Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCCLVII.
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Ga naar margenoot+lieues d'Orléans, donnant la main à la Rochelle, et par la Rochelle, se liant au Poitou, à la Saintonge, au Béarn.’ Capefigue, l.l. III. 92. On évitoit le séjour de Paris, où, comme on l'éprouva plus tard, l'influence de la Maison de Guise étoit dangereuse. Le passage suivant d'une conversation de Walsingham avec la Reinemère est curieux sous ce rapport. ‘Je suis persuadé, dit Mr W. que c'est quelqu'autre chose que la Réligion qui a fait l'obstacle du mariage de Monsieur (avec la Reine Elisabeth) ....; à Gaillon (près de Blois) il étoit de si bonne volonté ...; ses paroles, son air, ses gestes, tout enfin me faisoit connoître que son coeur parloit; mais il changea du blanc au noir dès qu'il fut à Paris.’ Mém. p. 227. La Cour se trouvoit à Blois depuis plusieurs mois: les principaux Chefs des Protestants s'y étoient rendus; Coligny, Jeanne d'Albret, le Prince de Navarre son fils. Il s'agissoit maintenant du mariage de celui-ci avec Marguerite de Valois, soeur de Charles IX. ‘On commit la chose à huit personnes, quatre pour la Reine de Navarre; le Comte Louis, Francourt son Chancelier, la Noue, et son Secrétaire.’ Wals. Mém. 212. Madame. Je scay le bon zèle que portés au service de Dieu et la compassion et amour Crestienne que avés à l'endroit des pouvres affligés, et combien que vous estes affectionnée à ceulx quy y travaillent et s'emploient fidèlement, qui me donne occasion de vous faire la présente pour vous supplier de vouloir tenir la bone main que ceulx auquels Dieu a donné quelques moiens et sur lesquels vous avez quelque puissance, n'y espargnent riens, ains qu'ils s'y employent comme je scay que vous, Madame, feriés l'occasion s'offrante: vous pourrés faire estat de mes frères et de moy que n'y espargnerons ny la vie, ny les biens, encores que nous aurions occasion d'en estre desgoustés selon le monde, et nommément moy quy va tanttost six ans vagabondant par le païx. Mais je voy | |
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Ga naar margenoot+que ce bon Dieu quy nous ast maintenus et guarentis en tant des travaulx et dangiers, ne veult pas retirer Sa main forte arrière de nous, ains nous soustenir debout, voir avecques admiration des estrangiers et nostre réputation; de façon que je vois nos affaires en apparence de prospérité, si nous voulons prester la main les ungs aulx aultres. J'ay entendu de Monsr le Conte Jehann de Nassau, mon frère, les honestes offres qu'il vous a pleu luy faire de l'assister en ung faict qui noustouche particulièrement. Je vous supplie, Madame, de croire que vous obligés des personnes qui n'oblieront rien qui concernera vostre service, et s'y emploieront avecques telle fidélité que pourrés attendre des plus affectionnés serviteurs que aiés en ce monde. Je ne vous puis faire long discours des affaires de deçà, mais vous entenderés le tout par le porteur, auquel j'ay donné charge, après vous avoir présenté mon bien humble service, vous faire tout le discours...... De Bloys, ce 17 d'apvril l'an 1572.
Vostre plus affectioné à vous faire bien humble service, Louis de Nassau.
A Madame la Contesse de Neuenar Alpen. Le Prince, ayant reçu l'importante nouvelle de la prise de la Brille, en fut médiocrement satisfait; il craignoit qu'on n'eut commencé d'une manière inconsiderée, et s'étoit toujours efforcé de prévenir un mouvement trop partiel: ‘Le Comte Louis’, écrit Walsingham en 1571, ‘me dit qu'ils ont beaucoup de peine d'empêcher les peuples des Pays-Bas de se découvrir par quelque action brusque.’ l.l. 141. Toutefois la chose faite, il n'epargna aucune peine pour en profiter. Le 20 avril à Dillenbourg il donna | |
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Ga naar margenoot+une Instruction à Sonoy, pour se règler en cas que Dieu fit la grâce qu'on put s'emparer d'Enkhuizen, Medenblik, Hoorn et au-tres villes et endroits dans le Waterland (Nord-Hollande); le Prince le nommant Gouverneur de ce District. Il devoit avoir soin de restituer les libertés et les privilèges, et veiller au libre exercice de la Religion tant des catholiques que des protestants. Les expressions sont remarquables. ‘Hy sal van stonden aen met alle neerstigheid de hand daer aen houden, opdat het woord Gods aldaer verkondigt en gepredikt worde. Mits ook toelatende het exercitie van Religie denselven woorde Gods conform, indien de ingesetenen of eenige van dien 't selve begeren, sonder nochtans te gedogen dat die van de Roomse kerke eenig overlast gedaen worde.’ Bor, 375b. |