Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre CDLVI.
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Ga naar margenoot+de voir s'il se pourroit conclurre quelque chose de bon, tant pour l'appuy du dict Seigneur Electeur (duquel l'Empereur tasche de se vanger par tous moyens à cause du bruslement des pouldres et aultres choses), que aussy pour le secours du Pays-Bas. Ce que je ne luy ay peu refuser, veu le pied dont-il marche en tout ce qui vous touche. Et pour vous en dire en peu de parolles, après avoir eu [fourné] cela à bon escient, enfin le Roy de France a promys d'embrasser les affaires du dit Pais-Bas, aultant et aussy avant que les Princes protestans les vouldront embrasser, en quelque sorte que ce soit, ouvertement et aultrement, et sans mectre en compte l'argent qu'il vous a desjà fourniz. Le Docteur [EmiusGa naar voetnoot1] et Zuléger sont icy avec moy exprès pour aller ensemble jusques chez le Landgrave, voir si on le pourra faire entrer en mesme résolution, à laquelle le Roy de Polongne, tant en son nom et pour son royaulme, que comme député du Roy de France son frère, veult bien entendre. Nous espérons y trouver le Duc Jéhan-Casimir de retour, qui nous apprendra en quelle disposition il a laissé Monsieur l'Electeur de Saxe, duquel nous avons de jour en jour meilleure espérance. Vous pouvez estre asseuré, Monsieur, que voz affaires se portent mieux en Alemaigne qu'elles ne feirent jamais, et que mes frères et moy ne passons une seule minute de temps que ne l'employons à les advancer tant qu'il nous est possible. Quant à l'Evesque de Colongne, il est en bon chemyn, Dieu mercy: mon frère le Conte Jéhan le va trouver d'icy, suivant les lettres qu'il a receues de luy. Nous avons faict en sorte que le Roy de France luy donne seize mil livres de pension et qu'il | |
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Ga naar margenoot+luy en advance une année de six mil escus, affin que dès ceste heure il quitte du tout le party d'Espaigne. Les Princes sont bien délibérez de le maintenir, Evesque et marié, encores que son Chappistre le voulsist empescher; à quoy le Roy de France luy promect d'employer tous ses moyens, comme aussy l'Electeur de Saxe en a faict pareille déclaration. Touchant l'argent que demandez, nous mectrons peine de le vous envoyer le plus secrètement que nous pourrons, pour éviter à tous inconvéniens, et trouverons, si Dieu plaist, le moyen de le faire par une voye plus courte et plus seure que celle de Brémen ou d'Embden. J'ay receu en ce chemyn voz lettresGa naar voetnoot(1) où vous faictes mention des entreprinses et nommément de celle de Maestricht, à laquelle nous avions desjà donné ordre touchant les soldats François; mais une chose vient en cela assez mal à propos, qu'on est prest de remuer mesnage en France, qui est cause que les soldatz que je pensois avoir, tirent en divertz endroictz de ce cartier-là. Nous sommes après pour, en cas que fussiez engagé, comme nous mandezGa naar voetnoot(2), trouver aultres moyens, et espérons bien vous dégager, encores qu'il n'y eust pas ung seul soldat Françoys. Pour cela vous prions de nous faire advertir à toutes heures. Nous avons advisé que les villes et pais qui sont prins par le moyen du Roy de France et des Princes d'Alemaigne, soient mys soubz la subjection de l'Empire, affin d'attirer tous les Princes à embrasser vostre cause et d'empêcher que l'ennemy puisse plus tirer de [forces] de ce costé icy. Je vous puis asseurer, | |
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Ga naar margenoot+Monsieur, que, ce voyage icy achevé, je me hasteray tant qu'il me sera possible de vous aller voir, soit en petite ou grande compaigny. J'ay veu Monsieur le Duc d'Alençon, lequel, me pressant la main, m'a dict en l'oreille que, ayant à ceste heure-cy le gouvernement comme avoit son frère le Roy de Polongne, il s'employera en tout pour vous seconder. Je sçay par aultre voye qu'on peult bien faire estat de sa fidélité et bienveillance, qui ne nous est pas ung petit advantage. Si Dieu veult que la France et la Poulongne ensemble facent ce qu'ilz promectent, il y aura moyen, à mon advis, de merveilleusement bien accommoder noz affaires. |
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