Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CDXXII.
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Ga naar margenoot+mariée sans son consentement. Vie de Coligny, p. 386, 389. ‘Elle se retira en Savoye vers la fin de 1572. Le 21 déc. elle accoucha d'une fille Béatrix de Coligny ... Une prison devint son asile. On l'accusoit de sorcellerie ... Son plus grand crime étoit d'être riche. Henri IV s'intéressa vainement à son sort ... Toujours captive elle succomba en 1599.’ Collect. de Mém. (Paris, 1785 - 1791), Tom. 27. p. 493. Le Landgrave Guillaume employa en sa faveur le crédit que, par l'élection du Roi de Pologne (voyez p. 103), il avoit auprès de la Cour de France: ‘Er erbat sich für diesen wichtigen Dienst von Carl IX die Wiederherstellung der Kinder und Verwandten Coligny's in ihre Güter und Rechte, eine gleiche Erwürkung für dessen in Savoyen gefangene Wittwe.’ V. Rommel, N.G.H. I, 557. La réponse fut évasive. ‘Der Wittwe Coligny's, so schrieb Catharina, sey ein sicheres Geleite gegeben.’ Ibidem. Monseigneur. Je m'asseure que vous aurés cy devant entendu comme Madame l'Amirale, s'estant retirée chez Madame sa mère pour y faire ses couches, avec espérance d'y povoir vivre en quelque repos, ou pour le moins avoir quelque relasche et soulagement après tant de misères et calamités, désirant aussi d'avoir moyen de subvenir aux orfelins de feu Monseigneur son mari, non seulement n'a obtenu ce qu'elle espéroit, mais qui pis est, a esté reduicte en misérable captivité au chasteau de Nice, là où elle est traictée des inquisiteurs à la façon de ceulx qu'ils appellent héréticques, et d'aultre costé non aultrement mal voulue du Prince que si elle avoit commis quelque grande et énorme faulte, desorte que son innocence a grand besoin d'ayde et prompt secours. Sur cela il a pleu à Monseigneur l'Electeur Palatin et pareillement à Messieurs de Berne, d'en escrire très affectueu- | |
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Ga naar margenoot+sement et par ambassadeurs expres, lesquels toutefois pour ce coup n'y ont grandement profitté, ayans ceulx qui la tourmentent conceu quelque espoir, comme il est à présumer, de la faire fleschir avec la longueur du temps et du maulvais traictement, tant pour consentir à leur religion, que pour s'accorder au mariage qu'ils lui présenteront; en quoy j'espère qu'ils se trouveront trompés. Cependant la povre Dame contre [Dieu] et raison est réduicte en une extrémité telle que pouvez penser, et pour ce que nous savons pour certain que s'il y a Prince en Allemagne à qui son Altesse désire gratifier, c'est Monseigneur l'Electeur de Saxe; voilà pourquoy nous tous qui sommes restés des serviteurs de toute ceste tant désolée Maison, nous adressons à vostre Excellence pour la suplier, suyvant le zèle que vous portez à la gloire du Seigneur et l'affection qu'avez tousjours monstrée aux affligés, qu'il vous plaise, s'il est possible, obtenir lettres de faveur de mon dict Seigneur Electeur à son Altesse par le meilleur moyen que saurez bien choisir, desquelles lettres nous vous envoyons une minute, non pour rien prescrire à mon dit Seigneur, mais seulement affin que l'équité de la demande et nostre intention soient tant mieus entendues. En quoy faisant, oultre ce qu'aurés faict chose digne de vous et agréable à Dieu, vous vous aurez obligé de plus en plus une Dame telle que la cognoissez, l'ayant retirée comme de la mort, ensemble toute ceste Maison tant indignement traictée, voire toute l'Eglise de Dieu, qui à bon droict s'estimera soulagée en icelle, comme maintenant elle participe à ses afflictions. Sur quoy, Monseigneur, je prie nostre bon Dieu et Père vouloir maintenir vostre Excellence en sa saincte prote- | |
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Ga naar margenoot+ction et vous ottroyer le plein accomplissement de vos bons et saincts désirs. De Genève, ce 25 de may 1573.
Vostre très humble serviteur, Théodore de Besze.
A Monseigneur et très illustre Prince, Monsieur le Conte Ludovic de Nassau. Voici la Minute écrite entièrement de la main de Th. de Bèze. Minute des lettres que désirerions d'obtenir de Monseigneur l'Electeur de Saxe, adressantes à l'Altesse du Duc de Savoye, pour la délivrance de Madame la Contesse d'Autremont, vefve de feu Monsieur l'Amiral, à présent prisonnière au chasteau de Nice.
M. Je ne veulx point entrer avant es causes de ce qui est advenu à feu Monsieur l'Amiral de France et à sa Maison, espérant que le temps descouvrira ce qui en est, mais ayant entendu à la vérité comme Madame la Contesse d'Autremont, sa vefve et vostre subjecte naturelle, après tant de si dures et griefves calamités s'estant retirée en sa maison où elle seroit accouchée, au lieu d'y avoir quelque repos et consolation, at esté reduicte en captivité en vostre chasteau de Nice, où elle est durement traictée sur le faict de sa conscience par les ecclésiastiques, et d'aultre part très mal voulue de vous; ne lui pouvant cependant estre inputé aultre cas sinon que par | |
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Ga naar margenoot+dessus vos édicts elle auroit contracté mariage avec le dit feu Seigneur Amiral; la compassion de la veoir en telle misère et l'asseurence que j'ay que ne me refuserez une si équitable demande, me fait vous escrire et envoyer par ce messager exprès la présente, pour vous prier très affectueusement que, pour l'amour de moy et par faveur spéciale, vous ne permettrez quant à sa conscience, laquelle vous savez ne debvoir ny povoir estre forcée, qu'elle ne soit plus avant enquise, ni molestée; et quant à l'autre poinct, qu'ayant esgard à ce que telle faulte peult avoir estre commise par elle, ou par ignorance, ou pour n'avoir assez considéré la conséquence de ce qu'elle faisoit, ce qui est excusable en une femme, joinct que ce mariage estant dissoult, elle s'est voluntairement réduicte en vostre puissance, et que desjà vostre maleGa naar voetnoot1 grâce et la prison qu'elle en a soufferte, semble povoir tenir lieu de condigneGa naar voetnoot2 chastiement; bref que pour l'amour de moy, qui de rechef vous en prie très affectueusement, vous vouliez oublier ceste faulte toute telle qu'elle peult estre, la recevant en vostre bonne grâce et la remettant en la jouissance de ses biens, dequoy je m'asseure qu'elle ne se rendra indigne, comme de ma part je tiendray tousjours pour très grand ce plaisir que m'avez faict en cest endroict, ce qu'aussy je tâcheray de recognoistre de tout mon povoir à l'advenir, Dieu aydant, Lequel je prie, M., vous tenir en Sa saincte garde etc. |