Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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†Ga naar voetnoot1 Lettre CDXXXIII.
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Ga naar margenoot+que noz gens ayantz le neufiesme de ce présent mois gainé le bois [j'adant] estoient en assez bon train d'effectuer leur entreprinse, avant que tout à l'heure ilz eussent esté secondez d'eulx, de suyvant l'advis que leur avons donné, mais mancquant en cela ceulx de [Harlem], et se renforçant l'ennemy, a mis en route les nostres, tellement que bonne partie en est demeuré sur la place, et entre autres Batenburg, [hetourloo] quelques pièches de campaigne, avecq tout le reste du bagaige, prins, et se sont mis en route non seulement ceulx qui se trouvoyent en ceste entreprinse, mais aussy tout ce qui restoit au camp que tenions entre les villes, et tellement que n'avons plus aucune armée en campaigne, bien que de recheff commençons à rassambler le soldatz; et depuis se trouvans ceulx de [Harlem] extrêmement oppressez de famines, ont esté constrainctz se rendre par une telle mauvaise composition à la miséricorde de l'ennemi, lequel est entré dans la ville dimanche douxième jour de ce mois, et depuis n'a cessé de faire horribles exécutions, tant des bourgeois que soldatz, chose contre tout ordre et droict de guerre, et l'ennemi marche vers Alkmar, laquelle ne pourra soustenir ses effortz non obstant qu'elle nous soit de grande importance, du moins pour tout le reste du Waterlant, et voilà l'estat [où] je me treuve à présant et povez penser la perplexité où ils [sont] voyant aller leurs affaires de ceste sorte, et estant | |
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Ga naar margenoot+de tant de gens de bien que j'ay perdu en ceste dernière deffaicte, et aussy dans Harlem, et voyant d'autre costé [nulle] apparence de secours, et n'ayant personne pour en affaires si urgens me prester ayde ou conseil. Il est vray que Monsieur de Lorges, Poyet et quelques autres Franchois, n'ayans peu entrer en Rochelle, me sont icy venu trouver, mais vous scavez le peu d'appuy qu'il y a, pour ne scavoir la contrée du 311, ni la langue, me doubtant que, pour estre la paixGa naar voetnoot(1) de rechief en France, ils se vouldront tout aussytost retirer. Quant aux Anglois, bien que aucuns sont de bonne volonté, toutesfois il y en a d'aultres enver eulx qui les desbauchent; les coeurs des habitans de pardeçà s'affoiblissent de plus en plus, les couraiges se perdent, plusieurs se retirent, et les finances sont espuisées, tellement que ne noús reste quasi moien quelconque pour soustenir longuement. Qui sera l'endroict où, après mes très affectueuses recommandations en vostre bonne grâce, je supplieray Dieu vous maintenir, Monsieur mon frère, éternellement en la Sienne saincte. Escript à Delft, ce xxije jour de juillet 1573.
A Monsieur, Monsieur le Conte Louys de Nassau, mon bien bon frère. A Dillenberch. Le Prince ne se faisoit pas illusion: il ne nous reste quasi moyen quelconque pour soustenir longuement. Mais il ne plaçoit pas sa confiance dans les moyens humains; il se confioit en Celui qui, | |
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Ga naar margenoot+lorsque les moyens manquent, en peut créer. Ses Commissaires en N. Hollande lui ayant écrit, le 24 juillet, qu'à moins d'avoir secrètement contracté une Alliance ferme avec quelque Prince puissant, la résistance étoit désormais inutile, il leur adressa le 9 août une réponse justement célèbre, dans laquelle on remarque les passages suivants: ‘Wy nemen God Almachtig tot getuyge wat bedroeffenisse en hertsweer dat wy (overmits het beklagelyk ongeluk Haerlem overgekomen) gehad hebben, en ware sulx in perikel van ons lyf en leven te verhoeden geweest, wy hebben menigmael genoeg gepresenteert 't selve daertoe te wagen, so wy ook gene middelen of wegen achtergelaten en hebben, die ons eenigsins tot hulpe en bystand derselver Stede dochten te dienen ... En of al desen niet jegenstaende God Almachtig belieft heeft van der stede van Haerlem na syn Goddelyke wille te disponeren, .. sullen wy Hem en Syn Goddelyk Woord daerom verlochenen en verlaten? is daerom de sterke hand Gods eenigsins verkort? en Syn Kerke en gemeente te niet gebrocht? .... Gy schryft ons dat men U soude laten weten of wy ook met eenigen groten machtigen Potentaet in vasten verbonden staen, om also door eenig treffelyk ontset die grote geweldige macht van den vyand te mogen wederstaen, waerop wy niet laten en willen ulieden voor antwoorde te geven dat, al eer wy oit dese sake en de beschermenisse der Christenen en andere verdrukten in desen lande aengevangen hebben, wy metten alderoppersten Potentaet der Potentaten alsulken vasten verbond hebben gemaekt, dat wy geheel versekert syn dat wy en alle de gene die vastelyk daerop betrouwen, door Syne geweldige en machtige hand ten lesten noch ontset sullen worden, spyt alle Syne en onse vyanden, sonder nochtans dat wy middelertyd eenige andere middelen, die ons de Heere der Heerscharen toegeschikt heeft, hebben of als noch willen laten voorbygaen.’ Bor, 447b, - Wagenaar, en qualifiant cette réponse (‘redenen die de Godsdienst meer dan de Staatkunde uitlevert:’ Vad. Hist. VI. 446), oublioit que la confiance en Dieu est le premier précepte d'une saine politique. Vigilate et orate Deo confidentes! Ce n'est qu'alors qu'on est audessus des événements par la conscience du devoir. |
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