Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCCXXXVII.
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Ga naar margenoot+puissions par ensamble tant mieulx regarder ce quil seroit affaire, surquoy j'estois délibéré me partir incontinent et le plus secrètement que faire je povois; mais Monsieur le Conte Güntert mon frère, ni aussi le Conte Hans Güntert et plusieurs aultres ne l'ont aulcunement trouvé convenir, pour plusieurs grans et notables raisons, qui touchent si bien vostre bien comme le mien, comme j'esper avecque l'aide de Dieu vous dire de brief; mais m'at dict mon dit frère le Conte Günter que je vous debvrois mander qu'il est d'intention de partir le 27 de ce mois et vous aller trouver à Dillenbourg, et que allors je porrois aller avecque luy sans me mestre en nul hasart, vous priant le voloir tenir secret: je pens que de là il irat à Francfort à la foire. Quant à mes soeurs, je pens qu'ilx viendront avecque, touteffois je ne le scay pour asseuré. Or quant aulx articles contenues en vostre ditte lettre, où trouvés convenir que je entens de Monsieur le Conte Güntert mon frère son advis, je en ay communiqué par plusieurs fois avecque luy. Et sur ce qui touche, en cas que les gens de guerre vouldriont persister que je me deusse rendre entre leurs mains à Francfort, luy samble, comme à moy aussi, que je debvrois demorer ferme là dessus, que, en cas que je puisse avoir asseurance de eulx que nul aultre inconvénient me porroit venir à cause de ceste détention, ny de l'Empereur, ny des Estats de l'Empire qui sont estés endomaigés par mes gens de guerre, ny du Roy d'Espaigne, que je serés content de me rendre à Francfort selon ma promesse, mais si je ne peus avoir de eulx ce garant et asseurance, que ne serois obligé de faict advis me mestre entre les mains de mes malveuillans et inemis, par où ne porrois attendre que une misère perpétuèle; et puis | |
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Ga naar margenoot+que le Conte Güntert viendrat si tost vers vous, porrons allors par ensamble prendre là dessus une résolution. Quant à ce qu'il vous samble ne convenir de amvoier si tost ma résolution aulx gens de guerre, si non ung xv jours avant la foire, pour les raisons allégés en vostre ditte lettre, trouvons vostre advis fort bon et me conformeray selon cela, quant je aurei receu vostre advis touchant la lettre qui je debvrois escrire ausdits gens de guerre. Quant à ce qui vous samble que, si l'on peusse recouvrir cent mille dallers ou ung mois de soulde, que l'on porroit trouver, avecque l'aide de Dieu, moien de contenter les gens de guerre, et que cela ne viendroit seulement pour nostre bien particulier, mais pour le bien de toute la cause, trouvons mon frère, le Conte Güntert, estre véritable, mais pour autant qu'il y at des aultres qui sont de aultre opinion, luy at samblé que l'on pourroit remestre cest affaire jusques à nostre entreveu, puis qu'il serat si tost avecque la grâce de Dieu, et que allors aussi l'on porroit adviser sur les moiens comme et sur quel tittre l'on porroit demander ceste aide, et de qui l'on le debvrat pourchasser; car de le penser trouver sitost, ne luy samble possible selon que les humeurs se sont demonstré jusques à maintenant: néamoings il n'est que bon de assaierGa naar voetnoot1 le tout, que si il ne succède bien a ung costé, est toujours à espéré qu'il succéderat bien de l'autre costé, et à ceste cause ay donné commission à Snoe et à Reiner KantGa naar voetnoot(1), affin que de leur costé fassent touttes les collectes possibles, comme | |
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Ga naar margenoot+esper que aures entendu par Basius, comme aussi de la commission que jé donné au dit Basius à mon secrétaire Bruning, pour ouir les comptes des collectes faitz par si devant, affin que l'on puisse estre au vray informé en quel estat cest affaire est. Quant au recouvrement d'argent et quel moien l'on porroit avoir de surseoir aulcungs paiemens, samble qui je debvrois escrire une lettre au Duc de Saxe pour avoir dilay de paiement pour ung an, oires que doctor Craco m'at faict dire que si je ne paie les dix mille florins, quiGa naar voetnoot1 porroit facillement toumber en la mavese grâce de son maistre; néamoings je escriveray toujours la lettre. Ce quitouche la vasselGa naar voetnoot2 et aultres meubles, en porrons prendre une résolution quant viendrons ensamble; pour moy me samble que le meilleur serat de vendre les meubles à ceste foire pièces à pièces, et que l'on recouvrat plus d'argent par ceste fasson que aultrement. Touchant le buffet m'at dict le Conte Güntert qu'il ferat son extremme debvoir. J'ay aussi escript au coronel Georg van Hol pour avoir paiement de ce que le Duc JuliusGa naar voetnoot(1) me doibt. - Quant à ce qui touche de faire mes excuses à l'Empereur, Electeurs, et aultres Princes, sur les charges que mes inemis me mestent en advant, pour aultant qu'il y at plusieurs opinions touchant cest affaire, ast samblé au Conte Güntert que l'on le porroit aussi remestre jusques à nostre arrivé, affin, puisque c'est ung affair de grande importance, que l'on y puisse meurement délibéré, comme aussi touchant la brantschatzung de ArrenbergeGa naar voetnoot(2). | |
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Ga naar margenoot+Or, Monsieur mon frère, je ne scais comme je vous porrey asses affectueusement remercier de la grande paine et soussi que prendes à mon occasion, et me desplait asseurément que je suis cause de vous faire avoir ses rompemens de teste et vous mestre en si grans despens et debtes; mais vous poies estre asseuré que me rendés tellement vostre obligé, que mesteray toujourstrès voluntiers mon corps et ma vie pour vostre service. Quant au bien, je ne peus rien dire pour le présent; mais, si Dieu me donne la vie que je puisse retourner à ce quil me appertient, vous en porrés disposer comme du vostre. Comme je suis esté pour dépescher ceste, est venu Stein avecque voz lettres et copie de ce qu'il vous samble que l'on porroit escrire aulx coronelx, rittmaistres et capitaines, et les aiant leu, treuve que le exemplar noté avecque le nombre 3 serat le plus convenable, comme il semble aussi au Conte Güntert: rest seulement une, assavoir, si il ne seroit bon de joindre à la fin la présentation, assavoir que, si les gens de guerre persistent que je me deusse rendre à Francfort, que je serois content, moienant asseurance de eulx que nul inconvénient me adviendroit à cause de ceste détention, ny de l'Empereur, ny des Estats ou membre de l'Empire endomagés par mes gens de guerre; ou bien si l'on le debvrat garder pour une réplique quant les coronelx responderont sur les lettres et me vauldront presser. Le Conte de Schwartzenbourg ne s'est ancores resolu là dessus, néamoings je faict déjà groserGa naar voetnoot1 la rest, lessant ce article dehors jusques que aurons | |
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Ga naar margenoot+prins une résolution. Pour ce coup je ne vous scaurois mander aultre chose sinon que vous amvoye issi joinct une lettre pour ce gentilhomme Italiens en créance sur ung qui vous semblerat convenir que l'on porroit amvoier, affin que puissions scavoir ce qu'il veult dire. Je avois pensé si doctor Meisener ou doctor Schwartz eussent eu le loisir de faire ce voage, à cause qu'ilx scavent l'Italien; sinon avois pensé à Fréderich Schwartz, parquoy ay lessé le nom en blanc, ou aultre que trouveres convenir, vous priant qui qu'i soit, luy en voloir parler de ma part ou en escrire. Je escriveray aussi une lettre à Monsieur le Lantgrave, le priant affin qu'il veuille faire induire les gens de guerre assis sur luyGa naar voetnoot1, qu'ilx se veuillent contenter avecque ma responce: je ferai faire aussi le mesme office vers le Conte de Barbi par ceulx qui peuvent quelque chose envers luy, mais pour le Conte Jost de Schaumbourg ne scais qui l'on porroit emploier, si ce n'est le Conte de Cullenbourg pour sa persone, mais pour ces rittmaistres ne cognois person; à ceste cause vous emvoie six blanc signés, affin que où vous trouveres convenir porres escrire... De Arnstat, ce xvij de fébvrier Ao 1570.
Mon secrétaire Brunig est aussi arrivé ce soir, parquoy luy ay commandé de aller vers ce gentilhomme Italien, car je pens bien que aures asses affaire en ce temps du docteur Meisner et Schwartz.
Vostre bien bon frère à vous faire service, guillaume de nassau.
A Monsieur Monsr le Conte Jehan de Nassau, mon bien bon frère. |
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