Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DVIII.
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Ga naar margenoot+par noz lettres adverty vostre Seigneurie de la maladie de son Excellence et l'indisposition où son Excellence estoit alors. Nous confians que par la voye de Wésel, par le moien de Monsieur le Maire de Lymburch, vous aurez receu noz lettres devant ceste, et oires que depuis ayons tousjours espéré quelque amendement, si est-ce que jusques icy il a pleu à Dieu faire aller la maladie de son Excellence de jour en jour augmentant, et tellement que son Excellence a quelques fois en ung mesme jour deux ou trois accès de fiebvre, et une continuelle et si grande foiblesse et débilité de tous membres, qu'elle ne se peult bouger du lict. Ce que toutesfois nous soubhaitterions grandement qu'il se pourroit faire, d'aultant que par le conseil des Docteurs médecyns, vouldrions bien faire transporter son Excellence en la ville de Delft, tant pour changer d'air, que aussy afin qu'elle y pourroit estre plus commodément. Tout ce qu'avons bien voullu advertir vostre Seigneurie par les Gentilzhommes Orengeois, porteurs de ceste, s'en retournans en Orange, et desquels vostre Seigneurie pourra plus amplement entendre comme toutes choses se passent en cest endroict. Qui fera, pour n'ennuyer vostre Seigneurie de trop longue lettre, ne nous extendrons d'avantaige par ceste, et retenons icy ung messaigier pour advertir vostre Seigneurie de tout succès. Une chose adjousterons icy, c'est que la maladie de son Excellence n'eust sçeu venir pis à propos que maintenant, tant pour le ravictuaillement de la ville de Leyden, que pour toute la cause commune, qui en a grand intérestGa naar voetnoot1, comme vostre Seigneurie peult bien considérer. Et toutesfois puisqu'il plaist ainsi à Dieu, il | |
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Ga naar margenoot+nous fault conformer à Sa divine volunté et prendre les choses patiemment, ainsi qu'elles nous viennent de Sa main. De nostre part ne fauldrons en tout événement faire nostre extrême debvoir en toutes choses, et monstrer nostre fidellité suyvant l'obligation qu'avons à son Excellence et à vostre Seigneurie. Nous escripvons du tout si rondement à vostre Seigneurie, afin qu'elle sçaiche comment en tout se règler. Si son Excellence eusse peu avoir ce bien que d'avoir quelque temps vostre Seigneurie prez d'elle, ce luy seroit esté ung grand soulaigement. Mais puisque par la trop grande distance des lieux cela ne se peult présentement faire, il en fault de mesme avoir la patience. Monseigneur, nous recommandantz humblement à la bonne grâce de vostre Seigneurie, supplierons Dieu octroyer à icelle heureuse et longue vie. Escript à Rotterdam, ce xxviije jour d'aoust 1574. De vostre Seigneurie, très-humbles et bien obéysans serviteurs, Floris de Nuynhem. Nicolas Brunynck. A Monseigneur, Monseigneur le Conte Jéhan de Nassau, à Dillenberch. |