Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre CDXIII.
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Ga naar margenoot+pour ayder les affaires, vous vous pouvez asseurer qu'il ne tient à la bonne volonté, mays comme ainsy soit que nous avons pour maintenant à entretenir plus de deux cens bateaux de guerre et à maintenir plus de 25 mil hommes, vous pouvez assez juger de vous mesmes combien avant nostre pouvoir se peult estendre; que s'il plaisoit à Dieu nous faire ceste grâce que le siège de Haerlem peust estre levé, j'espéreroy que nous aurions le moyen non seulement de le payer, mais aussy de prendre aultres Coronels et Cappsen en service. Quant au reste de ce qui touche vostre venne, je cognoy vostre diligence telle et si bonne affection, qu'il n'est besoing de vous aiguillonner par parolles; sculement vous prieray que, pour le regard de ce qui est touché icy dessuz, vous vueillez, sans vous amuser à aultres entreprinses qui vous pouvroient retarder, employer tous vos sens et moyens pour venir au secours de la dte ville de Haerlem, affin que trouvions moyens de la desassiéger; espérant que si cela se peult faire, le Duc d'Albe n'aura moyens de nous faire grand mal, si ce n'est qu'il soit renforcé de soldats Italiens, lesquels on dict descendre avec grand puissance, à quoy certes les Princes d'Alemaigne debvroient s'employer pour les empêcher le passage. Ce que vous ay icy dessus escript, que par la prinse de Haerlem nous tomberions en ung estat misérable, je ne l'entends pas ainsy comme si ce païs n'estoit plus tennable, car Dieu mercy, pour ce respect en soy mesmes n'y auroit pas grand mal, mays à cause du desconfortGa naar voetnoot1 du peuple, voyant que n'avons en si longtemps peu secourrir une ville qui a si bien faict son debvoir, vous entendez | |
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Ga naar margenoot+assez quelle en seroit la conséquence; certes non aultre que celle que j'ay dict. Nos affaires se portent par raison bien, Dieu mercy, et presque en ung mesme estat. En Zélande depuis ce dernier succès des bateaux dont avez desjà esté adverty, les nostres ont prins Marte-Dick et quelque temple là auprès, auquel ils ont bruslé environ 30 ou 40 des ennemys. Ils sont à présent pour prendre Tholen. La ville de Haerlem est fort préssé et n'est possible la revictailler de vivres, ny de pouldres, dont elle est en extresme nécessité. J'entends que le Duc d'Albe faict ses apprèts pour aller à Boisleduc et de là à Bruxelles, et n'ayant pour le présent aultre chose à vous mander, ferai fin, me recommendant bien affectueusement à vos bonnes grâces, pareillement à celles de Messieurs mes frères, les Contes Jehan et Henry, avec toute la compaignye. De Delff, ce 5 de may.
Copie de la Lettre de Monsieur le Prince, recue depuis le partement de Monsieur le Comte JehanGa naar voetnoot(1). |
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