Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre CCLXVI.
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Ga naar margenoot+pourroit venir contre ma conscience ou au déservice de Sa Maté et du pays, ou contre l'obligation que j'ay an mon premier serment comme vassel et subject de ce pays, comme aussi, passé ungne mois, ay allégué en plain conseil à V.A. verballement ces susdits et beaucoup d'autres raysons plus amplement, quand l'on me tenoit an devant semblable serment, dont depuys ay adverty aussi par mes lettres à Sa Maté en faisant mes excuses tant bastentes et fondées, mesmes aussy prins en considération les raisons que en pourrois déduyre en mon particulier; et puisque V.A. escript que Sa Maté par ses lettres expresses l'ayt ainsi commandé générallement pour tous, sans exception de personne, et que les refusans sans aultre mistère fussent cassez, combien que n'ay veu ne leu telles [touts], ne le double d'icelles, oires aussy que semblable nouvellité n'at esté oncques proposé à aulcuns de mes prédécesseurs que V.A. non sans cause loue sy grandement, ausquels toutesfois ne vouldroy en riens ester trouvé inférieur en choses concernantes le service de Dieu, du Roy et du pays, toutesfois treuve que parle dit commandement et lettres je me doibs et puis tenir pour déporté de mes Gouvernemens, par où ay trouvé bon de me abstenir d'ultérieure entremise, et me retirer pour quelque temps, jusques ad ce que Sa Maté, estant venu par deçà en personne, sera plus au vray informé de la sincérité de mes actions, et que mon innocence et fidélité pourra estre mieulx cogneue, ce que à présent par mes calumniateurs est empesché. Dont ay bien voulu advertir V.A. affin que m'envoye convenables décharges par quelque jentiloyme, auquel puisse délivrer mes commissions, vous asseurant que, où que seray, n'espargneray jamais | |
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Ga naar margenoot+mon corps ny mon bien pour le service de Sa Maté et le bien commun de ces pays. Le refus du Prince eut pour conséquence l'entrevue avec le secrétaire Berty décrite par Strada. La Gouvernante craignoit de rompre avec un personnage encore si puissant. ‘Id Margaritae animum suspendit, quod aperte inimicum nollet, cui subigendo satis virium nondum haberet.’ l. l. 318. En effet il auroit pu opposer une résistance très formidable, s'il avoit eu déjà alors un plan arrêté à ce sujet. Les motifs du Prince furent réfutés avec assez d'adresse par Berty; mais le véritable motif étoit qu'il désapprouvoit tout le système du Roi, et ne pouvoit en conscience concourir à des persécutions motivées uniquement par des croyances qu'il partageoit. |