Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CXCIII.
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Ga naar margenoot+derode en disant: ‘Brederodius turbulentiâ ingenii apud plebem validus, Amsterdamenses et Viannenses facile concitavit.’ p. 225. Bien au contraire, ainsi qu'on lit dans un Journal (Dagregister loopende van 5 Aug. 1564 tot 27 Febr. 1567 uit een oud M.S.) tenu à Vianen et communiqué par Te Water, IV. 322-328: ‘Den 29 Aug. deede mynheer van Brederode, wesende in Hollant, te Vianen verbyeden dat nyemant hem en soude onderstaen aldaer enige nieuwicheden te gebruyken.’ Il est vrai que dans le même journal on lit à la date du 25 septembre, ‘Te Vianen worden de beelden afgenoemen.’ Mais là il s'agit d'un enlèvement des images par ordre du Magistrat: plusieurs régences, même celle d'Amsterdam, le 26 août (Bor, I. 101), y avoient eu recours. Bréderode étoit Seigneur de Vianen, et donner cet ordre étoit, pour un Seigneur protestant, non seulement un droit, mais un devoir. ‘Nous confessons,’ disent les Calvinistes dans leur apologie, ‘que c'est proprement l'office et devoir du Magistrat d'abattre tous instrumens d'idolâtrie, qui ont été dressez par l'authorité publique, par lesquels l'ire de Dieu s'embrase sur tout le peuple.’ Le Petit, Chron. 158.a Monsr. mon frère. Je repceu hyer vostre lettre, qu'estoyt le 26me jour de ce présent moys, datée du 22me, par lesquelles j'ey antandu les troubles et insollances quy ce font de par dellà, et pareyllement me mandés, de vostre part et de la part de toute la compagnye, de mestre ordre an ce quartyer le plus que je pourey, que le mesme n'avyengne. Je vous avyse que byen syncq ou sys jours avant la receptyon de vostre lettre, il avyont fayct le mesmes à Amsterdam là, où il y ast ung extremme désordre, à Delft, la Haye; mesmes an partant de ma meson de Clèves, pour m'an venyr icy secouryr ce cloytre d'Egmont, ungne heure après mon partement ruynèrent | |
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Ga naar margenoot+le tout à ung cloytre de [ReglyesGa naar voetnoot1]Ga naar voetnoot(1), tout devant ma meson, et ce me dyct on ce matyn, que le mesme fust hyer fayct dans la vylle de Herllem, desorte que je voys ce peuple sy désordonné et inssanssé, que an gran payne voye commant que l'on y mesterat ordre. Je suis icy aveq ung quarante jantylsomes, anvyron cent chevauls de ce quartyer icy. Je voyeray ce que je pourey dresser et fayre avecq toute doulceur et pryères; je ne fauldrey leurs remontrer à la mylleur fourme que je me pourey avyser, sy cella y peult ayder. Ce cloytre estoyt désyà vollé sans ma venue. J'an départyrey des jantylsommes de sa et dellà, voyre ce qu'y pouront fayre, toutesfoys leurs anchergans byen expressément de ne s'avancer que an tout doulceur et aveq toute la modestye du monde; car il ne duyct nullement les user d'aulcune menace, ou aultrement on les incytroyt à plus grandes sédytyons, quy occasyoneroyt la perte et ruyne totalle de ses pays de par dessà; et certes, quant tout est dyct, nous sommes trop bon, de s'avoyr sy peu fyé de nous et de nous avoyr detrecté an vrey chyens, comme sy jamés ne fust esté né de mère jans plus méchans, ny plus malleureus, et que sur ung seulle mot de doulceur que l'on nous donne, on nous anplyeGa naar voetnoot2 à ce que l'on veult, après que il on fayct les ors poys, il veullent que nous les asseyonsGa naar voetnoot3 de les manger. Je proteste devant Dyeu et le monde que, sy je n'avoys peur quele peuples s'avanssyssent à aultre effect, quy ocasyoneroyt la totalle ruyne du pais, je ne m'y an- | |
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Ga naar margenoot+pêcheroys jamés, et deussyont il tout rompre, puisque sommes esté trectés, mesmes an leurs publyques sermons, de la sorte comme il nous ont trecté; jusque au gallant Morryllon, quy me donnat l'ung de ses jours à la table de Vyglyus le nom d'antecryst. Je les ey souhedés tous deus aveq leurs infectées satallystes et compagnons, dans la meson de Conterau. Mon Dieu le beau feu que ce fust esté! Je n'eusse eu peure d'aultre chose, que la fumée de ce feu ne fust esté sy infectée de la destylatyon que eu fayct ce frit de tant de méchantes carongnes d'ommes, que ceus quy fussyont esté espryns de la fumée, n'eussyont tous eu la peste; car ung tell venyn eust perpénétré byen long. Touchant des denyers que m'escrypvés, il ne nous manquerons, et sy n'eussyes desyà anvoyé la procuration, comme il fust dyct à Lyre et depuis à Saync-Tron, je vous les eusse desyà fayct tenyr, et ne manquerat à moy toutte la dylligence pour cela et tout ce quy concerne nostre fayct: me recomandant ung myllion de foys an vostre bonne grâce, prye le Créateur vous donner, monsr. mon frère, an sancté, bonne vye et longue. De Egmont l'abaye, ce 27me jour d'aoust 1566. Vostre du tout dedyé frère à vous servyr jusqu'à la mort, H. de Brederode.
Mes byen affectueuses recommandatyons à la bonne grâce de tous nos conffrères et que leur demeure esclave à jamés, et vyve les nobles gueus par mer et par terre! A Monsieur, Monsieur le Conte Louys de Nassaw, mon bon frère. | |
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Ga naar margenoot+Aussy, mons. mon frère, sy vous trouvyes bon pour nostre plus grande justyffycatyon que Madame de Parme m'an requérasse par ces lettres de m'effectuer an ce quartyer d'obvyer, tant que il serat à mon pourvyor, aus inssolances quy ce font d'euhreGa naar voetnoot1 an aultre de pardessà, me sanble que il ne seroyt que bon, car aultrement l'on me pourroyct l'ung de ses jours demander quy m'an a fayct mesler, sy c'estoyt la bonne opynyon que l'on avoyct de moy, ou de vous quy m'an aves escrypt, ou de tous nos conffrères de la part de quy m'an rescrypvés. Je ne sey aussy, le tout à correctyon, sy c'est sagement fayct et sy à cella nous sommes byen avysé de nous lesser départyr ou de nous départyr de nostre voullunté ou par pryères ou remontrances, que l'on nous ast seu fayre d'ungne part et d'aultre, sans avoyr premyèrement et devant toute choses, et posposantGa naar voetnoot2 tous inconvényens, nostre prétandue asseuranceGa naar voetnoot3, assavoyr telle que l'avons demandée de ses troys Syngneurs. La nécessyté fayct la truyeGa naar voetnoot(1) troter et sy elle, je pansse Madame de Parme, mise à ce coup de pleyne autoryté à nostre androyct, sellon nostre remontrance, veu que elle doyct ou à cesteurGa naar voetnoot4 ou jamés user de nécessyté vertu et s'arester nous donner la dycte asseurance; asseures vous que elle nous brasse le chaudyau sans sucre. Je vous prie, mons. mon frère, d'y pansser meurement, que nous ne nous coupyons la gorge de nostre mesme couteau et creyns que pour nous montrer sy voulluntayre d'anpêcher ses ynsollances, nos callomnyateurs ne jugent par sy après avoir esté nostre fayct, comme je | |
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Ga naar margenoot+yens que il n'an ont eu onques aultre opynyon. Je serois d'avys sy l'onGa naar voetnoot1 fayct la soupe aus ors poys, que l'on la leur lessasse manger. Sy à l'extrémyté on nous voulusse commander chose quy concernasse les pays du Roy, ses estas, la tranquyllyté d'ycelluy, de nous y anployer, je seray d'avys jusque à la dernyère gouste de nostre sang, comme sommes oblygés à jamés, més avecque telle protestatyon que āme vyvante ne nous eust demeyn ou après à nous reprandre du moyndre poyn de ce monde et tousjours avecque l'asseurance de ses troys Syngneurs, sans nous remectre à quelque aultre heure seullement, ou de dyre rondement que nous ne nous an mesleron poyn, et vaye comme yl vayeGa naar voetnoot2; et seroy d'avys que nous demandyssyons bonne acte, de tout ce que l'on nous commande pour le servyce du Roy et repos et byen du pays. |
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