Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+merce, étoit en proie à la plus grande agitation. Depuis plusieurs semaines on prêchoit publiquement dans les environs en François et en Flamand; le 24 juin il y avoit eu près de Berchem une assemblée de quatre à cinq mille personnes: la Régence s'y opposoit en vain. La Gouvernante, à laquelle on envoyoit députés sur députés, ordonnoit de disperser ces réunions par la force; mais on se croyoit trop foible pour pouvoir tenter ce parti. Le 2 juillet fut publié un Placard contre les étrangers et une défense d'assister aux prêches; le mème jour les magistrats reçurent une requête de ceux de la Religion Evangélique pour en demander le libre exercice. Pour subvenir à tant de difficultés, on supplioit la Gouvernante de se rendre à Anvers, mais elle craignoit de s'engager dans une ville pleine d'étrangers et de soldats et dont la position étoit si critique. Mon frère. Madame c'est résolu sur le mis en avant de ceulx d'Anvers de se treuver là en peu de jours et avoit commandé à monsr. d'Egmont et à moy de voloir aller devant ung, deux ou trois jours, pour déclairer à ceulx d'Anvers que Madame et nous tous trouvions mauves ces presches. L'aultre point estoit de scavoir de messieurs de la ville queGa naar voetnoot1 seurté qu'ilx y veuillent donner à Madame tant pour son corps, comme que nulx presches se fassent; il | |
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Ga naar margenoot+me sambloit que il ne me convenoit nullement aller pour cela, ny aussi en compaignie de quelque aultre Seigneur, car tout le mal qui porroit advenir, je en serois seul coulpe et si il y advinse quelque bien, mon compaignon recepvroit seul le bon gré, et pour plusieurs aultres raisons trop longes à escrire, desorte que, après plusieurs disputes, Madame at enchargé au députés d'Anvers, que eulx mesmes doibvent mester en avant à la commune les deux articles si desus mentioné en oultre, comme monsr. d'Arrenberghe passerat demain ou après demain par Anvers, qu'il en parlerat ung mot à ceulx de la ville. Je dis à Madame que, oires que je faisois difficulté de aller pour ceste fois et pour ceste charge, que néanmoings, que quant Son Alt. me y vauldrat anvoier seul et avecque tel authorité comme il appertient, que ferois voluntiers mon debvoir de tenir la main, autant que en moy seroit, que nulle tumulte ou désordre advinse à la ville, mais non pas pour deux ou trois jours. Je pense qu'il feront demain assembler le braide ratGa naar voetnoot1; si il vous samble que l'on porrat faire quelque office qu'il désirassent que je vins là comme leur bourgrave, pour veoir le succès que les affaires prendriont, affin que Madame puisse après tant plus facillement et en plus gran seurté venir là, le remés à vous, moienant qu'il se fasse secrètement et dextrement, car il me sambleroit que cela feroit plus mon honeur, que non pas aller comme ung fourirGa naar voetnoot2, pour aprester les logis de Madame. De monsr. de Brederode, ni me samble convenir qui il allieGa naar voetnoot3 pour ce coup, pour plusieurs raisons, vous priant luy baiser les mains de ma part: d'aultre part vous prie n'en faire mention de cessi et bruller la lettre: | |
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Ga naar margenoot+et venir le plus tost que faire porres. A mon frère mis besa manosGa naar voetnoot1 et sur ce nostre Seigneur vous aye en sa Juin. sainte garde. De Bruxelles ce 5 de juillet à 8 du soir.
Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Monsieur, le Conte Louis de Nassau, mon bon frère. Le Comte de Bréderode vint le 5 juillet à Anvers, bien accompagné. (‘De H.r van Br. ende eenighe andere van 't verbondt met grooten sleep.’ V. Weesembeeck, p. 121.) Il y demeura plusieurs jours: ce qui semble de nouveau prouver que l'influence du Prince n'étoit pas toute puissante auprès des Confédérés. ‘Brederodii interventu accensa improbitas modum excessit. Nihilque jam dissimulata audacia VIII Cal. Julias in concionem prorupit: quam Burgerhauti haut procul moenibus Ministri indixerant. Eandem diem Tornacenses Valencenensesque pari insania feralem fecerant: prorsus ne quis dubitaret ex composito egisse. (voyez p. 135. Il faut donc lire ici Id. Jul.) Permixtae viris foeminae ad sexdecim fere millia excessere portis.’ Burgundus, p. 171. | |
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Ga naar margenoot+conversation avec le Prince ou avec un de ses amis qui les détermina à particulariser leur demande. |
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