Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CDXXVI.
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Ga naar margenoot+Don Friderico, zynde 63 sterk in getale, hebben tegen des Princen schepen geslagen op 't Meer, alwaer des Princen schepen de vlucht moesten nemen; ... van welke victorie die van buiten getriumpheert, maer die van binnen seer bedroeft geweest syn.’ Bor, 436b. On ne pouvoit plus faire entrer de vivres dans la ville, déjà en proie à la famine. Monseigneur. Vos lettres datées du 27 du passé ont esté fidellement livrées à son Excell., et a esté marry de ce que les affaires se trainent ainsy à la longue, sachant très bien toutesfois qu'il ne tient à la bone diligance et affection de vos Seigneuries, et pour autant faut prendre la volonté de Dieu en gré, espérant que par Sa miséricorde Il aura pitié de Son pauvre peuple affligé, puisqu'Il cognoit les tamps et saisons oportunes. Son Excellence eut extrêmement désiré que le seccours de cavalerie et l'intanterie eut esté ici envers ce tamps présent, veu que nos affaires sont en extrêmité. Ceux de Harlem ont mandé qu'ils ne peuvent passer le terme préfix, lequel a esté desjà escheu vendredy dernièrement passé, à l'occasion de quoy son Excell. est party hier vers Leyden, pour illec adviser des moyens que l'on polrait tenyr pour aider ceste pauvre ville, estant résolu de metre le tout pour le tout. Toutesfois à cause qu'il a pleust à Dieu nous envoyer depuis | |
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Ga naar margenoot+quelque temps en çà quelques deffaites, et que les entreprises que penssions faire sont par plusieurs fois réussies en vain, et mesmes que les ennemis ont saisiz la Harlemmer-mer, en ayant deschassé les nostres, il est grandement à craindre que tout l'effort que l'on y polra faire, ne servira pas guère, si ce n'est qu'il nous viene seccours d'ailleurs et mesme de la cavallerie, de laquelle l'ennemi est fort avantagé sur nous. Toutesfois depuis trois ou quatre jours ençà s'est Sonoy saisy du Diemerdyck, et le tient encores, Dieu mercy, non obstant les efforts que l'ennemy a faict et faict encores pour le présent, affin de le recouvrer à quelque prix que ce soit. Le dict Sonoy s'est trenché entre la ville d'Amsterdam et la trenchée que l'ennemi avoit faicte sur la dicte dicque envers Dimerdam, et tasche de prendre la dicte dicque au mesme endroict pour passer nos galères et batteaux de la Suderzee en la Dimermeer; voire je tiens que desjà [il aGa naar voetnoot1] passée, et que le dits bateaux sont passés, au moyen de quoy, si Dieu nous faict la gràce de le tenir, l'on auroit moyen par là de couper les vivres à l'ennemy, veu que de là l'on polroit se mettre à l'encognure où la Diemermeer regorge dans le Amstel; mais l'ennemy tâche par tous moyens de l'empescher, mesmes de se venir jetter avecques toutes ses forces vers le mesme lieu. Le Seigneur Dieu nous vueille donner ce que nous est salutaire. - Les affaires de Zélande estoyent et tels termes que il estoit impossible que les ennemis eussent tenu plus haut de 8 jours, quant quelques uns de nos bateaux, ayant apperceu quelque batteaux venants d'Angleterre tirans la routte de Flandern, ont quité leur garde pour les poursuyvre, de sorte | |
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Ga naar margenoot+que 12 batteaux ennemis ont passé vers TergauGa naar voetnoot1 malgré les nostres qui estoyent demourés de reste, et de là en ont ramené autres furnies de vivres et munitions, desorte que ceste conqueste nous a esté schade pour ce coup; toutesfois l'on pense que les nostres auroient depuis assally la flote, mais n'y a rien d'assuré. Au reste le Prince d'Orange, ayant esté adverti que le Conte de Mongoméri n'aura rien peu effectuer pour le ravitallement de la Rochelle, et mesme se seroit retourné en Angleterre, y a envoyé pour l'induire à ce que avec toute sa troupe il se vienne jetter pardeçà à nostre seccours, affin, si Dieu nous donne succès, nous puissions par après avec toutes nos forces les aller secourrir à la Rochelle. Voilà, Monseigneur, ce qui se passe par deçà; tout le monde est en grande attente de seccours que doibt venir d'Almagnie; pour tant s'il pouvoit estre bientost prest, ce seroit un singulier aide pour tout ce païs. Vray est que devant la ville de Harlem la cavallerie ne polroit guère servir par deçà, mais premièrement nous espérons bien que, si on les pouvoit asseurer breff secours, ils tiendroient encor bien trois ou quatre semaines, mais le tout gist à l'asseurance et non pas les tenir en suspens; puis après la cavalerie, en nombre de mille ou douze cents, serviroit encor [ci en] pour affranchir les passages, mesmement en esté, quant les dicques sont sèches. Touchant d'asseurer les reytres du payement de la vieille dette et d'avancer quelque chose de ce quil eschéra à la Sainct-Michiel, V.S. peut tenir pour asseuré que c'est une chose inpossible pour le présent, et pour tant sera nécessaire d'adviser à austre remède. Au reste je me suis advisé avec les | |
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Ga naar margenoot+Estats sur le payement des reyters et leur selle, que ce moyen seroit bien le plus expédient que ils arrestassent, tant en Allemagne que allieurs, tous les fugittiffs de Hollande, pour les mestre à priz, et en advissasent les Estats pour estre instruits d'eux à combien ils les devroyent rançonner. Certes par là nous recouvrions un double bien, car eux seroyent payés, et nos fugytiffs contraints de retourner à la maison. V.S. polra penser si elle trouvera ce moyen bon. Il luy plaira le communiquer avecq ceux qu'il appartient. Qui sera l'endroit, etc. Escrit à Delff, ce 8 juny 1573.
De V.S. très humble et affectionné serviteur, Ph. de Marnix.
Son Excellence partant hier d'icy m'a enchargé de vous présenter ses bien affectueuses recommandations à vostre bonne grâce.
A Monseigneur le Comte Lodvie de Nassau Catzenelnbogen, etc. Dillenberg. |
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