Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CXX.
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Ga naar margenoot+responds plus tost à vos lettres du 26 d'aust, lesquelles seules me furent rendues depuis les mienes dernières à vous escrites. Je suis esté ceste esté si travaillé de diverses difficultés et à la fin aussi d'une longe maladie, qu'il m'a esté impossible de vaquer à aultres choses: aussi furent nos affaires de guerre quasi ordinairement en tell hazard et perplexité, que souvent il estoit bien mal à discourrir et escrisre beaulcoup du succès et événement. Si esGa naar voetnoot1 que, Dieu mercy, les enemis, qui toujours furent trois ou quatre fois plus que nous, ne nous sceurent jamais emporter quelque avantage, en campaigne ni aultrement, sinon qu'ils gaignèrent deux maisons foibles et imperfects, avec grande perte du temps, et des gens, et de leur munition, et si les ay-je depuis recouvrés et regaigné; comme vostre Seigrie entendera plus particulièrement le tout par les lettres que j'escris à Monsieur d'Egemont, pour les vous aussi communiquer. Maintenant la chose est en tresves, et se doit conclure quelque paix entre les deux Empereurs, ce que je crois seurement qu'il se feroit, si le Waivoda ne travailloit tant pour l'empêcher et rompre. Il vouloit aller en personne à Constantinople, mais le Turc l'at destourné et l'enchargé qu'il vaque à la défence de son pais. La difficulté est qu'il demande la restitution du pais que je luy ay osté delà la TisseGa naar voetnoot2, qui est assez grand et prouffictable. Le Turc prétend qu'il est à luy, et que le Waivoda est seulement pour Sanjack et officier. L'Empereur se fonde sur la capitulation de paix que je feis avec le dit Waivoda, disant que ès trefves que le Turc fit avec son père l'Empereur Ferdinand, et les promit depuis renouveller et observer avec luy, il luy est permis chercher | |
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Ga naar margenoot+particulier accord et appointement avec ledit Waivoda, et il semble que le Turc ne le délaissera, s'aiant mesmement entremis si avant, dont plusieurs conseillent à l'Empereur qu'il luy doit faire la guerre cest hyver, où il peult avoir l'avantaige; car les Turcs ne peuvent retourner avec grande puissance avant le moisson, et ce qu'ils vouldront faire cest hijver ou au printemps, ce se fera avec toute difficulté du monde, pour le grand dommaige qu'ils ont receu ceste esté, et pour la faulte de fouraige et des vivres. Nous verrons à quoi se vouldra résoudre sa M.: l'occasion n'est pas maulvaise pour l'entreprinse de Transylvanie, si sa M. fusse asseuré des aides de l'Empire et du Roy nostre maistre, car sans cela il y a des faultes et difficultés assés. Quant à ma personne, je m'en trouve bien mal dans ce pais touchant ma santé, ains ne suis délibéré de y demeurer ordinairement; si bien il peult ester que sa M. désire me retenir pour chef et général ordinaire. Mais il fault attendre jusques qu'il y a meillieure apparence de paix et en ce pendant faire son mieulx. Je suis bien aise que vous aultres Seigneurs vous avés gouvernez si saigement et si en gens de bien et d'honneur jusques icy. Certes je vois que les affaires du Roy et du Pais se trouvent beaulcoup plus asseurez que paravant. Ainsi ne reste que de passer oultre et y continuer et vous emploier tousiours de bien en mieulx. L'affaire de la religion qui travaille le païs, veult estre gouverné par modération, sans laisser aulcunement la bride au peuple, ny entréGa naar voetnoot1 quelque désordre et licence, en faisant de la reste l'extrême que les faultes et scanda- | |
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Ga naar margenoot+les des gens d'église cessent et que la doctrine ne soit dénié au dit peuple; le temps en besoignera pour le surplus. Je ne sçay comme l'Empereur vouldra procéder en cest affaire sur la prochaine diette: il trouvera des difficultez assez, combien qu'il tâche fort de contenter l'une et l'autre partie. Il me samble qu'il prendra son fondement sur la confession Augustane, comme chose plus moyenne et conforme à la religion ancienne. En son pais partout il n'y a que trop de liberté en tell endroit. En Ungarie tout est confusion et misère; il sont de la plus part Hugenots, mais avec une extrême ignorance du peuple, et sans discipline et ordre quelconque: chascung faict ce qu'il veult, et le plus fort at le meilleur droict..... Et pour conclusion je demeure tousjours très-affectionné serviteur dev S., avec le mesme cueur et amour comme v.S., m'a toujours cogneu. A Bergsas auprès la Tisse, le ix de novembre l'an 65. Lazarus de SwendiGa naar voetnoot1. A Monsieur le Prince d'Orange. ‘Depuis quatre mois,’ écrit Granvelle à Bollwiler le 29 sept, ‘Madame de Parme est sans lettres ny responses du Roy’ († MS. B. Gr. xx. p. 96) Lui-même depuis un an (p. 392). Encore le 2 nov. le Prince ecrit que d'après les dernières nouvelles d'Espagne, le Roi n'est pas décidé. A la fin, peu de jours après, le Gouvernante reçut une Lettre de sa M, contenant ses ordres: approbation de l'écrit des Evêques; maintien de l'inquisition, ‘en la forme et manière que jusques ores a esté faict;’ observation des Placards; puis, ‘au regard de la réformation de la justice et aussy des Consaulx d'Estat, Privé, et des Finances, ores que... l'on attendoit un très-grand changement, toutesfois il pleust à sa M. de n'y | |
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aant.Ga naar margenoot+rien faire, ains de laisser le tout comme tousjours avoit esté du feu l'Empereur et du sien.’ Hopper, Recueil, p 60. | |
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Ga naar margenoot+los Duques de Borgonâ, y todo el mal que hay nasce de la falta, que hay en la observacion de las instructiones y ordenanças, y poca authoridad que se da à v.M. y à la justicia...’ (MS. B. Gr. xxi. p. 95). |
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