Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CLXXXVIII.
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Ga naar margenoot+previlège que le dit arsevecque leurs veult otter, pour à quoy obvier is bourgeois ont requis le dit Conte de Mansfelt comme gouverneur du dit Luxambourgh pour protecteur, à raison qu'is sont sous la protexsion d'ung Duc du dit pais: la porte de la dit ville de Trèves at estez refusée et fermée au dit arsevecque et les siens. Voilà l'ocasion de l'apsanse de nos dis confrères, desquieux pour le faict que dit est, ne pouvons escripre à vostre signeurie leur advis et oppinions sur se quy s'est passez à la dict assamblée. Je l'ay fait entandre à l'ung des nostre quy le trouve fort bien dresez, d'autant qu'il n'est du nombre des recrus en leurs signature: à ce que je puis entandre quant la plus part de seux de pardesà quy se soliontGa naar voetnoot1 dire des nostre, iseux ont sans son de tromppet faict la retraicte, suivant le dit Conte Charle, dont par se est à extimerGa naar voetnoot2 que encore qu'is fusiont pardesà tous ensemble, la plus part d'entre eux n'eusiont trouvez de bonne digestion se que avons faict; se que me semble ne leur devoir estre communiquez, puis qu'il sont sy pusillanime que de se vouloir séparer de nostre Compromis. J'ay aquis partout sestuy pais ung grant honneur par le moien de mon dit S.r de Mansfelt, lequel ses jours pasez en plaine compaignie de seux de sa suit, dit par manière de reproche et moquerie à ung gentilhomme des nostre bon geux, que il avoit esté avecque moy en nostre dit derniere assemblée à Sainc-Tron, et que j'estois l'ung des prinsipalle geus, sur quoy le nostre luy répondit qu'il y avoit estez, et que par la say bienGa naar voetnoot3, encore iroit il sitôt que l'ocasion se présanteroit, et que de moy j'estois homme de bien et le maintenoit à quiconque en vousit parler. Voilà comme je suis en la | |
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Ga naar margenoot+bonne grâce du dit Conte, si est que pour sela je n'espère point en amaigrir, tant que j'ores à manger. Mons.r, je meure à demy des despit que je vois que l'on faict par tous se pais, et mêsme en la compaignie ou les sudis sont, courir ung bruit faux, méchant et malheureux; c'est que les misérable menteur disent que le bon Signeur de Bréderode at toutallement retracté et revoqués sa singnature, s'estant du tout mis hors nostre Compromis, d'avantage disent qu'il tient le nez fort hault aux anabaptist, voire il sont bien sy effronté de dire plainement que le dit S.r de Bréderode est de sest maleureuze sextGa naar voetnoot1 et le S.r Conte Lodevic, comme vostre signerie pourat veoir par une lettre sy joingt que ung bon et fidel geux m'escript: vous euserezGa naar voetnoot2 de la dit lettre suivant que trouverez convenir, vous asseurant que seluy qui me l'escript, est homme de bien et véritable. L'on ne s'at ancore adresé à moy pour me dire [iceux] faux proupos, et quant l'on me les dirat, je direz et maintiendrez à tout homme qu'il at faussement menty, car se ne sont choses à soufrir. Suivant le départ que Madame nous donnat en la présence de mons.r d'Aiguemont, j'estimois pour le seur que toute chosez deusiont demeuré en surséanse jusque à se que eusions l'aseurance par nous demandée de son Alteze et de tous les chevaliers de l'ordre, et que nulle levée se deut faire, sinon par les trois signeur par nous desnommez, et qu'iseux sous l'autorité de son Alteze ordonneriont les cappitains pour lever souldat, si besoing estoitGa naar voetnoot(1), et toutefois je suis adverty par ung gentilhomme dez nostre, comme ung | |
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Ga naar margenoot+sertain MondrgonGa naar voetnoot1 Chrestien de la nouvelle inpression en Espagne, ensamble le S.r de Malandry, gouverneur de MommaidisGa naar voetnoot2, tous deux grans cardinalist, lieventGa naar voetnoot3 et font gens partout y peuvent, comme vostre signeurie connoiterat par l'advertissement que l'on m'an at faict, lequel est sy joint. Voiant que l'on euse en sest fason, il m'est advis que son Alteze nous traicte à son acoutumé, et que ses gens que l'on faict, son pour nous servire d'ung arièrebanquest en lieux de fruit, sitot que le Duc de SavoieGa naar voetnoot(1) serat arivez. Il est, sauf vostre corection, nécesaire que convenions à tellez deserttes. Deux chevaliers de l'ordre de France, toutefois cardinalist, m'ont dit pour le seur que six mil soldat Espaignol, et huit mil soldat Itallien sont desendus à Gênes et s'achemine par le Piémont, la Franche-Contté et Loraine, puis en sestuy pais, et de là en Brabant: le dit S.r Duc marche quant et eux comme lieutenant genéralle de sa Mté. Le Duc de Loraine est depuis six jour en sa allé au devant de la dit armée et se par la post; les mesme nouvelle nous sont donné en se cartier par marchans, tant de Lorraine que de la Bourgoinne: pouroit il bien estre que sela auroit quelque peurGa naar voetnoot4 estonnez noz refroidis, ors qu'ainsy fut pour sela pas maille, il me samble à correction de vostre signeurie et de tous les bon geux, que debvons donner tel et sy bonne ordre à nostre fait, que ne serons surpris en nozmai- | |
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Ga naar margenoot+son comme en ung chaponnie; sela ne seroit propre à seux qui i seriont ratainGa naar voetnoot1, pour à quoy obvier suis bien d'avis que nous mettions de bonne heur en campaigne et les allions trouver pour les combatre de galant homme avant qu'ilz entre dedan sestuy pais, auquelle réitérativement le dit Conte de Mansfelt m'at intitulez le grant cappitaine, chose quy ne m'est de petitte faveur pour m'avanser vers sa Mté. et son Alteze. Mon advis est de les conbatre, comme dit est; tous les frans geux de pardesà sont de mesme opinions, toutefois nous remetons le tout à la bonne discrétion de vostre signeurie et à selle de tous les bons signeurs de vostre compaignie, vous supliant humblement et à eux en pareille, sy pour cest foys le dit de Guistel et moy n'asistons à sest présentte journée, comme il vous at plut nous commander et enchairger de se faire; et se quoy se nous en garde, c'est que le dit Gistel m'at dit n'avoir moiens plus avant fraier pour les seux de pardesà, comme il at fait jusque à présent, sy donc en se il ne l'asistent en renbourse, joingt aussy qu'il est contrain donner ordre à ses négosses pour à l'avenir estre prèt à monter à cheval quant et les bon geux. Et quant et de moy je puis asseurer en vray verité, que m'est pour ce coup inpossible de conparoitre au jour dernier assigné, d'autant que je trouve mes négosses sy pressés que suis contrain sans plus long dilay y donner provision et remède, principallement sur le fait de lumesGa naar voetnoot2, duquel j'espère quelque bonne fin, et puisque l'ocasion se présente il me semble ne la failloir laisser perdre, à se que à l'advenir elle ne me puisse en rien enpêcher à randre service à sa Mté., à vostre signeurie et à toutte la noble et ver- | |
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Ga naar margenoot+tueuze compaignie de fidelles et vaillans geux et non aux aultres. Si esse mons.r que sy vostre dit signeurie, ensamble la noble compaignie sy dessus dit, séjournat pour nostre fait quelque jour ensamble à Bruxselles ou aultre lieux, et que par ensemble trouvassies estre de besoing que je me trouve verz la dit nostre compaignie et qu'en la congrégation ma présense i puisse servir, le m'escripvant, je ne faudrez à posposer toutes autres negossez et affaires, pour de mon pouvoir optempérer et obéir à ce qu'il vous plairat me commander, et sependant j'aprouve et advoue tout se que par vostre signeurie et les signeurs mes confrères serat faict, traité, et acordez sur nostre faict, tout ainsy que sy j'estois présen; le dit de Guistel m'a dit en faire de mesme. Mons.r, il i at ung Berlemonnist, prévost d'Ivois, quy se jacte et menase de emprisonner et persécuter pour la religion des pauvre gens de son office et mesme satacGa naar voetnoot1 à ung gentishome de noz confrèreGa naar voetnoot(1), disant avoire chairge dudit de Mansfelt de ce faire; il ont envoié vers moy scavoir s'yl sacageront le dit prévost en quasGa naar voetnoot2 qu'il proséd contre eux, comme dit est: je vous supplye de me mander comme en se ils auront à se conduire. Plusieur bon souldat me font jour susGa naar voetnoot3 aultre demander sy l'on a besoing d'eux, car par les levées sy devant dit l'on les presse fort prandre partie, et par tel moiens est à craindre que quant en panserons trouver, tous les milleurs seront envoié; je ne leur sez que respondre pour les arester sans eux mestre sans seux quy les chairchent. Lesquieux font coure le bruit que s'est pour renforser les garnison, ce que ne se debveroit faire sinon par ordon- | |
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Ga naar margenoot+nanse de noz dit troy signeurs, et aussy n'est besoing d'en lever en telle nombre pour le dit renforsement, veux ce quy se passe. Il est bien nésessaire que soions bien sur nostre garde, car l'on ne tàche qu'à nous jouer à la fause compaignie, et est à craindre qu'il n'y en aurat beaucoup quy se disent des nostre, [venant lefextGa naar voetnoot1], et qu'il faille porter le fardeau, ils feront faux bon; se que je ne ferez jamais, Dieu aidant, tant que la vie me durerat, et si tant est que l'on traicte les geux de sortes que vostre seigneurie et la compaignie d'iselle trouve estre nésessaire pour nostre seuretez de prandre les armes, ey je supplié vostre signeurie avoire mémoire du dit Gistel et de moy, et s'il vous semble qu'en se je puise faire service pour sest effect et autres, je mourez au pietz des trois signeurs et à seux de vostre signeurie, fesant le debvoire d'homme de bien jusque au dernier soupir, et de se se peult asseurer vostre susdite singneurie, à laquelle je présente mes très humble recommendation et servise, prians à tous messigneures mes confrères me tenir en leurz bonne grasce et souvenansce. Monsigneur, je supplie le Créateur vous donner en parfaict sancté longue et eureuze vie avecque sa sainct grasce et bénédiction. De vostre maison d'Andeux ce 19 jour d'aoust 1566.
Vostre bien humble et obéisan à vous faire service, Bernart de Malbergh.
A. Monsigneur, Mons.r le Conte Louis de Nassau etc. A Bruxselle ou la part où il serat. |
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