plus illustres et plus excellens Princes qui jamais ont esté. Et ainsi qu'estant craint et redoubté de tous voz ennemis, chéry et révéré de voz subjectz comme père du pays, Vostre Majesté en reçoyve tout l'heur et contentement qu'elle pourroit soubhaiter, si que grans et petits en puissent démener joye et prier incessamment pour vostre estat et prospérité. Au reste, en continuant la mesme affection que par cy-devant j'ay faict entendre à Vostre Majesté avoir à son service, comme ainsy soit que certaines occasions se présentent, qui concernent non seullemement le bien particulier de Vostre Majesté et de vostre Royaulme, mais aussy le repos et la conservation de la plus part de Chrestienté, j'ay dépesché ce porteur vers icelle pour sçavoir si elle aura pour aggréable ung négotiateur moins suspect à Vostre Majesté, qui est ung Françoys naturel estant à mon service, nommé le capitaine de la GardeGa naar voetnoot(1), pour estre par icelluy, ayant la cognoissance | |
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Ga naar margenoot+des affaires de par deçà, mieulx esclaircis et plus accertenéeGa naar voetnoot1 de quelques poinctz notables qui requièrent estre discourruz et maniez par ung tesmoing oculaire, tel qu'il est. Et si vostre bon plaisir est tel, afin que la négotiation soit plus authorizée, qu'il plaise par mesme moien à Vostre Majesté envoyer par ce porteur saulf-conduict et passe-port, tant pour aller comme pour revenir, à ce requiz et nécessaire. Sire! Baisant très-humblement les mains de Vostre Majesté, je supplieray Dieu conserver icelle longuement en très-heureuse prospérité. Escript à Delff, ce xxvije jourde septembre 1574. |
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