Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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* Lettre CDXXIII.
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Ga naar margenoot+et loysir à souhait, n'avons peu secourir Harlem, qui se porte si vaillamment, et [a] si longtemps soutenu la guerre au grand soulagement de tout le rest du pais; certes ce sera doncques en vain que les autres villes attendront nostre secours après que aurons receu si grande perte, et que l'ennemy sera ainsy renforcé; en quoy, ores qu'ilz ayent raison, si est ce que ne considèrent point que la faulte d'argent et de crédit entre gens de guerre, puisque ne leur avons tenu le premier paiement, nous oste les moyens de le faire. Cependant nous trouvons icy par conseil qu'il les faut entretenir en espérance de bref secours, qui doibt venir de Allemagne; ne faisant nul doubte que, si Dieu nous faict la gràce de délivrer ceste ville, nous trouverons moyen de recouvrer par an la somme de neuf cent mille florins, et par ainsy polrons satisfaire à ceux qui nous secourreront et ont secourru, là ou si au contraire si nous la perdons, n'y aura certes plus d'espoir de furnir grand argent, et si nous servira de bien peu [si] la cavalerie par après nous poulroit venir. Or quant aux conditions soubs lequelles on polroit traiter avec les gens de guerre, je seroye d'advis d'ensuivre le mesme pied et conditions que avons suivie en la Bestallung de la première guerre, sur quoi les Etats du Pays de Hollandé prometteront et s'obligeront que les dictes gens de guerre ne sortiront du pays sans estre ou payez, ou assurez à leur contentement; que s'il ne vueillent [se] contenter des conditions de la première Bestallung, faudra ensuyvre le pied de celle de la dernière guerre, et pour tout faut contracter avecques eus qu'ilz n'amènent nulx chariots, pour estre impossible de les faire passer par les rivières et autres passages. Néantmoins seront les Etats contens | |
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Ga naar margenoot+à chasque douzaine de chevaux donner autant comme s'ilx avoyent leur chariots, et à chasque sixaine come s'ils avoyent leur charettes, et le reste en suivant la dite dernière Bestallung. Quant au passage, je ne voy nul autre plus commode que celuy que vous, Monsieur le Conte Louis de Nassau, désignez en vostre lettre, à savoir auprès Tiel, et j'ay desjà pour cest effet dépesché Steintzel vers là affin que, le plus secrètement que faire se poulra, il recognoistre la place et face apprester les pontons. Au reste il sera du tout nécessaire de mener l'infanterie avec la cavallerie, affin que l'une soustienne l'aultre, et pour cest effect faudra mener l'infanterie le long du Rin pour passer la nuict devant Nimégen et puis se venir rencontrer au tans et place désignée, combien que vaudra toujours mieux que l'infanterie vienne devant que non pas derrière. Et à cause que sur toutes choses l'affaire est hastéeGa naar voetnoot1, ne trouveroye maintenant que bien, en cas le Conte Louis de Nassau se trouve disposé, mais [s'ilGa naar voetnoot2 que sera], qu'il soit accompagnié de bons homes et Capitaines expérimenté, et je seray bien joyeux que ces Seigneurs dont faites mentyon en vostre lettre s'y vueillent trouver, et m'en sentiray leur obligé. Si l'on poulroit aussy donner quelque trousse à ces Italiens et Espaignolz qui marschentGa naar voetnoot(1), seroit une chose fort nécessaire, à cause que je crains, oustre le | |
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Ga naar margenoot+renforcement qu'ilz donneront à l'ennemy et affoiblissement à nos forces, encor servira leur venue de grand estonnement à ce pays qui de sa nature est inconstant et légèrement esmeu, principalement maintenant, se voyant abandonné de tous et mesme de la Royne d'AngleterreGa naar voetnoot(1). Pourtant je vous supplie aviser s'il y aura quelque moyen de la mestre en exécution. Touschant ce que vous, Monsieur le Conte Louys de Nassau, avés traité avec Colognie, je suis en grand attente et désir de savoir plus particulièrement quelle en aura esté la résolution, désirant extrêmement que, si l'affaire ne pouroit du tout revenir à la fin désirée, au moins elle sert pour faire lever le siège de Harlem pour quelque temps. J'ay envoyé Monsr de Lumbres en France pour traicter avec le Roy de France sur aulcuns points contenant la paix avec ses soubjets et de y [viendraGa naar voetnoot1] assister en ceste guerre, prenant foundement sur la lettre détroussée de l'ambassadeur d'Espagne résidant en France, escrit au Duc d'AlbaGa naar voetnoot(2), dont je vous ay envoyé dernièrement la copie par le Sr d'Algonde, et vous veux par la première oportunité envoyer les articlesGa naar voetnoot(3) mesmes, espérant que ce ne sera sans fruict, voire quant il ne feroit aultre effect, au moins il poulra | |
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Ga naar margenoot+servir pour adoucir le coeur du Roy de France et l'encliner à la paix et desassiègement de la Roschelle. Je suis advertie que le Duc de Medina-Celi est à Spa aux baings. Je vous prie donner bon ordre qu'il soit troussé et qu'il n'i ait point de faute; ce seroit un bon oiseau en cage, sans toutesfois que cela retarde le secours de Harlem. A tant me recommanderay bien affectueusement à vos bonnes grâces, prieray Dieu qu'Il vous maintienne, Messieurs mes frères, en Sa sainte sauvegarde. Escrit à Delff, ce 28 mai 1573.
VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Messieurs mes frères, Messieurs les Comtes Johan et Louys de Nassau, Catzenelnbogen etc. Dillenberg ou la part où ilz seront. (reçu le 4 de jullet). |
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