Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Lettre CXVIII.
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Ga naar margenoot+l'on dict que se soit pour Schweden et contre Dennemarck, que luy n'en croit rien, mais que les chappeaux rouges sont les principaulx qui font ceste assamblé, et tout par traicté du Duc Erich et de Grumbach, et ce qui me faict un peu adjouster foy, est que, depuis quelque temps en çà, aulcungs ont pourchassé bien vivement que le Roy nostre maistre debvroit retirer Grumbach en son service, sassantGa naar voetnoot1 néanmoings fort bien qu'il est mal volu de plusieurs Princes et mesmes de l'Empereur, et pens qu'il ont faict cela, affin que, faisant quelque assamblé, nous ne aurions tant de soubson, comme avons bien maintenant, estant au service de France; et pense que c'est une stratagema du Cardinal de Lorraine qu'il a faict pourchasser cessi par nostre Cardinal, affin qu'il puisse avoir quelques Allemans sans subsonGa naar voetnoot2 de nous aultres, car les picques et inemités sont si grandes entre luy et la maison de Mommoranci et Chattillon qu'i, je suis seur, ne cherchent aultre chose, que comme ilx porront donner ung coup de baton l'ung à l'aultre, et quant à nostre Cardinal, ne fais doubte qu'i cherseGa naar voetnoot3 le mesme, et tous sur prétext de maintenir la religion. - Le Duc Erich m'at escrit une lettre, me priant que fusse content qu'il se puisse loger à la maison du Roy à la Haye, ce que n'ay volu faire sans en avoir le consentement de Madame, laquelle l'at accordé, ne sassantGa naar voetnoot1 bonnement trouvé moien luy refuser. Je ne sçay que penser, ni la raison pourquoy il a demandé, véant qu'il at une si belle maison à soymesmes, si ce n'est que par cela il veult démonstré qu'il est respecté par deçà et que par ce moien il usseGa naar voetnoot4 plus de crédit entre les gens de guerre. Je vauldrois voluntiers | |
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Ga naar margenoot+sçavoir ses discours, car il en at plusieurs qui pensent que tout ce qu'il faict que c'est contre nous aultres. Je vous prie vous enquérir le plus que porrés et le plus secrétement, car si il seroit ainsi, il y fauldra mestre remède et en temps. - J'ay veu ce que m'escrivés touchant ce que avés faict à Marbourg, et m'at samblé fort bien vostre considération, mais de en escrire au Lantgrave, avant que j'ay quelque certitude du consentement de la Royne de Navare, ne me samble convenir. Je désirerois bien sçavoir, quant vous en parlastes de ma volunté de achapter Engien pour tenir ma promesseGa naar voetnoot(1), si ilx trouvèrent bons le dit achapt, ou si ils parloient de mieux aimer que je le achaptisse quelque chose en Allemaigne, et véant que vostre retour serat de brief, remesteray ceste affaire pour allors. - Quant au mariage de ma seur Madalena, suis bien d'opinion qu'i se fasse, parquoy le remés, quant à moy, à Madame ma mère et à vous aultres de donner une telle responce au Conte de HolochGa naar voetnoot(2) comme trouverés convenir; je pens aussi que ma seur se contenterat de ce que Madame nostre mère et vous aultres luy conseillerés et ferés. Il m'a mervilleusement despleu de la mort du filx aîné de l'Electeur de Saxe; car je crains que, pour le gran regret qu'il en aura receu et pour la fâcherie, qu'il ne tombe en quelque maladie; si nous porrions tant faire qu'il nous volusse donner ung de ces trois esvêchiés pour mon petit filxGa naar voetnoot(3), comme son filx les at eu, nous viendrat mervilleusement à propos. J'espèr qu'il se trou- | |
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Ga naar margenoot+verat à ceste diette en personne, allors aurons bien bon moien de en taster quelque chose et aussi du prest qu'il nous vauldrat donner pour l'achapt d'Engien; par quoy me samble mieulx le remestre pour allors. Madame ma mère me escript aussi du mariage de ma seur et du Cont Holoch; je luy en escris le semblable: elle me touche aussi ung mott de mon frère Henry; je lui en respons aussi, comme il me samble qui convient pour son bien; néamoins le tout à correction d'elle et de vous aultres. De masseur Juliana ne luy ay de rien parlé et meGa naar voetnoot1 le moings se mester en escritures que c'est le melieur; toujours viendrat l'on temps assés, quant l'on verrat qu'il pourchasserat davantaige, ce que ne peus bonnement croire, pour ce que avons escrit au Conte Schwarzenbourg; et s'il vint ou ung aultre, ne leur fault tenir long propos, ains le coupper court, comme je pens faire de ma part, je ne sçay toutefois si Madame ma mère luy en aurat escript, je pens qu'elle luy aurat faict responce: si ainssi est et qu'el aye aussi faict une lettre au Conte Guillaume, l'on luy porrat amvoier. Je suis mervilleusement esbaï que n'avons nulles nouvelles du Conte de Schwartzenbourg, je ne sçay si il est vif ou mort: si vous entendés quelque chose, vous prie me le mander.... De Brusselles, ce 2 de novembre Ao 1565. Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. A Monsr le Conte Louys de Nassau, mon bon frère. |
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