Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+14ten Maij woll entpfangen gelesen, und darausz Ewer entschuldigung warumb Ihr diszmals nichtt denn nechstenn zu uns anhero haptt kommen können, vernommen, damit wir dann nach gestalten sachen wol zufrieden, weill uns ohne das Ehrich Volckmar vonn Berlipsch ausz vorgefallenen ehafften verhinderungen, auch abgeschrieben, und einen andern termin zu seiner ankunfft, nemblich den 17ten schirstkünfftigs monats Junij, benentt; wollet derwegen Ewernn rath, Doctor Jacob Schwartzen, uff dieselbige zeitt auch alhie anlangen und von Ewert wegen der bewustenn berathslagung beywohnenn, auch volgents als ein keyserlicher Commissarius das Examen Testium etc. Hertzogen Ehrichen continuiren laszen, dan uns viel daran gelegen. - Was dan denn überschickten pasz ausz des Printzen schreiben belangtt, ist uns vonn andernn örttenn auch angelangt das Engelandt undt Hispanien der commertien halben mitt einander ein accordiGa naar voetnoot(1) uffgerichtett habenn sollen, darzu vieleich tunnsers besorgens nicht geringe ursach und fürderung gegeben habenn mag das iro, der Köningin, Bottschafft so inn Franckreich gewesen, nidergeworffen und spolijrt wordenn. Das aber die Teutschen Chur- und Fürsten, des Printzen vorschlagh nach, ein stattliche schickung ann die Köningin thun, und sie deswegenn allerley ermahnen lassen solten, tragen wir die vorsorge das solchs, inn erwegung allerhandt umbstende und itziger gelegenheitt, bey denn Chur- und Fürsten schwerlich zu erheben sein | |
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Ga naar margenoot+werde: wie sich dann die Chur- und Fürsten biszdaher auch ihrer correspondentz entschlagennGa naar voetnoot(1), so hette auch solchs ohne das ein fedtpflichtigkeit uff sich, dartzu sich niemants gernn wirdet bewegenn laszenn. Was die Key. Mat bey den Churfürsten Sachsenn und Brandenburgh, auch des Niederlendischen Westphälischen Kreiszes ausschreibender Fürsten, dem Bisschoff zu Münster und Hertzogenn zu Gülich, uff i.L. intercessionschreibenn vor die Graven von Oistfriszlandt, auch angehengte wolmeinliche erinnerung von wegen fridtlicher hinlegung des Niderlendischen krigszwesens geantwortt, darvonn thun wir Euch hirnebenn inn vertrauwen Copien zufertigenn, darausz Ihr zu vernehmen was der guttlichen underhandlung und friedlicher vergleichung halben vor hoffnung vorhänden, und sonderlich wollet denn pasz in dem extract ann Münster und Gülich woll besehen, da ihre Mat vermeldenn das ihre Mat vonn denn Churfürsten in's gemein derwegenn nicht ersuchtt wordenn seyenn, welchs dann mitt des Ertzbisschoffen und Churfürsten zu Mentz euch jüngst von uns zugeferttigter antwort, nicht übereinstimmett. Weill wir auch die vermutung schepffen der Churfürst zu Cölln werde vieleicht disser sachen halbenn auch mitt Euch redenn; wo nun solchs beschehe oder s.L. etwo sunst mitt Euch solche underredung hette, so wir | |
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Ga naar margenoot+vertreuwlich wiszen möchten, so werdett Ihr uns darvonn inn vertrauwenn auch zu verstendigenn wiszen. Es ist uns diszenn morgen eines vornehmen keyserlichen raths schreiben zukommen, darin gemeldett das zeittung vonn Warsa angelangt das der Herzog von Anjou zum Könnig in Polen erwehlet sein solle: wo nun solchs also ervolgtt, so wirdts dem Printzenn kein böser anplick und sonder zweiffel ein dissolutio der fürgehapten Bajonischen Bündtnüs seyn. Wolten wir Euch hinwider günstiglich nicht pergen, dem wir günstigen gefelligen willen gneigtt. Datum Cassell, am 17ten Maij Ao 73.
Wilhelm L.z. Hessen.
Dem Wolgebornen unserm lieben Vettern und besondern, Johann, Graven zu Nassau, etc. La Lettre suivante est relative à un rapprochement avec la Cour de France. Par l'entremise de Schönberg et de Frégose Charles IX faisoit proposer des conditions d'alliance au Comte Louis. ‘Schombergins Francofurtum ad Moenum concessit, ibique ceptum interventu Galeacii Fulgosii a Regina missi cum Ludovico Nassovio Aransionensis fratris nomine paciscente negotium persecutus, his condicionibus cum Nassovio transegit: Si Rex Philippo in Belgicarum provinciarum gratiam bellum denunciet, Hollandia et Zelandia jam nunc in potestatem Regis tradantur, salvis juribus, privilegiis, immunitatibus, et libera ubique conscientiarum ac religionis, quam in oppidis et agro colunt, professione. Si armis aperte cum Hispano agere noluerit, mutuo datis ccc florenorum ciɔ, quae tunc maxime urgebantur, quaecunque loca a tempore pactorum bello quaesita fuerint, Regi cedant eaque tradere Arausionensis teneatur: si nulla loca capi contin- | |
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Ga naar margenoot+gat, nihilominus Hollandia et Zelandia legibus supra conventis Regi cedant, in eamque rem Princeps aliquis e Germania fidem obstringat Arausionensem pactis staturum. Haec ita in arcano cum Ludovico Nassavio conventa.’ Thuan., Hist. p. 908, c. | |
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Ga naar margenoot+prépondérance de l'Espagne, ils avoient désiré quant à la politique intérieure rentrer, et quant aux relations extérieures rester dans les voies suivies depuis la paix de St. Germain et qu'on croyoit, non sans raison, qu'ils avoient pour toujours abandonnées. Leur premier soin avoit été d'appaiser la Reine d'Angleterre; voyez p. 8, 39. On désiroit vivre avec elle en bon voisinage et la négociation pour le mariage d'Elizabeth avec le Duc d'Alençon paroît avoir été sérieuse du côté de la France. ‘Nous désirons,’ écrit la Reine-mère le 23 janvier 1573 à M. de la Mothe, ‘une bonne et heureuse résolution (sur ce mariage), sans n'y avoir aucune dissimulation ny déguisement, mais y aller fort droitement, comme nous vous avons toûjours escrit.’ Mémoires de Castelnau par le Laboureur, Tom. III. p. 284. Le même jour Charles IX lui mande qu'un Irlandois lui a faict proposer beaucoup de moyens ‘qu'il a de faire une grande subversion et conqueste en Irlande et autres Pays de la Reine d'Angleterre; mais,’ ajoute-t-il, ‘pour le désir que j'ay de conserver l'amitié d'entre la dite Reine et moi, je rejetteray bien loin ces choses là.’ l.l. p. 282. De part et d'autre on vouloit la paix; mais on s'observoit mutuellement avec défiance: ‘S.M.’ écrit Burleigh le 20 mars à Walsingham, ‘a résolu de persister dans l'alliance, estant bien aise que le Roi de France soit le premier à la violer.’ Wals., Mém. p. 394. D'après la même ligne de politique le Roi, ‘résolu,’ dit-il, ‘de ne jamais rien entreprendre que je ne visse mes sujets bien unis en mon Royaume en toute tranquillité, et outre cela la parfaite amitié et union bien assurée avec mes amis et voisins’ (l.l. p. 268), avoit résisté aux instances du Légat Ursin, qui vouloit l'entraîner dans une Ligue contre le Turc, ‘ne voulant donner nullement d'occasion de doute de moy, comme je sçay que je ferois à la Reine d'Angleterre et à mes autres voisins, qui sont d'autre Religion que la mienne’ (l.l. p. 269). Il avoit, mais en vain, voulu conclure l'alliance dès longtemps projetée avec les Princes Evangéliques. Maintenant il faisoit également des avances au Comte Louis. Celui-ci pouvoit, jusqu'à un certain point, compter sur la sincérité de ces avances, vu qu'elles | |
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Ga naar margenoot+sembloient conformes aux intérêts de ceux au nom de qui elles étoient faites; et en tout cas il étoit imprudent de les repousser, d'autant plus que les dissensions dans la Famille Royale offroient aux Réformés, même au sein de la Cour, des appuis. Charles IX, jaloux des Guise et de la réputation militaire que le Duc d'Anjou avoit acquise, se soumettant avec répugnance à la tutelle des influences papistes, désirant, en un mot, reconquérir une indépendance qu'on lui disputoit de toutes parts, avoit trouvé sans doute dans ce désir un puissant motif de favoriser les Huguenots et la cause des Pays-Bas. Rabaisser l'Espagne étoit en même temps rabaisser toutes les influences qu'il haïssoit, et c'est pourquoi, bien que Charles IX eut été entrainé momentanément dans la réaction Catholique et qu'on eùt en son nom rappelé les François, auxiliaires du Prince d'Orange (voyez Tom. III. p. 512), Gaspard de Schönberg, qui connoissoit le Roi, pouvoit le 9 oct. 1572 lui écrire: ‘Ils disent que V.M. est en propos d'envoyer un secours au Duc d'Albe, pour le contraire de laquelle calomnie j'ay voulu gager ma tête.’ Journal de Henri III, I. p. 522. Quant à ses deux frères, si le Duc d'Anjou, plus tard Henri III, né en 1551, étoit l'espoir des Catholiques, le Duc d'Alencon, né en 1555, étoit l'espoir des Réformés. En juillet 1572 Walsingham écrivoit à Burleigh: ‘J'ai pris tous les soins possibles de m'informer à l'égard du Duc d'Alençon, et j'apprens qu'on le regarde en général comme aussi traitable et d'aussi bonne affaire qu'aucun autre Prince de France. Il passe au reste pour avoir de la sagesse et de la bravoure, mais aussi un peu de légéreté, péché originel de la Nation. On lui applique le proverbe François, il a de la plume en son cerveau ... Pour se qui concerne sa Religion, l'Amiral, le Comte de la Rochefocault, Teligny, Bacquenaut et plusieurs autres des mieux sensés de la Religion, ont de grandes espérances, et même fondées sur de bonnes conjectures, qu'il ne seroit pas difficile de le ramener à la connoissance de la vérité.’ Mémoir. p. 258. Il penchoit vers les Calvinistes, moins, à ce qu'il paroît, par des motifs religieux que par ambition d'acquérir du pouvoir. ‘Il avoit esté fort desplaisant d'un si exécrable meurtre de tant de personnes innocentes, mais surtout | |
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Ga naar margenoot+de M. l'Admiral qu'il affectionnoit extrêmement, parcequ'il l'avoit proposé au Roy pour Chef de la guerre contre le Roy d'Espagne ... Soit qu'il portast envie à la réputation du Duc d'Anjou, grande par tout le Royaume, soit qu'il voulust remuer, il commença dès ce moment à minuter de sortir de la Court, et prendre pour prétexte le bien publiq.’ Vie de Mornay, p. 22. Entouré par beaucoup de mécontents, surtout aussi par beaucoup de faux Catholiques qui, après la St. Barthélemy, avoient abjuré la foi des Réformés, il se trouvoit naturellement placé à la tête d'un parti qui fut nommé celui des Politiques, et lequel, cherchant des voies de conciliation et des termes moyens, étoit fort disposé à s'allier aux Protestants. ‘Le Duc d'Alençon devoit faire un Manifeste, par lequel il appelleroit tous ceux de la Religion à luy, avec promesse de leur procurer le rétablissement et l'exécution des Edits de pacification.’ Vie de de la Noue, p. 97. Dès les premiers mois de 1573 il y avoit de grandes probabilités pour une rupture ouverte. ‘La jalousie des deux frères faisoit voir entre eux un discord manifeste. Le Duc d'Alençon qui improuvoit le massacre, estoit suivi de tous ceux qui, par crainte de la mort, s'estoient révoltés de l'Evangile; et estoyent venus en l'armée du Duc d'Anjou (devant la Rochelle). Partant avoit M. d'Alençon une estroite correspondance avec le Roy de Navarre et le Prince de Condé. Leur résolution estoit d'attaquer avec leurs amis et serviteurs à jour nommé le quartier du Duc d'Anjou; tellement qu'une partie de l'armée devoit mettre l'autre en pièces; et avoyent donné un signal aux assiégés afin qu'en mesme temps ils fissent une sortie générale sur les tranchées. Mais l'élection du Duc d'Anjou par les Polonois dissipa cette hardie entreprise.’ l.l. 24. | |
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Ga naar margenoot+Spanien in die Arme werfen, oder dasz dieser, wenn er freie Hand in Belgien erhielt, seine ganze Macht gegen dasz zerrissene Frankreich wenden würde, hielt die evangelischen Fürsten ab, gänzlich zu brechen. Hierzu kam der neue, von Nassau-Oranien empfohlene, Plan der Katharina von Medicis, den jüngsten ihrer Söhne (Franz von Alençon) mit der Königin von England, den anderen (Anjou) mit der Krone Polens zu vermählen.’ V. Rommel, N.G. Hessens, I. 555. Ce double projet étoit d'autant plus important vu que, dans l'esprit du Prince, il se rattachoit probablement à une arrière-pensée; celle de faire succéder à Charles IX, maladif et qui ne pouvoit guère avoir longtemps à vivre, le Duc d'Alençon, au préjudice du Duc d'Anjou. Il y eut plus tard des tentatives sérieuses pour mettre ce plan à exécution. V. Raumer, hist. Br. I. 301. |
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