Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre DVII.
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Ga naar margenoot+de Monsieur le Prince d'Orenge, mon cousin, vostre frère. Mais aiant veu et meurement digéré, tant les lettres qu'il m'a escriptes que le mémoire de Monsieur Affenstain, et considéré de quelle importance est l'ouverture qu'il me faict, je suis très marry de n'y pouvoir aussi promptement satisfaire, comme j'en aurois bien la volonté, si les moiens estoient présens pour y respondre; tant pour la parfaicte amitié et singulière affection que j'ay tousjours portée, et à luy, et à feu mon cousin Monsieur le Conte Ludovic, que pour estre la conjonction des Eglises, et de ceste cause commune, ung lien indissoluble qui doit autant resserrer et estreindre toutes nos intentions en une parfaicte unyon; et, combien que depuis deux mois ençà j'aye travaillé et tenté tous les remèdes qui se sont peu excogiterGa naar voetnoot1, après avoir esté frustré de la meilleureGa naar voetnoot(1) et principale de toutes nos espérances, et que je n'ayejusques à présent rapporté aucun fruict dema peine, si est ce que, ne me voullant poinct encores rebutter, je désirerois volontiers d'en conférer avecques vous. C'est pourquoy je me suis avisé de vous dépescher ce mien gentilhomme, présent porteur, exprès, et par cette lettre vous supplier voulloir de vostre part aviser quelque expédient par lequel nous puissions recouvrer une bonne somme d'argent pour mectre bientost sus une bonne et forte armée, tant de pied que de cheval, laquelle je m'auserois quasi promettre pouvoir estre incontinent levée; offrant de mon costé, tant en mon nom, que au nom des Seigneurs et Gentilzhommes qui me sont associez, en fournir telles et | |
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Ga naar margenoot+si seures obligations sur tous et chacuns nos biens, que l'on les vouldra requérir et demander, et en après tellement délibérer sur toutes les autres choses, que par ce dit porteur je puisse estre amplement instruicts de vostre bon conseil et advis. Je requérerois en oultre, si cela se pouvoit commodément faire, de pouvoir de vive voix en conférer avecques vous, d'aultant que la parolle a plus d'efficace, et satisfaict beaucoup mieulx que une opinion par escript, qui ne reçoit poinct de réplicque; qui me faict de rechef vous supplier, que si l'opportunité du temps et la disposition de vos affaires vous peuvent permettre d'entreprendre ung voiage jusques en ce lieu, d'en voulloir aussi prendre la peine, estant certain qu'elle ne sera pas mal emploiée. Et en attendant vostre résolution et ce qu'il vous plaira m'en escrire par ce porteur, après m'estre affectueusement recommandé à vostre bonne grâce, je priray le Créateur vous donner, mon cousin, en parfaicte santé ce que plus désirez. Escript à Strasbourg, ce xxiije jour d'aoust 1574. VostreGa naar voetnoot1 plus affectionné cousin, Henry de Bourbon. A mon Cousin, Monsieur le Conte Jéhan de Nassau. |
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