Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre CDXLIX.
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Ga naar margenoot+tant qu'il vous sera possible, pour les raisons que je vous ay escript, comme aussy a faict D'athenus; mandez moy le jour que le vouldrez effectuer, affin que je vous puisse secourir de quelques bateaulx. - Quant aux conditions de paix que nous vouldrions mettre en avant, je vous en ay aultrefoys escript et n'en scauroys encore présentement proposer autres, sinon que, retirant les Espaignolz et aultres estrangers hors du pays, l'on nous accorde libre exercice de la parole de Dieu selon Son commendement, avec restitution des droictz, privilèges et anciennes libertez du païs, pour ainsy faire vivre les subjects de sa Majté soubz l'entière obéissance d'icelle. Je ne voys aulcune apparence que les ennemys y veuillent encores entendre, estans toutes leurs actions et desseings bien esloignez de là, suyvant ce que je vous ay escript par mes dittes dernières lettres que l'ennemy s'estoit venu planter à la Haye. Il s'est de mesmes emparé de la plus part du plat païs de ce cartier, sans que j'aye moyen de le rembarrer pour le peu de forces qui me restent, ayant en Zélande de troys à quatre mil hommes, et quelques vingt-huict enseignes au Waterland. Et toutesfois, quelques pratiques que les dits ennemys desseignent, nous espérons avoyr partout mys tel ordre qu'ilz ne se pourront prévaloir d'aulcune ville, estans, grâces à Dieu, celles de ces cartiers toutes délibérées et animées aultant que jamais, et fort bien pourveues de vivres et munitions, bien que la longue guerre, les continuelles garnisons, et le peu d'argent que nous avons, les mectent quelque fois en grande peine. Monsr de Ste Aldegonde a esté mené à la Haye, et est prisonnier du Sr Julian Roméro, Maître de Camp, duquel il se loue assez pour le gratieux traicte- | |
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Ga naar margenoot+ment qu'il en reçoit. Le dit Romero m'a escript troys ou quatre fois des lettres plaines de courtoisies et honestes offres, ausquelles luy ay respondu en pareilz termes. Je m'efforceray pour la délivrance du dit Sr de Ste Aldegonde en tout ce que sera possible. Vous pourrez user des mesmes chiffres, comme avez faict du passé, ainsy que je croy que D'Athenus vous en a escrit, car ceulx que pensions estre perdu sont recouvertz, et n'a Aldegonde eu aulcuns chiffres près de luy au temps de son emprissonement. Il faut que je retourne encores une fois à vous parler du poinct de la paix. [JaçoitGa naar voetnoot1] que les ennemys, vous voyans sur pied, la mectront plus chaudement en avant, encores qu'ilz n'en ayent aucune volonté, comme je m'en apperçoy icy de plus en plus; c'est toutesfois seulement pour vous endormir et cependant à mellieur loisir se fortifier et prévaloir de vous et de nous. A quoy ayez tousjours l'oeil au guet, de tant plus que cognoissez l'inconstance de ceulx ausquelz vous avez affaire, et ne laissez à poursuivre voz entreprinses le plus vifvement que pourrez. Je vous envoye joinctement ceste-cy le double d'une lettre escripte par les ennemys aux habitans de la ville de Schiedam, par laquelle vous pourrez voir par quelles pratiques ils taschent de divertir les habitans de ce païs de ceste tant juste cause. Vous priant, à ce regard, me mander par le premier au vray s'il y a apparence que vous puissiez faire quelque chose de bien brief, me trouvant assailly de tant de labeurs qu'il m'est impossible de porter ceste charge et faix plus longtemps; aussy se refroidist un chacun de plus en plus. Qui sera l'endroict etc. De Delft, ce xiii de Novembre 1573. |
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